Wemotaci : de l'identité individuelle à l'identité d'une communauté

Par Dorothée de Collasson, chargée de projet et médiatrice

 

Déjà quelques semaines se sont écoulées depuis le retour de notre trio, parti vivre une aventure pleine de rencontres, de sourires, d’éclosions, mais aussi de défis et d’apprentissages mutuels. Aujourd’hui, j’ai envie de partager quelques bribes de cette semaine idAction, de cette épopée humaine dans la communauté Atikamekw de Wemotaci.

 

Vivre avant tout l’instant présent

Samedi 14 mars, après des heures de route pour nous rendre à la communauté, nous quittons la grand route pour emprunter la 125, route de forêt qui relie La Tuque à Wemotaci. La nuit est tombée et des flocons parsèment le ciel. Frédéric Péloquin, Daniel Blémur (mes co-équipiers) et moi sommes absorbés, tous à la construction de notre semaine, que nous souhaitons placer sous le thême de l’identité. Il faudra un jeune orignal galopant devant notre auto et un coup de frein in extremis pour nous mettre dans le véritable bain de la semaine : ici, et maintenant.

 

Un fil conducteur : l’identité

Période charnière entre l’enfance et l’âge adulte, l’adolescence regorge de bien des mystères. Fascinante, déroutante, elle est l’instant où se forge les caractères, les identités. Celui où la chenille se contorsionne dans son cocon pour s’extraire et déployer ses ailes de papillon. Parfois avec un peu de difficulté, chacun à son allure, et avec bien des obstacles. Nous avions choisi pour trame de la semaine la thématique de l’identité. Celle que l’on montre ou celle que l’on fantasme, identité individuelle, perçue, collective, identité d’un lieu, d’un groupe, d’un peuple, vastes sont les pistes, et les perches à saisir.

(C) Exeko

Identité individuelle : face visible, face cachée

Lundi, nous rencontrons les jeunes de l’école secondaire de Nikanik pour la première fois. Le moment est intimidant des deux bords. Plusieurs groupes ont été rassemblés, et c’est devant une douzaine de jeunes et leurs professeurs que Daniel, Fred et moi offrons au groupe de venir écrire autour de chacun de nous ce qu’il perçoit de nous sans nous connaitre, ce qu’il pense que nous sommes. Peu de volontaires. Nous demandons ensuite aux jeunes de se présenter à nous en réalisant chacun 4 photomatons. 4 facettes de leurs personnalités. L’exercice est ludique, et nos jeunes participants se prêtent au jeu. La timidité, bien présente dans les rangs, nous sert de tremplin vers une discussion improvisée autour de la posture, des signes de la gène. Mardi, c’est avec un atelier plus brassant que nous poursuivons, visant à illustrer l’influence parfois destructrice de la vie sur la construction de notre identité, et l’importance de l’entraide dans la survie de cette identité éprouvée. L’expérience est psychologiquement marquante, mais également  éprouvante tant pour nous médiateurs que pour les jeunes, chez qui elle exige l’exercice d’une distance critique aiguisée.  

(c) Exeko

 

L’importance de l’identité collective

De fil en aiguille, on chemine vers l’importance du groupe, la reconnaissance d’une identité collective. C’est en théâtre forum que Fred et Daniel franchissent la porte de la classe, le mercredi matin. Joueur étoile de hockey, talentueux mais très individualiste, Fred (alias Ben) décroche rires ou huées, avec son chandail des Bruins de Boston. Face à lui Dan (alias son coach), tente en vain de le convaincre de jouer d’avantage en équipe. Amusés, les jeunes construisent un véritable argumentaire au coach, prennent part au jeu, verbalisent le caractère indispensable de s’écouter, de s’autoriser des échecs pour autant que l’on est une équipe soudée qui regarde dans la même direction. La matinée s’achêve de façon très ludique, teintée de jeux Trickster qui viennent illustrer par l’expérience l’importance du travail de groupe, l’écoute et la confiance. Ben est né, et restera un allié invisible, un clin d’œil tacite tout au long de la semaine.  

