Dialogue pour la vie: quand médiation rime avec prévention

Mercredi 26 novembre, Mélanie, Daniel, Jani et moi même animions durant 3h une présentation et un atelier (créé pour l'occasion) à Dialogue pour la Vie, un colloque en prévention suicide chez les Autochtones. Une thématique épineuse, à laquelle nous nous retrouvons parfois confrontés à travers nos actions (idAction, idAction Mobile, Trickster) et tâchons de répondre avec les outils dont nous disposons dans nos bagages, en favorisant le mieux être des jeunes.

Rapidement la salle se remplit : "enfin une présentation pour les jeunes", entend-on dans les rangs. Un petit tour de présentation nous permet de réaliser l'étendue des communautés et des Nations représentées dans le groupe. De tous âges, de toutes origines, de toutes langues. 

Après une présentation des programmes d'Exeko - et un partage de témoignages de situations vécues relatives au suicide par nos médiateurs - arrive le temps d'illustrer par la pratique des pistes de solutions pour répondre à des questions chargées en émotion.

Nous invitons les participants à dessiner individuellement sur une feuille blanche leur portrait,

leur animal totem, ou encore quelque chose qui symbolise leur identité. L'exercice semble plus ardu pour certains que pour d'autres, les traits sont un peu hésitants, on se reprend à plusieurs reprises, l'inspiration n'est pas toujours au rendez vous. Nous récoltons néanmoins une pile conséquente de plus d'une vingtaine de dessins. Les participants restent sur leur faim et devront patienter 30 longues minutes avant de connaitre le sort de leurs portraits.

 

(C) Exeko

Retour de la pause. Une table, 4 personnages, masqués, pleins de cérémonial, incarnant respectivement "les évènements", "les autres", "l'Histoire", et "soi-même".

Sur une musique rythmée par des bruits d'usine, les allégories que nous sommes se lèvent et, mécaniquement, entament un processus de destruction des portraits.

Jani (les évènements), entreprend de rajouter des éléments au feutre, des collants, avant de passer les feuilles à Mélanie (les autres) qui les poinçonne, sciemment. Dorothée (l'Histoire) enchaine en aspergeant de quelques gouttes les portraits, dont les traits colorés commencent à baver, à se délaver. Enfin, Daniel (soi-même), chiffonne, et écrase du pied les dessins. Un bref coup d'oeil dans l'assemblée me dissuade immédiatement de les regarder pendant ce processus terrible. En une fraction de seconde je vois des faces en état de choc, des larmes, ds sourcils froncés, de l'incompréhension. Ca me fait peur, mais on ne doit pas flancher. La réalité, dure à affronter, peut être cathartique et l'exercice en vaut la chandelle. 

(C) Exeko

Un rapide retour sur l'action destructrice nous permet de confirmer avec les participants que ceux-ci ont saisi l'idée. Ces dessins chiffonnés, abimés par la vie, donnent presque le goût de les expédier tout droit à la poubelle. Pourtant, nous cherchons une solution, et offrons aux participants de récupérer chacun un dessin qui ne leur appartient pas et, à l'aide d'une panoplie d'outils créatifs (paillettes, collants, tape, ficelle, ciseaux, papiers colorés...)...

nous les invitons à réparer, à guérir l'identité qu'ils ont entre les mains

On n'effacera pas toutes ces marques que la vie a laissé, mais pourrait-t-on s'en servir de tremplin? Unanimement et assidument (à notre ravissement), les participants, visiblement très inspirés, se lancent dans cette opération de sauvetage. On se jase les uns les autres pour quérir des conseils, on rapièce, on complète, on transforme, on panse les plaies, on solidifie

