Par grand temps de chasse au spectacle

Il n’y aucun projet Trickster qui se ressemble et pourtant… À chaque fois, on s’y fait prendre. On pense « trickster » les jeunes et on se prend à leur rythme. On s’accroche les pieds dans le printemps de Mingan, dans les outardes qui survolent, dans le crabe qui débarque à midi et 16h00, dans le capelan qui va s’échouer sur la plage d’une journée à l’autre… On attend la marée qui les fera arriver et la nuit qui faudra passer réveillé à les ramasser. On pourra en manger 2 poêlons bien plein pour un total d’une bonne vingtaine… c’est la norme… TOUT LE MONDE s‘entend pour ça… Ça arrive une fois dans l’année!  

Pour un rien, la raison qui nous amène ici devient savoureusement floue et teintée des jeunes de la communauté qui imposeront, sans le vouloir, un rythme, une manière de faire, un humour, une musique, une discipline, des rires, l’angoisse de voir le jour du spectacle arriver et les outardes qui doivent être ramenées à la maison plus que les balles rattrapées pour savoir jongler.  

 

Le long weekend nous rappelle que le soleil goûte meilleur que l’air du gymnase et qu’il fait bon en profiter plutôt que de faire des acrobaties. Durant la semaine, le jour, un calme plane dans les corridors de l’école. Une concentration palpable crie pour ne pas être brisée. On attend, comme pour la chasse… On attend, le bon meilleur moment pour accueillir les jeunes dans les ateliers. À chaque fois, la patience amène ses moments de grande magie. Il n’y a aucun projet Trickster qui se ressemble et pourtant…  

 

Et pourtant, on ressent toujours le vertige de danser à une vitesse qui ne nous est pas habituelle, nous rappelant que Montréal est bruyant, efficace, rapide, insaisissable, euphorique… On y court après l’été alors que le printemps est à peine entamé… Quand le soleil se couche, on ne le voit pas longtemps partir derrière les buildings. Ici, sur la Côte-Nord, non seulement on le voit descendre lentement, mais c’est surtout à cette heure qu’il est possible de jongler, faire des acrobaties, du théâtre, des ombres chinoises et des jeux de confiance. À ce moment, les travaux scolaires sont finis, les outardes se font probablement plumées à la maison et le crabe cuit à la marmite. Il y a une parenthèse dans la journée, une suspension durant laquelle de deux à douze jeunes viennent découvrir les arts vivants du cirque, du théâtre, de la danse et du jeu.  

 

La Côte-Nord nous sourit pour une deuxième fois cette année. Il y a deux mois, nous étions à Nutashkuan. C’est avec joie qu’on retrouve la communauté de Mingan rencontrée pour la première fois l’an passé. Comme si on ne s’était jamais quitté et pourtant…

Et pourtant, c’est comme si nous apprenions à nous connaître et c’est ce qui fait que c’est magique… Un renouveau à chaque fois, une chance de recommencer à zéro et de construire d’une toute nouvelle manière un grand, ensembles… Dans cette ambiance, toutes les possibilités se déploient en éventail. Bien que ça étourdisse et fasse chanceler les repères, nous ne pouvons une fois de plus que remercier Mingan pour son accueil, pour tout ce qu’elle nous partage, pour Hélène Nolin Mollen et ses histoires de chasse, pour les jeunes qui ont les plus grands sourires, pour le personnel enseignant qui est enthousiaste de notre présence entre les murs de l’école Teueikan, pour la direction qui encore une fois met tout en place pour que les jeunes puissent profiter de l’expérience pleinement et surtout pour tous les gens rencontrés dans la communauté.  

 

Nous marchons doucement vers un spectacle, sans faire de bruit, à pas feutrés pour ne pas le faire fuir. Pour qu’il prenne son envol juste à temps, en un joli moment d’accomplissement et de rayonnement devant la communauté, mais pour cela, il faut patience et légèreté, mais surtout beaucoup de plaisir!  

 

Alessia, Cyril et Jani, à la chasse au spectacle.

Crédits photos : Exeko

 

Le programme Trickster est soutenu par la Fondation Québec Jeunes.