(c) Exeko

A la découverte de Wemotaci

Hébergés par l’épatante Clode Jalette, ancienne stagiaire d’Exeko qui travaille désormais à la Maison des Jeunes, épaulés par les habitants de Wemotaci, nous commençons à nous repérer dans la communauté. Pourtant, c’est guidés par notre groupe du secondaire que nous recevons la plus belle des visites : cherchant à définir l’identité de Wemotaci, nous questionnons le groupe sur les lieux les plus drôles, terrifiants, beaux, laids, magiques de la communauté. Le groupe s’active : après un consensus autour de 4 lieux, les anecdotes fusent, les feuilles se noircissent de plans, les instructions détaillées pleuvent. Nous partons tous trois à la découverte de ces lieux qui leurs sont chers, et leur revenons le lendemain chargés de photos du Belvédère, de l’ancienne Réserve, du Bonichoix et de la passerelle. Plusieurs écrivent des textes sur ces lieux, l’un est mis en théâtre-image. Le fil se tient, et on découvre chaque jour de nouveaux talents dans les rangs.  

L'ancienne réserve - lieu le plus épeurant selon les jeunes (c) Exeko

« Avec »

N’est ce pas le propre du programme idAction que d’être le prétexte à la rencontre de points de vue, à l’apprentissage mutuel, au développement de la pensée critique ou de l’analyse sociale ? Quel beau défi que l’apprivoisement mutuel d’un groupe tout au long d’une semaine… Si la semaine a commencé casquettes ou capuches rabattues jusqu’au bout du nez, écouteurs vissés dans les oreilles, bras croisés, chaise balancée pour plusieurs de nos jeunes compagnons, c’est avec fascination qu’on assiste à la prise de parole, au redressement du corps, à l’éclairement des visages, à la participation physique tout au long de la semaine. Une bonne leçon : ne pas chercher à aller contre, à imposer, mais aller avec. Les jeunes sont des miroirs des émotions que nous leur proposons. Un reflet peut éblouir comme il peut illuminer. Faire confiance, écouter les envies, appuyer les initiatives, confier son appareil photo, respecter les dynamiques, accompagner sous la table, imiter, jouer le jeu, mais surtout dérouter, déstabiliser, surprendre, toujours et à chaque instant. La dernière journée arrivée, nous invitons chaque jeune à se prêter à l’exercice du premier jour, au tableau. Cette fois la participation est très soutenue, chacun reçoit le regard des autres, à travers des mots des plus valorisants. Après une semaine de travail ensemble, voilà ce que je retiens de toi.  

Fred et Onézime (c) Exeko

Faire avec, ça se passe aussi et plus que tout au sein d’une équipe de travail. C’est travailler dans une telle synergie que d’un regard on sait dans quelles eaux un collègue navigue, et on lui laisse avec toute sa confiance le gouvernail. C’est respecter les dynamiques, miser sur les forces de chacun, pour offrir ensemble le meilleur aux participants, c’est donner de l’attention maximale, mais aussi reconnaître les échecs, rebondir, changer le fusil d’épaule et réajuster le tir.  C’est partager ses peines, ses questions, ses appréhensions. C’est donner des high five à tour de bras, et se laisser charmer par le talent de ses collègues.

Chez Exeko, nous baptisons ces projets des « intensifs ».  

(c) Exeko

Découvrez l'ensemble des photos du projet sur notre compte Flickr!

Wemotaci : de l'identité individuelle à l'identité d'une communauté

Par Dorothée de Collasson, chargée de projet et médiatrice

 

Déjà quelques semaines se sont écoulées depuis le retour de notre trio, parti vivre une aventure pleine de rencontres, de sourires, d’éclosions, mais aussi de défis et d’apprentissages mutuels. Aujourd’hui, j’ai envie de partager quelques bribes de cette semaine idAction, de cette épopée humaine dans la communauté Atikamekw de Wemotaci.

 

Vivre avant tout l’instant présent

Samedi 14 mars, après des heures de route pour nous rendre à la communauté, nous quittons la grand route pour emprunter la 125, route de forêt qui relie La Tuque à Wemotaci. La nuit est tombée et des flocons parsèment le ciel. Frédéric Péloquin, Daniel Blémur (mes co-équipiers) et moi sommes absorbés, tous à la construction de notre semaine, que nous souhaitons placer sous le thême de l’identité. Il faudra un jeune orignal galopant devant notre auto et un coup de frein in extremis pour nous mettre dans le véritable bain de la semaine : ici, et maintenant.