Rapiéçage, guérison (C) Exeko

C'est désormais le temps de récupérer son dessin initial, et de discuter ensemble de ce qui s'est produit, de ce processus de guérison créatif. Kristel demande qui est l'auteur de cette deuxième version de son dessin. De son nom, écrit en gros et en noir, la feuille s'est recouvert de brillants et Kristel, non sans émotion et sans remerciements, annonce à tous qu'elle désire afficher ce dessin sur le mur de sa chambre. Un autre participant demeure bouche bée: sur son animal totem - un serpent - une main créative a dessiné un calumet identique à celui de son Grand Père. Un ajout qui semble lourd de sens. Ce même participant explique la transformation qu'il a lui même appliquée au dessin d'une femme, auquel Jani avait ajouté une bouteille. "Je ne peux pas enlever le passé, alors j'ai calqué avec l'aide de la lumière son dessin, en enlevant simplement la bouteille, et en ajoutant des collants de limitation de vitesse, pour dire qu'il faudra faire attention par moments". Plusieurs collants ont été ajoutés, chacun dans un but bien précis de prévention. Un jeune garçon semble également très surpris: le loup qu'il avait représenté vient de se voir affublé d'un chapeau de diplomé. Pour ce jeune, la coincidence est d'autant plus marquante qu'il est dans son année de graduation.  

Kristel (C) Exeko

Les témoignages se poursuivent ainsi. L'expérience semble avoir porté ses fruits. Plusieurs dessins ont été découpés, et recollés sur des papiers plus solides, comme "backés". Beaucoup scintillent, désormais.

Un participant soulève l'unité entre les différentes Nations que l'activité a permis, le dialogue qu'elle a ouvert. D'autres saluent chaleureusement le nouvel outil que représente cette activité dans leur travail d'intervention.

On peut désormais confier l'angoisse que nous avons eue en detruisant leurs dessins, et certains participants avouent le stress vécu de voir leurs dessins amochés. Des solutions sont nées, la créativité est à l'honneur et a permis aujourd'hui une fois de plus d'illustrer ces petits gestes simples que nous pouvons faire pour aider notre prochain. 

Le serpent au calumet (C) Exeko

Découvrez nos ateliers comme si vous étiez! 

Quand le travail rencontre l'esprit critique de la rue 

Qu'est-ce que le pouvoir?

La publicité c'est...

Rassembler nos forces pour un avenir prometteur

Par Marie-Paule Grimaldi, Médiatrice

Si Exeko en était à sa quatrième collaboration avec le Club des Petits Déjeuners, la nouveauté était au rendez-vous pour tous dans cette aventure pionnière: pour la première fois, le Camp de Leadership était dédié uniquement à des jeunes des Premières Nations. En provenance d’une vingtaine de communautés de sept nations à travers le Québec, 43 jeunes, de 10 à 14 ans ont été accueillis à Quyon, au Club des Voyageurs Tim Horton, par une équipe déterminée à valoriser leur potentiel de leaders positifs et à leur faire passer un séjour inoubliable. Cette promesse silencieuse (et tenue) était dans le cœur de tous les partenaires impliqués, particulièrement la Commission de la santé et de services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador, la Fondation Nouveaux Sentiers et le Conseil en Éducation des Premières Nations.

Un an de travail a précédé cet événement, afin d’arrimer la vision et les objectifs du camp, une préparation à laquelle Exeko a participé, fort de notre expérience en communauté à travers le programme idAction dédié aux jeunes citoyens marginalisés, mais surtout grâce à Trickster qui rejoint des jeunes du même âge. Il fallait s’assurer que la réalité autochtone soit comprise par tous les partenaires, et que le programme des activités soit culturellement adapté et aussi sensible aux parcours parfois difficiles de ces jeunes tous liés d’une manière ou d’une autre à la CSSSPNQL. L’équipe fut constituée d’intervenants de diverses provenances, allochtones et autochtones, des animateurs et accompagnatrices expérimentées du Club et de la Fondation Nouveaux Sentiers, des intervenants de la CSSSPNQL et des Centres d’amitiés, et trois animateurs d’Exeko, les médiateurs Maxime Goulet-Langlois et Marie-Paule Grimaldi, ainsi que l’artiste-intervenant Maxime Larose, co-fondateur du programme Trickster. Tout ce beau monde si fébrile à l’idée de rencontrer les enfants étaient sous la direction de Cathia Riopel du Club des Petits Déjeuners et de Karine Awashish de la CSSSPNQL, toutes deux incroyablement et passionnément dévouées à la cause des jeunes.

© Exeko

Animé en français et en anglais, ce camp innovateur présentait de nombreux défis. L’équipe était prête, mais l’épanouissement des jeunes et le sentiment de communauté créé en 6 petits jours ont certainement transformé les espoirs initiaux en certitudes et confiance. Confiance envers les jeunes, résilients, allumés et généreux – ils ont beaucoup à offrir au futur. Certitude que l’énergie et le temps investis en eux afin de favoriser leur développement nous permet de les voir rayonner fiers de leur identité et prêts à réaliser leurs rêves. Pour des cercles de parole en fin de soirée, Karine Awashish avait choisi le thème du passage pour accompagner ces jeunes en pleine transformation, et l’aventure du camp fut une grande traversée, tant pour eux que pour l’équipe.