Ma première expérience de bénévole : de la Poésie en situation d'itinérance

Par Maud Bousquet, bénévole

Ce matin j’ai rencontré la Poésie. Ce n’était pourtant pas avec elle que j’avais rendez-vous mais avec Daniel et Maxime, deux médiateurs de idAction ainsi que Michel, Robert, Yann et d’autres poètes de l’instant. Elle se déclinait ainsi en onze figures de style, des pensées réunies pour former le vers et souffler le rythme autour d’une question : l’imagination (notamment dans l’art) est-elle une fuite ou une libération ?  

Ce matin, l’oralité était le ciment de ce que j’aime appeler pour l’occasion, de la Poésie polysémique. La ponctuation en fut réinventée. Quelques virgules de rire entre une multitude de réflexions éclairées, tantôt historiques tantôt anecdotiques. Des briques de mots remplies de sens. Un Tétris lyrique sur l’Imagination suivie d’une strophe sur la Fuite, la Libération, l’Art, le Rêve.

Et ce bon vieux Dali de s’étonner de l’analyse critique faite à son sujet lorsque Maxime présenta une de ses toiles. « Auriez-vous quelques problèmes de santé émotionnelle Salvador ? » Je ne fais que passer le message mais ce sont en tout cas les charges retenues contre vous ce matin malgré des jurés admiratifs (ou en tout cas conciliants avec la folie artistique). Et quelqu’un d’ajouter pour votre défense que « l’art étant de la communication, il peut être réinterprété mille fois ».

Ce matin, la discussion ne rimait pas, même si pleine de musicalité. C’était un échange  plus proche de la prose poétique. Exit l’alexandrin formel. On lui a préféré le lâcher prise, tout en étant agréablement dirigés par les deux chefs d’orchestre. « L’Art est synonyme de libération » a conclu quelqu’un, il permet «  de réaliser des rêves, ou en tout cas des les faire exister en peinture ». Je n’aurais pas dit mieux. Pour la poésie en situation d’itinérance, l’imagination c’est aussi « un point de départ vers le passé »…

Je vous passe les détails mais, ce matin, j’ai aussi côtoyé la Philosophie.  

(c) Maud Bousquet

Maud Bousquet, étudiante en création littéraire à l'UQAM, est bénévole à Exeko depuis une semaine. Mercredi, elle participait à l'atelier hebdomadaire idAction à l'Accueil Bonneau.

Accompagner les médiateurs sur le terrain, photographie, création graphique... Faites comme Maud, rejoignez notre super gang de bénévoles!

Photo en-tête : idAction Mobile vu par Mikaël Theimer (c) Exeko

idAction au Musée des beaux-arts : quand art inuit et art contemporain se rencontrent

La semaine dernière se terminait notre premier cycle d’ateliers idAction au Module du nord québécois. Grâce à l’accueil et l’enthousiasme contagieux des participants (des Inuit en séjour médical à Montréal), ces ateliers nous ont transportés au Nunavik, à travers la confection d’une murale inclusive, le visionnement de films sur les traditions inuit, une sortie de pêche sur glace ainsi qu'une visite au Musée McCord.

Nous ne pouvions concevoir la clôture de ces ateliers sans une visite au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) qui possède une collection exceptionnelle de sculptures, dessins et estampes inuit du Nunavut et Nunavik. C’est dans le cadre de leur programme Musée en partage qu’Exeko fut invité à y animer un atelier idAction au sein de leur collection d’art québécois et canadien.

Sept participantes et participants originaires de Kuujjuaq, Akulivik, Puvirnituq et Umiujaq ont accepté de nous accompagner à cette sortie. L’idée de départ était toute simple : nous désirions tout d’abord avoir une visite personnalisée de la collection inuit, commentée par les participants. Nous croyons qu’il n’y a pas meilleurs experts à propos de l’art inuit que des inuit eux-mêmes, surtout lorsqu’ils sont aussi sculpteurs (ce qui était le cas pour 4 de nos participants).