 

Un fil conducteur : l’identité

Période charnière entre l’enfance et l’âge adulte, l’adolescence regorge de bien des mystères. Fascinante, déroutante, elle est l’instant où se forge les caractères, les identités. Celui où la chenille se contorsionne dans son cocon pour s’extraire et déployer ses ailes de papillon. Parfois avec un peu de difficulté, chacun à son allure, et avec bien des obstacles. Nous avions choisi pour trame de la semaine la thématique de l’identité. Celle que l’on montre ou celle que l’on fantasme, identité individuelle, perçue, collective, identité d’un lieu, d’un groupe, d’un peuple, vastes sont les pistes, et les perches à saisir.

(C) Exeko

Identité individuelle : face visible, face cachée

Lundi, nous rencontrons les jeunes de l’école secondaire de Nikanik pour la première fois. Le moment est intimidant des deux bords. Plusieurs groupes ont été rassemblés, et c’est devant une douzaine de jeunes et leurs professeurs que Daniel, Fred et moi offrons au groupe de venir écrire autour de chacun de nous ce qu’il perçoit de nous sans nous connaitre, ce qu’il pense que nous sommes. Peu de volontaires. Nous demandons ensuite aux jeunes de se présenter à nous en réalisant chacun 4 photomatons. 4 facettes de leurs personnalités. L’exercice est ludique, et nos jeunes participants se prêtent au jeu. La timidité, bien présente dans les rangs, nous sert de tremplin vers une discussion improvisée autour de la posture, des signes de la gène. Mardi, c’est avec un atelier plus brassant que nous poursuivons, visant à illustrer l’influence parfois destructrice de la vie sur la construction de notre identité, et l’importance de l’entraide dans la survie de cette identité éprouvée. L’expérience est psychologiquement marquante, mais également  éprouvante tant pour nous médiateurs que pour les jeunes, chez qui elle exige l’exercice d’une distance critique aiguisée.  

(c) Exeko

 

L’importance de l’identité collective

De fil en aiguille, on chemine vers l’importance du groupe, la reconnaissance d’une identité collective. C’est en théâtre forum que Fred et Daniel franchissent la porte de la classe, le mercredi matin. Joueur étoile de hockey, talentueux mais très individualiste, Fred (alias Ben) décroche rires ou huées, avec son chandail des Bruins de Boston. Face à lui Dan (alias son coach), tente en vain de le convaincre de jouer d’avantage en équipe. Amusés, les jeunes construisent un véritable argumentaire au coach, prennent part au jeu, verbalisent le caractère indispensable de s’écouter, de s’autoriser des échecs pour autant que l’on est une équipe soudée qui regarde dans la même direction. La matinée s’achêve de façon très ludique, teintée de jeux Trickster qui viennent illustrer par l’expérience l’importance du travail de groupe, l’écoute et la confiance. Ben est né, et restera un allié invisible, un clin d’œil tacite tout au long de la semaine.  

(c) Exeko

A la découverte de Wemotaci

Hébergés par l’épatante Clode Jalette, ancienne stagiaire d’Exeko qui travaille désormais à la Maison des Jeunes, épaulés par les habitants de Wemotaci, nous commençons à nous repérer dans la communauté. Pourtant, c’est guidés par notre groupe du secondaire que nous recevons la plus belle des visites : cherchant à définir l’identité de Wemotaci, nous questionnons le groupe sur les lieux les plus drôles, terrifiants, beaux, laids, magiques de la communauté. Le groupe s’active : après un consensus autour de 4 lieux, les anecdotes fusent, les feuilles se noircissent de plans, les instructions détaillées pleuvent. Nous partons tous trois à la découverte de ces lieux qui leurs sont chers, et leur revenons le lendemain chargés de photos du Belvédère, de l’ancienne Réserve, du Bonichoix et de la passerelle. Plusieurs écrivent des textes sur ces lieux, l’un est mis en théâtre-image. Le fil se tient, et on découvre chaque jour de nouveaux talents dans les rangs.  