En 6 petits jours, nous sommes passés de la timidité et d’une fermeture aux éclats de joie, aux confidences, aux larmes du départ, nous sommes passés de la peur à la solidarité dans cette communauté spontanée et métissée. Les jeunes en ont profité pour découvrir et partager les distinctions entre les nations (du territoire innu de Pakuashipi de la Basse Côte-Nord à celui anishnabe de Lac-Simon en Abitibi, il y a de la place pour la différence!), améliorer l’apprentissage du français, de l’anglais ou de leur langue maternelle, démontrer leurs savoir-faire et leurs talents, et laisser éclore leur potentiel de leaders. Afin de les encourager et de les inspirer, ils ont aussi reçu la visite de deux figures actuelles importantes : le Dr Stanley Vollant, premier chirurgien autochtone du Québec, et le rappeur Samian. Le premier est venu à pied vers eux à travers le projet Innu Meshkenu, le deuxième en leur offrant son dernier album Enfant de la Terre avec ses paroles essentielles et ses rythmes envoûtants, très populaire auprès de tous. Chacun témoignait de son propre parcours afin d’encourager les jeunes à se réaliser, à croire en leur rêve, et à prendre soin d’eux et de leur feu intérieur.

 

© Exeko

Si l’intensité du contexte s’est moins prêtée à la médiation intellectuelle, Maxime et Marie-Paule ont tout de même pu faire jaillir quelques étincelles de la réflexion dans un atelier sur le leadership qui a permis d’établir quelques grandes lignes du concept mais peut-être surtout de le questionner. Qu’est-ce qu’un leader? Est-ce qu’un leader peut être à la fois positif et négatif? Est-ce que chaque personne peut faire preuve de leadership? Des questions comme autant de semences pour accompagner les jeunes dans le regard qu’ils posent sur le monde et eux-mêmes. Toutefois, l’ensemble du camp convenait mieux à l’approche Trickster qui stimule à la fois l’expression, la confiance en soi et l’engagement à travers divers jeux et exercices théâtraux. L’expertise de Maxime Larose avec les communautés autochtones a été déterminante tout au long du séjour, dans le respect offert, la compréhension des codes culturels et la foi en la capacité de dépassement et d’accomplissement de chacun, et ce, dans les rires et l’amusement.

Tout en offrant un environnement sécuritaire et bienveillant aux jeunes qui leur permettait de vivre des jours dans une belle insouciance, cette expérience a tenté de contribuer à les forger pour prendre leur place dans les lendemains qui les attendent. Si l’équipe d’Exeko a pu être à la fois un soutient aux différents acteurs en présence et un point de jonction flexible dans la rencontre de diverses réalités, nous n’avons été qu’une partie d’une mobilisation hors de l’ordinaire envers les jeunes. Leur épanouissement fut émouvant et les liens qui ont été créés perdurent. D’une manière ou d’une autre, ils joueront tous un rôle plus tard dans leur communauté, et nous pouvons tous ensemble contribuer à l’émergence de ces leaders nécessaires aux Premières Nations et à l’ensemble de la société. Des Camp de Leadership, il en faut plus!

Découvrez le Camp en images ici:

 

 

Une vidéo réalisée par Tewekan Vision.

exeko.org/trickster

La Nuit des Sans-Abris

Par Jani Greffe Bélanger, médiatrice
 

Par une première nuit froide d’octobre, l’équipe féminine d’Exeko arrive au Square Philips, camp de départ de la Nuit des Sans-Abris.

 

Alexandra, Alessia et Jani stationnent rapidement notre caravane culturelle et intellectuelle idAction Mobile à proximité de celle de Médecins du Monde, nos compagnons de marche pour la soirée.

© Exeko

Le Square est déjà grandement animé, de la nourriture est distribuée, des organismes et des participants offrent les pancartes qu’ils ont confectionnées pour la marche et d’autres se préparent à une nuit humide, mais haute en couleurs.La foule restera juste assez longtemps à cette base pour mobiliser des personnes afin de marcher, regarder le spectacle de gumboot et manger un peu, avant de partir sur Ste-Catherine vers le quartier latin.