(c) Michel Dubreuil

 

« Je connais cet artiste, et je l'ai vu sculpter cette pièce »

Non seulement les participants s’y connaissaient en art inuit, mais ils étaient aussi des proches de certains artistes dont les œuvres sont exposées au MBAM. Notamment, une dame de Puvirnituq qui aurait voulu nous accompagner (mais qui n’a pu se libérer de son rôle d’accompagnatrice médicale ce jour-là), a été particulièrement interpelée par l’œuvre utilisée pour notre affiche de recrutement. Représentant un groupe d’Inuit migrant à bord d’une embarcation traditionnelle, cette fameuse sculpture de Joe Talirunnilik (Talirunili) (1893-1976, Puvirtnituq, Nunavik) est évocatrice d’un grand savoir-faire de la part de l’artiste, ainsi qu’un pan de l’histoire locale des Inuit de cette région. Nous nous attendions à tout comme commentaire, sauf celui de cette dame : « Je connais cet artiste, et je l’ai vu sculpter cette pièce. J’étais à côté de lui, il me laissait le regarder travailler quand j’étais petite ».  

Untitled (Migration), 1964. Artist: Joe Talirunnilik (Talirunili), Puvirnituq, 1893-1976 Steatite, sealskin, bone, synthetic sinew, red paint

(c) Musée des beaux-arts de Montréal  

À propos de cette même pièce, la guide du MBAM qui nous accompagnait durant cette sortie nous a expliqué que l’artiste s’est représenté lui-même dans le groupe d’Inuit à bord du bateau (c’est le petit garçon qui s’étire le cou au centre). L’œuvre représente l’histoire de gens qui on été pris dans des glaces flottantes au printemps et qui ont survécu grâce à leur ingéniosité en fabriquant cette embarcation avec du bois flotté. Et en dessous de la pièce, l’artiste a écrit le nom de chaque personne qui a ainsi survécu à cette aventure. En entendant cela, une des participantes se demanda pourquoi ces précieuses informations ne figurent pas dans l’exposition? Et du même élan elle proposa une solution : photographier ledit dessous de la sculpture, et présenter la photo à côté de l’objet avec l’explication de l’histoire.

 

La transmission d'un savoir par les participants

Il n’y a pas assez de place dans cet article de blogue pour vous communiquer toutes les histoires que les participants nous ont racontées à propos de ces œuvres, histoires qui allaient de précision techniques à propos des types de pierre et matières osseuses utilisés comme support artistique, à des descriptions des savoirs et coutumes inuit évoquées par ces pièces, des connaissances sur les animaux représentés, aux histoires personnelles que ces objets d’art rappelaient aux participants. Et finalement, fidèles à la façon d’être et de faire inuit, les participants ont exercé leur humour en commentant entre eux les pièces, décrochant de nombreux rires parmi le groupe tout au long de la visite. Cet humour typiquement inuit sert à enseigner des choses importantes de la vie, et démontre bien leur résilience lors de moments stressants, telles les visites médicales à Montréal.

Nous avons aussi visité d’autres portions des collections d’art canadien et québécois du MBAM, nous positionnant alors dans un mode davantage découverte et interprétation libre. Nous avons donc échangé nos perspectives à propos d’art traditionnel et contemporain autochtone de la côte Nord-Ouest (Haida, Tlingit), autour des œuvres incisives, humoristiques et critiques de l’artiste-peintre cri Kent Monkman, tout en papillonnant entre Jean-Paul Riopelle, Paule-Émile Borduas, Guido Molinari, et j’en passe.

(c) Michel Dubreuil  

Je termine cet article en réfléchissant au titre que je lui ai donné. Peut-on vraiment faire la distinction entre l’art inuit et l’art contemporain? Je ne pense pas. Mais parle-t-on ici de la même chose? Absolument pas. À la lumière de cette visite idAction avec les participants du Module du nord québécois, je pense que la question reste ouverte, et nécessiterait de plus amples réflexions, idéalement avec des artistes inuit et non inuit. Une idée pour un prochain atelier en milieu muséal? À suivre… 

 

Pour en savoir plus, découvrez la collection d’art québécois et canadien du Musée des beaux-arts de Montréal : visite virtuelle ici!

Chants de gorge et tambour sacré : la finale du Musée Mobile

En mars dernier se terminait la résidence artistique Savoirs Partagés à bord de idAction mobile. Réalisée par les médiateurs Marie-Pierre Gadoua et Mathieu Riel, cette résidence a porté des objets autochtones du Musée McCord dans les rues de Montréal, au Centre d’amitié autochtone (CAAM) et au refuge du Projets Autochtones du Québec (PAQ), afin de recueillir les savoirs des participants à leur égard. Des femmes et des hommes des Premières Nations, Métis et Inuit, des jeunes et des moins jeunes ont ainsi raconté leurs versions de l’histoire de ces objets, comment ils sont fabriqués et utilisés, leurs significations d’hier et d’aujourd’hui. Nous avons eu droit également à des versions personnalisées de ces histoires d’objets, une chance inouïe pour nous d’avoir une idée de toute la richesse des perspectives, expériences de vie et mémoires individuelles des participants.