L'ancienne réserve - lieu le plus épeurant selon les jeunes (c) Exeko

« Avec »

N’est ce pas le propre du programme idAction que d’être le prétexte à la rencontre de points de vue, à l’apprentissage mutuel, au développement de la pensée critique ou de l’analyse sociale ? Quel beau défi que l’apprivoisement mutuel d’un groupe tout au long d’une semaine… Si la semaine a commencé casquettes ou capuches rabattues jusqu’au bout du nez, écouteurs vissés dans les oreilles, bras croisés, chaise balancée pour plusieurs de nos jeunes compagnons, c’est avec fascination qu’on assiste à la prise de parole, au redressement du corps, à l’éclairement des visages, à la participation physique tout au long de la semaine. Une bonne leçon : ne pas chercher à aller contre, à imposer, mais aller avec. Les jeunes sont des miroirs des émotions que nous leur proposons. Un reflet peut éblouir comme il peut illuminer. Faire confiance, écouter les envies, appuyer les initiatives, confier son appareil photo, respecter les dynamiques, accompagner sous la table, imiter, jouer le jeu, mais surtout dérouter, déstabiliser, surprendre, toujours et à chaque instant. La dernière journée arrivée, nous invitons chaque jeune à se prêter à l’exercice du premier jour, au tableau. Cette fois la participation est très soutenue, chacun reçoit le regard des autres, à travers des mots des plus valorisants. Après une semaine de travail ensemble, voilà ce que je retiens de toi.  

Fred et Onézime (c) Exeko

Faire avec, ça se passe aussi et plus que tout au sein d’une équipe de travail. C’est travailler dans une telle synergie que d’un regard on sait dans quelles eaux un collègue navigue, et on lui laisse avec toute sa confiance le gouvernail. C’est respecter les dynamiques, miser sur les forces de chacun, pour offrir ensemble le meilleur aux participants, c’est donner de l’attention maximale, mais aussi reconnaître les échecs, rebondir, changer le fusil d’épaule et réajuster le tir.  C’est partager ses peines, ses questions, ses appréhensions. C’est donner des high five à tour de bras, et se laisser charmer par le talent de ses collègues.

Chez Exeko, nous baptisons ces projets des « intensifs ».  

(c) Exeko

Découvrez l'ensemble des photos du projet sur notre compte Flickr!

Wemotaci : de l'identité individuelle à l'identité d'une communauté

Par Dorothée de Collasson, chargée de projet et médiatrice

 

Déjà quelques semaines se sont écoulées depuis le retour de notre trio, parti vivre une aventure pleine de rencontres, de sourires, d’éclosions, mais aussi de défis et d’apprentissages mutuels. Aujourd’hui, j’ai envie de partager quelques bribes de cette semaine idAction, de cette épopée humaine dans la communauté Atikamekw de Wemotaci.

 

Vivre avant tout l’instant présent

Samedi 14 mars, après des heures de route pour nous rendre à la communauté, nous quittons la grand route pour emprunter la 125, route de forêt qui relie La Tuque à Wemotaci. La nuit est tombée et des flocons parsèment le ciel. Frédéric Péloquin, Daniel Blémur (mes co-équipiers) et moi sommes absorbés, tous à la construction de notre semaine, que nous souhaitons placer sous le thême de l’identité. Il faudra un jeune orignal galopant devant notre auto et un coup de frein in extremis pour nous mettre dans le véritable bain de la semaine : ici, et maintenant.

 

Un fil conducteur : l’identité

Période charnière entre l’enfance et l’âge adulte, l’adolescence regorge de bien des mystères. Fascinante, déroutante, elle est l’instant où se forge les caractères, les identités. Celui où la chenille se contorsionne dans son cocon pour s’extraire et déployer ses ailes de papillon. Parfois avec un peu de difficulté, chacun à son allure, et avec bien des obstacles. Nous avions choisi pour trame de la semaine la thématique de l’identité. Celle que l’on montre ou celle que l’on fantasme, identité individuelle, perçue, collective, identité d’un lieu, d’un groupe, d’un peuple, vastes sont les pistes, et les perches à saisir.