© Exeko

La caravane de Médecins du Monde et idAaction Mobile ferment la marche, juste à la suite de quelques membres des Buffalo Hat Singers et d’autres drummers du PAQ. Entre slogans et cris de joie, on entend le tambour de la troupe et les voix de ces chanteurs autochtones s’élever dans la foule, rappelant que l’itinérance est aussi un enjeu présent dans la communauté autochtone de Montréal.

La marche se termine sur St-Denis entre Ste-Catherine et Ontario où les participants s’installeront pour passer la nuit. Aussitôt stationnée, la caravane se fait entourer d’habitués, de bénévoles venus nous dire bonjour et de curieux. Crayons à la main, Carl, un bénévole, venu danser le gumboot pour l’événement, s’approprie une des activités qui consiste à écrire, sur la caravane, ce que nous voulons dans cette société en tant que citoyens. Rapidement, le devant d’idAction Mobile est recouvert de revendications allant de « accessibilité à des services de soins en santé mentale » à « plus de bélugas !!! » Pendant ce temps, les trois médiatrices sur place ont déjà investi l’espace à grands coups de craies, en répandant des livres et du matériel créatif sur le trottoir et dans la rue. C’est ainsi qu'en plein milieu de l’espace nait une scène où chaque passant qui ose mettre le pied dessus se verra offrir le droit de crier dans un porte voix tout ce qu’il a envie de partager.

© Exeko

Au fil de la soirée, nous entendrons des cris, des slogans, des revendications, des poèmes, des textes engagés et des blagues. La scène est en continuelle évolution, puisque dessinée au sol. Mario, artiste connu du projet, mettra son talent de dessinateur au profit de cette action créatrice et spontanée.

Les Buffalo Hats Singers et leurs comparses s’approcheront de l’équipe de médiation pour leur offrir une dernière chanson. C’est alors que Denis Coderre se joint aux chanteurs qui acceptent de partager ce moment avec lui. Les membres du groupe sont ravis et amusés de voir le maire tenter de les suivre. Tradition voulant, tout le monde est bienvenu autour du tambour.

© Exeko

La caravane quittera le camp de nuit vers 10h30 sous la musique envoûtante de Bernard Adamus qui malgré le temps froid et humide faisait danser les participants. Encore une fois, la Nuit des Sans-abris fût un franc succès où les échanges, les rencontres et la création étaient au rendez-vous.

exeko.org/idaction-mobile

1er arrêt du Musée Mobile!

Par Marie-Pierre Gadoua, médiatrice
Premier arrêt du

 Musée Mobile

au Centre d’Amitié Autochtone de Montréal

 

Ce projet de médiation culturelle consiste à recueillir auprès des participants d’idAction mobile leurs savoirs, histoires et anecdotes à propos d’objets autochtones du Musée McCord. Les témoignages seront intégrés à l’exposition permanente sur les Premiers Peuples du Musée: Porter son identitéL’objectif est d’inclure au Musée la voix des autochtones qui sont en situation d’exclusion et/ou d’itinérance à Montréal, aux côtés de celle des conservateurs et autres experts en histoire et culture matérielle autochtone.

Les participants travaillent donc à la documentation des collections autochtones du McCord. Enrichir les connaissances autour de ces objets est une tâche muséologique qui ne sera jamais terminée, car ces savoirs ne sont pas fixes, ni uniformes. Chaque personne a une expérience et une perspective unique envers sa culture matérielle traditionnelle et celle de ses pairs, et il importe au musée de connaître cette variété. La valeur, le sens des objets du McCord aux yeux des autochtones se transforme avec le temps : certains objets ne sont plus faits ou utilisés de nos jours, et d’autres le sont encore, soit sous une forme traditionnelle ou modifiée. Ils sont donc tous encore très actifs dans la vie de tous les jours, sous forme de symbole culturel identitaire, comme vecteurs de transmission des savoirs traditionnels et/ou comme objets utilitaires précieux.  Les perspectives des autochtones contemporains, jeunes et moins jeunes, sont donc aussi importantes que celles de leurs aïeux à propos des collections en question.