Le musée mobile a fait plusieurs arrêts en novembre et décembre derniers, durant lesquels deux cinéastes/documentaristes de profession et bénévoles pour ce projet, Évangéline De Pas et James Galwey ont filmé des extraits des témoignages. Des capsules vidéo ont été produites et mises en ligne afin de partager les savoirs des participants avec le grand public. L’équipe a également produit un film (vidéo ci-dessous) à partir de ces capsules, en y ajoutant aussi des éléments culturels immatériels : des chants de gorge inuit et des chants/rythmes de tambour enregistrés lors d’une soirée culturelle au CAAM.  

 

Savoirs Partagés, le film sur YouTube (12 minutes)

Les percussionnistes du CAAM se réunissent toutes les semaines (le mercredi soir) afin de partager leur art et leur savoir-faire avec le public. Le public en question étant surtout formé de la communauté autochtone de Montréal, nous trouvions qu’il était important d’utiliser notre résidence artistique afin de faire entendre ces prestations à une population plus large. C’est donc avec le consentement (et l’enthousiasme) des percussionnistes que notre musée mobile fut agrémenté de chants de tambours inspirés de diverses traditions culturelles des Premières Nations.

Afin de compléter le tableau, il nous fallait aussi des traditions immatérielles inuit. Le chant de gorge des Inuit du Nunavik, appelé katajjaniq, est venu ajouter cette touche au projet, et ce grâce à la générosité et au talent de deux jeunes femmes de Kuujjuaq et Inukjuak, Nancy Saunders et Pauyungie Nutaraaluk.  

Tournage du film au CAAM (c) Exeko

Le film a été présenté officiellement au Musée McCord le 23 mars dernier, devant un public formé des employés et guides de l’institution culturelle. L’objectif était de transmettre les savoirs recueillis lors de cette résidence artistique aux gens travaillant au Musée, afin qu’ils les transmettent à leur tour aux futurs visiteurs. Cette présentation finale n’aurait su être complète sans la présence de participants. Quatre des percussionnistes du CAAM ont accepté notre invitation à venir partager leurs chants et leurs savoirs à propos du tambour : Joey et Lava, deux Inuit de Kuujjuaq, Fred, de la nation Anishnabe du Lac Simon et Samuel de la nation Pipil du Salvador.

« Le tambour est fabriqué par les femmes, et est donné par ces dernières aux hommes afin qu’ils y canalisent leur énergie. Les femmes ne peuvent pas se joindre à eux dans ce type de chants, puisque l’énergie féminine est trop puissante, au point où elle en serait dangereuse. Les femmes restent donc autour des hommes quand ils battent le tambour. Elles les encadrent, les encouragent » - Fred

« Le bâton que je tiens, quand il descend sur le tambour, il représente l’éclair. Le « boum » que vous entendez alors, c’est le tonnerre. Et le double « boum » qui rythme nos chants, c’est le cœur de la Terre Mère qui bat » - Joey

Les percussionnistes ont pris soin de suivre le rituel de disposition de feuilles de tabac sur le tambour, aux quatre directions (Nord, Sud, Est, Ouest), accompagné de prières de traditions autochtones. Les coups de bâtons firent sauter le tabac dans les airs, le firent danser au rythme des chanteurs, s’éparpillant ensuite dans l’air et sur le sol. À la fin de la présentation, les percussionnistes ont emballé le tambour avec soin, puis ramassé méticuleusement les feuilles de tabac. Fred expliqua spontanément à l’auditoire la raison de ce geste : il ne faut jamais jeter le tabac, car il est sacré. On le ramasse, et on ira le remettre à la Terre, au pied d’un arbre, selon un rituel précis.  

La présentation finale au Musée McCord (c) Exeko

En sortant du McCord cet après-midi là, j’ai suivi Samuel qui avait été désigné par le groupe pour disposer du tabac. Le premier arbre que nous avons croisé, un brave petit arbre planté au milieu du béton du centre-ville, a eu l’honneur de recevoir ce don. Samuel y a récité une prière et a entouré l’arbre de ses bras.