(C) Exeko

Identité individuelle : face visible, face cachée

Lundi, nous rencontrons les jeunes de l’école secondaire de Nikanik pour la première fois. Le moment est intimidant des deux bords. Plusieurs groupes ont été rassemblés, et c’est devant une douzaine de jeunes et leurs professeurs que Daniel, Fred et moi offrons au groupe de venir écrire autour de chacun de nous ce qu’il perçoit de nous sans nous connaitre, ce qu’il pense que nous sommes. Peu de volontaires. Nous demandons ensuite aux jeunes de se présenter à nous en réalisant chacun 4 photomatons. 4 facettes de leurs personnalités. L’exercice est ludique, et nos jeunes participants se prêtent au jeu. La timidité, bien présente dans les rangs, nous sert de tremplin vers une discussion improvisée autour de la posture, des signes de la gène. Mardi, c’est avec un atelier plus brassant que nous poursuivons, visant à illustrer l’influence parfois destructrice de la vie sur la construction de notre identité, et l’importance de l’entraide dans la survie de cette identité éprouvée. L’expérience est psychologiquement marquante, mais également  éprouvante tant pour nous médiateurs que pour les jeunes, chez qui elle exige l’exercice d’une distance critique aiguisée.  

(c) Exeko

 

L’importance de l’identité collective

De fil en aiguille, on chemine vers l’importance du groupe, la reconnaissance d’une identité collective. C’est en théâtre forum que Fred et Daniel franchissent la porte de la classe, le mercredi matin. Joueur étoile de hockey, talentueux mais très individualiste, Fred (alias Ben) décroche rires ou huées, avec son chandail des Bruins de Boston. Face à lui Dan (alias son coach), tente en vain de le convaincre de jouer d’avantage en équipe. Amusés, les jeunes construisent un véritable argumentaire au coach, prennent part au jeu, verbalisent le caractère indispensable de s’écouter, de s’autoriser des échecs pour autant que l’on est une équipe soudée qui regarde dans la même direction. La matinée s’achêve de façon très ludique, teintée de jeux Trickster qui viennent illustrer par l’expérience l’importance du travail de groupe, l’écoute et la confiance. Ben est né, et restera un allié invisible, un clin d’œil tacite tout au long de la semaine.  

(c) Exeko

A la découverte de Wemotaci

Hébergés par l’épatante Clode Jalette, ancienne stagiaire d’Exeko qui travaille désormais à la Maison des Jeunes, épaulés par les habitants de Wemotaci, nous commençons à nous repérer dans la communauté. Pourtant, c’est guidés par notre groupe du secondaire que nous recevons la plus belle des visites : cherchant à définir l’identité de Wemotaci, nous questionnons le groupe sur les lieux les plus drôles, terrifiants, beaux, laids, magiques de la communauté. Le groupe s’active : après un consensus autour de 4 lieux, les anecdotes fusent, les feuilles se noircissent de plans, les instructions détaillées pleuvent. Nous partons tous trois à la découverte de ces lieux qui leurs sont chers, et leur revenons le lendemain chargés de photos du Belvédère, de l’ancienne Réserve, du Bonichoix et de la passerelle. Plusieurs écrivent des textes sur ces lieux, l’un est mis en théâtre-image. Le fil se tient, et on découvre chaque jour de nouveaux talents dans les rangs.  

L'ancienne réserve - lieu le plus épeurant selon les jeunes (c) Exeko

« Avec »