Grâce à l’expertise des participants, nous visons à mieux outiller les conservateurs qui conçoivent les expositions, les guides qui les présentent au public, et inspirer les éducateurs et animateurs dans leur création de programmes éducatifs. 

 

Faire vibrer le McCord et son public au rythme des savoirs des participants.

© Exeko

Il s’agit donc d’amener le McCord dans la rue, au Centre d'Amitié Autochtone et au refuge de Projets Autochtones du Québec. Comment exactement ? À l’aide d’une trousse éducative et de photos grand format des collections. La trousse comporte des objets traditionnels tels que des raquettes, paniers, mocassins, bottes, mitaines, bâton de jeu de crosse, séchoir à peaux, instruments de musique, et des outils pour fabriquer ces objets, le tout provenant de diverses cultures autochtones du Québec et qui sont encore faits et utilisés aujourd’hui. Elle compte aussi des répliques d’objets anciens, faits avec les matériaux d’époque (os, bois de cervidés et/ou pierre), tels que des haches, herminettes, des perçoirs, grattoir, propulseur à lances … Et finalement, de la matière brute pour la fabrication de certains de ces objets, tels que du bois de caribou, bois de cerf, os d’orignal, fanons et os de baleine. Les photos grand format présentent des objets issus de la collection du McCord qui requièrent des conditions de conservation particulières et donc qui ne peuvent circuler dans nos ateliers. Néanmoins, les photos de ces objets mises à la disposition du public accompagnent la trousse et stimulent autant de discussions que cette dernière.

 

Laisser parler les objets

Afin de recueillir les témoignages, il suffit simplement de laisser les objets faire le travail. Déposés sur une table, avec les affiches photographiques à leurs côtés, à eux seuls ils animent les discussions. Et de fait, les objets reprennent vie dans les mains et au rythme des discours des participants. Lors du premier atelier, durant trois heures, la collecte des témoignages était telle que nous n’étions pas assez de deux médiateurs et deux bénévoles pour tout saisir et enregistrer.

 

© Exeko

Jean-Paul, un artiste de la nation huronne, a commencé en nous déstabilisant : « Vous savez, ces outils, vous aussi les Européens en faisiez avant. Vous avez simplement perdu cette culture qui était la vôtre. Moi j’ai encore la mienne, je vais vous montrer comment j’utilise certains de ces objets pour jardiner ou faire mes pièces d’artisanat ». Voilà une perspective inattendue, qui nous porte nous, allochtones, à réfléchir sur nos propres racines…    

 

Amanda tourna vers son amie qui venait de se joindre à la conversation sur ce bâton de crosse et qui est justement Ojibwé, en rigolant à propos de leurs rivalités maintenant révolues.  Maintenant, la crosse c’est surtout un sport, et Amanda semble en être une mordue. Elle a longtemps joué dans des équipes. Elle nous montre comment manier le bâton. Elle nous a même expliqué comment son grand-père en fabriquait. Cela lui prenait jusqu’à 7 semaines de travail afin de faire courber le bois dans la forme voulue.Elle nous a aussi dit de faire nos devoirs : les quelques ceintures de wampum présentées dans nos photos des la collection du McCord ne sont pas représentatifs de tous les modèles qui existent. 

Et surtout, le wampum de sa nation Mohawk n’y est pas ! Papier et crayon en main, elle s’empresse de nous en dessiner le design, qui symbolise la nation Mohawk au centre de ses nations-sœurs Seneca, Tyendinaga, Onondaga, et Oneida. Nous travaillerons donc à améliorer notre musée mobile en ce sens!

Car une partie importante du projet est son aspect interactif et dynamique: ce sont les participants qui le bâtissent avec leurs histoires, leurs précisions, préférences, demandes spéciales… Et le résultat final ? Il est question d’une exposition avec un montage vidéo de témoignages, des histoires écrites accompagnant des objets ou photos d’objets, et des performances artistiques en direct devant le public du Musée Mobile.

Prochain arrêt, ouvert à tous les curieux: 

Le 21 novembre, de 14:00 à 16:00, au Centre d'Amitié Autochtone de Montréal

Pages

 

 

En ce mois national de l'histoire autochtone, Exeko souhaite contribuer à faire connaître l’histoire des...

On cherche un.e étudiant.e collégial en analyse de données et en gestion de l’information qui a le souci du détail, qui voudrait développer son...