Savoirs Partagés ne pouvait pas mieux se terminer. Des chants sacrés, du tabac qui retourne à la terre, en offrande à cet arbre qui vit courageusement dans le bitume de la ville. Je ne peux m’empêcher de sourire en faisant une analogie entre cet arbre et les participants de idAction mobile. Ils nous ont tant donné durant cette résidence artistique, et ce geste de retour envers cet arbre qui pousse derrière le Musée McCord est comme un clin d’œil de remerciement et gratitude à leur égard.

Nakurmiik, Miigwetch, thank you, merci à tous pour cette belle aventure. 

 

Pour en savoir plus, les autres articles de blogue sur la résidence artistique Savoir Partagées :

- Musée Mobile, ou la quête des savoirs partagés (novembre 2014)

- Le premier arrêt du Musée Mobile (novembre 2014)

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En ce mois national de l'histoire autochtone, Exeko souhaite contribuer à faire connaître l’histoire des...

On cherche un.e étudiant.e collégial en analyse de données et en gestion de l’information qui a le souci du détail, qui voudrait développer son...

Nous recherchons une personne afin d'offrir un soutien à la coordination de la gestion administrative et les membres de l’organisation....

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  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years. »

    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada

  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)

  • «  I write my thoughts in my head, not on paper, and my thought is not lost. »

    Participant @PACQ

  • « Why use paper when it is as beautiful as this? »

    One of the co-creator for Métissage Urbain

  • « I Have my own identity ! »

    Putulik, Inuit participant, Métissage Urbain

  • « It is terrible for a society to ignore people with such talent! »

    Hélène-Elise Blais, les Muses about ART and ID projects

  • « Art has the advantage to make people talk about abilities rather than limitations, when confronted with an intellectual disability.  »

    Delphine Ragon, Community Programs Manager, Les Compagnons de Montréal

  • « Over the past few years, we have been seeing more and more high quality productions by people with an intellectual disability who truly are artists.  »

    Julie Laloire @AMDI

  • « Exeko implements creative solutions to several problematic, gives a voice to those we don't hear and hope to the underprivileged. »

    Bulletin des YMCA

  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)

  • « ...empowering the children, and giving them confidence »

    APTN National News

  • « It’s a great program for children to learn about their traditions and to increase their interaction with Elders in the community. »

    Erika Eagle, Social Development Assistant with Waswanipi Brighter Future

  • « We are not higher, we are not lower, we are equal. »

    Simeoni, participant idAction Mobile

  • « Receving is good, but giving is better »

    Participant idAction@Kanesatake

  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work. »

    Participant, idAction@Accueil Bonneau

  • « What better way to strengthen intergenerational ties? [...] A meeting between peers, a place for expression, learning and recovery »

    Chantal Potvin, reporter at Innuvelle

  • «  I don't know everything, but while reading it, it always bring me one step closer »

    A participant, idAction Mobile

  • «  By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years. »

    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada

  • «  ...empowering the children, and giving them confidence »

    APTN National News

  • «  I was completely alone today, thanks for talking to me »

    Elie, participant @idAction Mobile

  • «  They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work. »

    Participant, idAction@Accueil Bonneau

  • «  Today, the power acquired through knowledge is more far-reaching than knowledge itself. »

    André Frossard

  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years.»
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    Julie Laloire @AMDI
  • « Art has the advantage to make people talk about abilities rather than limitations, when confronted with an intellectual disability. »
    Delphine Ragon, Community Programs Manager, Les Compagnons de Montréal
  • « It is terrible for a society to ignore people with such talent!»
    Hélène-Elise Blais, les Muses about ART and ID projects
  • « I Have my own identity !»
    Putulik, Inuit participant, Métissage Urbain
  • « Why use paper when it is as beautiful as this?»
    One of the co-creator for Métissage Urbain
  • « I write my thoughts in my head, not on paper, and my thought is not lost.»
    Participant @PACQ
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    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)
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    Participant, idAction@Accueil Bonneau
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  • « What better way to strengthen intergenerational ties? [...] A meeting between peers, a place for expression, learning and recovery»
    Chantal Potvin, reporter at Innuvelle
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    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada
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