N’est ce pas le propre du programme idAction que d’être le prétexte à la rencontre de points de vue, à l’apprentissage mutuel, au développement de la pensée critique ou de l’analyse sociale ? Quel beau défi que l’apprivoisement mutuel d’un groupe tout au long d’une semaine… Si la semaine a commencé casquettes ou capuches rabattues jusqu’au bout du nez, écouteurs vissés dans les oreilles, bras croisés, chaise balancée pour plusieurs de nos jeunes compagnons, c’est avec fascination qu’on assiste à la prise de parole, au redressement du corps, à l’éclairement des visages, à la participation physique tout au long de la semaine. Une bonne leçon : ne pas chercher à aller contre, à imposer, mais aller avec. Les jeunes sont des miroirs des émotions que nous leur proposons. Un reflet peut éblouir comme il peut illuminer. Faire confiance, écouter les envies, appuyer les initiatives, confier son appareil photo, respecter les dynamiques, accompagner sous la table, imiter, jouer le jeu, mais surtout dérouter, déstabiliser, surprendre, toujours et à chaque instant. La dernière journée arrivée, nous invitons chaque jeune à se prêter à l’exercice du premier jour, au tableau. Cette fois la participation est très soutenue, chacun reçoit le regard des autres, à travers des mots des plus valorisants. Après une semaine de travail ensemble, voilà ce que je retiens de toi.  

Fred et Onézime (c) Exeko

Faire avec, ça se passe aussi et plus que tout au sein d’une équipe de travail. C’est travailler dans une telle synergie que d’un regard on sait dans quelles eaux un collègue navigue, et on lui laisse avec toute sa confiance le gouvernail. C’est respecter les dynamiques, miser sur les forces de chacun, pour offrir ensemble le meilleur aux participants, c’est donner de l’attention maximale, mais aussi reconnaître les échecs, rebondir, changer le fusil d’épaule et réajuster le tir.  C’est partager ses peines, ses questions, ses appréhensions. C’est donner des high five à tour de bras, et se laisser charmer par le talent de ses collègues.

Chez Exeko, nous baptisons ces projets des « intensifs ».  

(c) Exeko

Découvrez l'ensemble des photos du projet sur notre compte Flickr!

Changer le monde, par Daniel

 | FOR ENGLISH VERSION CLICK HERE |

 

Le samedi 28 mars, Exeko a organisé une table ronde invitant les citoyens à penser leur ville autrement, pour s'inscrire dans le tout nouveau mouvement bouillonnant initié par Cities for People au Canada, La ville c'est nous. L'idée était de rassembler autour d'une table ronde une trentaine de citoyens issus de mouvements sociaux divers qui avaient déjà amorcé une réflexion sur leur ville, qu'ils soient élu de la ville, membre d'associations de voisins, citoyen engagé dans leur quartier, anarchiste performeur ou artiste nomade (j'ai presque envie de dire que l'on aurait pu y inviter n'importe lequel d'entre nous!), et de faire émerger des recommandations sur la ville de demain. Parmi les invités, Daniel, auteur de l'excellent blogue lacloture.ca et ancien participant idAction. Ci-après, il raconte cette journée sur son blogue.

On Saturday March 28th, Exeko organized a roundtable to join the new dynamic movement initiated by Cities for People in Canada, We are Cities, which invites citizens to think their city differently. The idea was to put together a roundtable with about thirty citizens from various social movements who had already started thinking about their city, be they city representatives, members of residents associations, citizens involved in their neighborhood, performing anarchists or nomadic artists (I almost feel like saying that we could have invited anybody!), and to come up with recommendations for the city of tomorrow. Among the guests, Daniel, author of lacloture.ca blog and former idAction participant. He describes this day on his blog hereafter. 

 

***

 

Changer le monde, par Daniel

Samedi le 28 mars j’ai été invité à un événement un peu spécial. J’ai attendu une semaine pour en parler car j’ai été submergé de toutes sortes d’émotions que j’ai essayé d’organiser. Je dis bien essayé. Je vais tenter d’expliquer ce que j’y ai vu en respectant la vie privée des gens qui y étaient. C’est un défi car c’est de ces gens que j’ai envie de parler.

J’ai déjà discuté de mes premiers jours de « liberté » et que j’étais plus facilement ému. Quelqu’un me faisait un sourire et ça me bouleversait. Avec les mois ça a heureusement fini par se placer mais samedi dernier, avec tous ces gens trop gentils, je me retrouvais comme à ma sortie.

Cet événement a été organisé par Exeko et l’Université de Foulosophie (j’en oublie peut-être). C’était une table ronde pour commencer une réflexion globale sur une « transformation radicale de la société pour les Citoyens et par TOUS les citoyens. » Selon le dépliant qu’on m’a envoyé, « 30 à 50 citoyens déjà engagés dans une réflexion sur la Ville » avaient été invités. Ça fait partie de We Are Cities.