Nous recherchons une personne afin d'offrir un soutien à la coordination de la gestion administrative et les membres de l’organisation....

Nous recherchons une personne afin d’assurer le développement, la planification, le déploiement et le suivi de nos projets de médiation et...

  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years. »

    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada

  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)

  • «  I write my thoughts in my head, not on paper, and my thought is not lost. »

    Participant @PACQ

  • « Why use paper when it is as beautiful as this? »

    One of the co-creator for Métissage Urbain

  • « I Have my own identity ! »

    Putulik, Inuit participant, Métissage Urbain

  • « It is terrible for a society to ignore people with such talent! »

    Hélène-Elise Blais, les Muses about ART and ID projects

  • « Art has the advantage to make people talk about abilities rather than limitations, when confronted with an intellectual disability.  »

    Delphine Ragon, Community Programs Manager, Les Compagnons de Montréal

  • « Over the past few years, we have been seeing more and more high quality productions by people with an intellectual disability who truly are artists.  »

    Julie Laloire @AMDI

  • « Exeko implements creative solutions to several problematic, gives a voice to those we don't hear and hope to the underprivileged. »

    Bulletin des YMCA

  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)

  • « ...empowering the children, and giving them confidence »

    APTN National News

  • « It’s a great program for children to learn about their traditions and to increase their interaction with Elders in the community. »

    Erika Eagle, Social Development Assistant with Waswanipi Brighter Future

  • « We are not higher, we are not lower, we are equal. »

    Simeoni, participant idAction Mobile

  • « Receving is good, but giving is better »

    Participant idAction@Kanesatake

  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work. »

    Participant, idAction@Accueil Bonneau

  • « What better way to strengthen intergenerational ties? [...] A meeting between peers, a place for expression, learning and recovery »

    Chantal Potvin, reporter at Innuvelle

  • «  I don't know everything, but while reading it, it always bring me one step closer »

    A participant, idAction Mobile

  • «  By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years. »

    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada

  • «  ...empowering the children, and giving them confidence »

    APTN National News

  • «  I was completely alone today, thanks for talking to me »

    Elie, participant @idAction Mobile

  • «  They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work. »

    Participant, idAction@Accueil Bonneau

  • «  Today, the power acquired through knowledge is more far-reaching than knowledge itself. »

    André Frossard

  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years.»
    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada
  • « Exeko implements creative solutions to several problematic, gives a voice to those we don't hear and hope to the underprivileged.»
    Bulletin des YMCA
  • « Over the past few years, we have been seeing more and more high quality productions by people with an intellectual disability who truly are artists. »
    Julie Laloire @AMDI
  • « Art has the advantage to make people talk about abilities rather than limitations, when confronted with an intellectual disability. »
    Delphine Ragon, Community Programs Manager, Les Compagnons de Montréal
  • « It is terrible for a society to ignore people with such talent!»
    Hélène-Elise Blais, les Muses about ART and ID projects
  • « I Have my own identity !»
    Putulik, Inuit participant, Métissage Urbain
  • « Why use paper when it is as beautiful as this?»
    One of the co-creator for Métissage Urbain
  • « I write my thoughts in my head, not on paper, and my thought is not lost.»
    Participant @PACQ
  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups.»
    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)
  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups.»
    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)
  • « Today, the power acquired through knowledge is more far-reaching than knowledge itself.»
    André Frossard
  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work.»
    Participant, idAction@Accueil Bonneau
  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work.»
    Participant, idAction@Accueil Bonneau
  • « We are not higher, we are not lower, we are equal.»
    Simeoni, participant idAction Mobile
  • « I was completely alone today, thanks for talking to me»
    Elie, participant @idAction Mobile
  • « Receving is good, but giving is better»
    Participant idAction@Kanesatake
  • « What better way to strengthen intergenerational ties? [...] A meeting between peers, a place for expression, learning and recovery»
    Chantal Potvin, reporter at Innuvelle
  • «  ...empowering the children, and giving them confidence»
    APTN National News
  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years.»
    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada
  • « It’s a great program for children to learn about their traditions and to increase their interaction with Elders in the community.»
    Erika Eagle, Social Development Assistant with Waswanipi Brighter Future
  • « ...empowering the children, and giving them confidence»
    APTN National News