J’étais appréhensif car je ne savais pas trop ce que je pourrais bien dire sur la ville. J’ai vécu la majeure partie de ma vie en banlieue de Québec. Je ne suis à Montréal que depuis juin 2013 et, jusqu’à maintenant, je n’ai pas grand-chose à en dire à part que c’est une ville que j’aime beaucoup.

On m’a expliqué qu’on aimait bien mon blog et que je pourrais sûrement apporter quelque chose à la conversation.

Lorsque je suis arrivé, j’étais un peu timide (comme d’habitude) et je me promenais en attendant que ça commence. Une toute jeune fille est venue me parler et m’a demandé ce que je faisais dans la vie etc. Elle était bien sympathique. Nous étions au deuxième étage de la Maison du développement durable et nous avions une belle vue sur la rue Sainte-Catherine. Il y avait un stationnement juste en face avec des dizaines de voitures de polices. Cette jeune fille s’est mise à me parler, avec le regard lumineux, de la manifestation qui devait passer juste sous nos yeux dans l’après-midi. Elle aurait bien aimé en être. C’était beau de la voir.  

(c) Sarah Bengle pour Exeko  

D’autres personnes sont venues me parler. Tout le monde était très gentil. C’était très touchant. La plupart connaissaient mon blogue ou la lettre que j’avais écrite pour remercier Exeko l’année dernière :

   Bonjour,    J’écris ce petit message pour vous dire que j’ai lu un peu sur Internet ce que vous faites et ça me touche beaucoup.    J’ai personnellement reçu des cours avec le programme idAction lorsque j’étais en prison en 2008. Je n’ai malheureusement pas pu finir le programme parce que j’ai été extradé vers les États-Unis par surprise alors que mes procédures étaient encore en cours.    Je dois vous dire que ces ateliers ont fait une différence pour moi. J’ai encore les yeux plein d’eau lorsque j’y repense. Une fois par semaine je pouvais avoir une rencontre avec quelque chose de beau, qui me redonnait l’espoir dans l’être humain.    Les années n’ont pas toujours été faciles mais la petite graine qu’Exeko a semé en moi avec ses ateliers m’a accompagné et a poussé. Ça m’a donné le goût de faire partie de quelque chose de plus grand que moi. Je savais que dehors il y avait des gens qui collaboraient pour faire un monde meilleur. En prison il faut faire attention pour ne pas devenir cynique.    Encore merci pour votre beau travail.

Des gens me disent que je ne devrais pas dire que j’ai fait de la prison. Je peux comprendre que ça peut intimider certaines personnes mais les relations les plus significatives que j’ai eues, c’est avec les gens à qui je n’ai rien caché. Malgré que j’aie eu beaucoup de déceptions dans ma vie, depuis ma sortie les gens me déçoivent rarement quand je suis transparent avec eux.

C’était beau de participer à ces ateliers et d’écouter ces jeunes gens en discuter avec passion. Il y avait des idées extravagantes mais on était là pour rêver.  

(c) Sarah Bengle pour Exeko  

Il y avait aussi cinq personnes de Christiania au Danemark. C’est une ville en plein milieu de Copenhague qui n’a pas de loi ou de police. C’est génial comment ça fonctionne. Je n’en discuterai pas ici car le but de cette table ronde n’était pas de tout savoir sur cette ville. Il a eu une conférence plus tard dans la semaine expressément pour ça. Ils étaient avec nous pour qu’on puisse s’inspirer de certaines de leurs idées.

C’était bizarre cette journée car ça me rappelait beaucoup les ateliers que nous avions à Rivière-des-Prairies avec le programme idAction d’Exeko. On discutait beaucoup de la société; des changements qu’on souhaiterait y voir et les moyens pour y arriver. Les discussions de ce samedi me ramenaient souvent en arrière.

Ce paragraphe est pour la personne qui donne ce cours présentement à Rivière-des-Prairies. Il est vrai que ce cours est une belle occasion pour sortir du secteur et d’oublier cette jungle. Mais pendant ce court laps de temps, il y a des idées, des impressions qui s’impriment en nous. Pour certains d’entre nous elles restent toute la semaine. Malgré les ténèbres autour de nous, il reste une étincelle de beauté qui nous aide à survivre. Je me souviens que je me réveillais à 5h00 du matin pour faire mes devoirs avant que la vie folle recommence, avant que j’aie à aller préparer les déjeuners pour tout le monde, avant que les gens viennent cogner à ma porte pour me raconter leurs enfantillages… J’étais seul dans mes pensées et dans ce monde imaginaire qu’on essayait de « construire ».  

(c) Sarah Bengle pour Exeko  

Depuis quelques semaines je regarde ce qui se passe dans nos rues. Je vois les commentaires des gens un peu partout. Qu’on soit d’accord avec ce que les gens demandent ou non, on ne peut pas être contre le droit de manifester son désaccord. Comment en vouloir à des gens qui veulent rendre le monde plus beau? Je regarde les gens qui se plaignent des étudiants en ne faisant pas grand-chose mais qui seraient les premiers à se plaindre si on touchait à leur fond de pension. Ces gens me font honte.

L’indifférence, le cynisme et la haine sont les pires choses qui peuvent arriver à une société.

Parce que des gens qui ont changé le monde, il y en a eus. Et la chose que tous ces gens avaient en commun, c’était de croire que c’était possible.

Le changement ça commence par soi-même, se rendre compte que nos choix ont une influence sur la vie des autres, que le bonheur n’est pas dans les possessions matérielles, avoir de la compassion et de l’empathie pour autrui…

Je regarde la jeunesse d’aujourd’hui et j’ai confiance. Ceux que je rencontre croient que c’est possible de faire une différence. Ceux que je rencontre ont ce souci de vivre dans une plus belle société.

Ce samedi-là je suis parti bouleversé. Ceux qui m’ont parlé là-bas l’ont sûrement remarqué. Je remercie beaucoup les gens à qui j’ai parlé, vous vous reconnaissez. Il y a des gens comme ça qui font une différence dans notre vie sans qu’ils en fassent nécessairement partie. Vous me redonnez confiance en l’humain.

 

Un grand merci à Daniel de nous avoir laissé partager l'article publié originellement sur son blogue lacloture.ca.

Les photos de la journée sur Flickr sont accessibles en cliquant ici.

Pour lire les recommandations sur la ville de demain, c'est ici.

 

***

 

 

Change the World, by Daniel

 

On Saturday March 28th, I was invited to a special event. I have waited a week to talk about it because I have been overwhelmed by a variety of emotions that I have tried to organize. I say “tried”. I will attempt to explain what I saw while respecting the private life of people who attended. It is a challenge because it is about these people that I want to talk.

I have already dealt about my first days of “freedom” and the fact that I was more easily moved. Someone made me smile and it turned me upside down. Over the months, I became more stable emotionally but last Saturday, with all those people too kind, I felt like when I was released.

This event was organized by Exeko and the Université de Foulosophie (I might have forgotten others). It was a roundtable to initiate a global reflection about a “radical transformation of society by Citizens and by ALL citizens.” According to the flyer that was sent to me, “30 to 50 people already involved in thinking about the City” had been invited. It all belongs to WE ARE CITIES.

I was apprehensive because I did not quite know what I could say about the city. I have lived most of my life in Quebec suburbs. I have only been in Montreal since June 2013 and, up until now, I have not much to say about it except that it is a city that I like a lot.

I was told that my blog was appreciated and that I would certainly be able to bring something to the conversation.

When I arrived, I was a bit shy (as usual) and I was walking around, waiting for the start. A young girl came to talk to me and asked me about what I do in life and so on. She was very nice. We were on the second floor of the Centre for Sustainable Development and we had a beautiful view of St Catherine Street. There was a parking right in front of us with dozens of police cars. The young girl started talking to me, with sparkling eyes, about the demonstration that had to happen just before our eyes in the afternoon. She would have liked to be part of it. It was beautiful to see her.  

(c) Sarah Bengle for Exeko  

Other people came to talk to me. Everyone was very kind. It was very moving. Most of them knew my blog or the letter I had written to thank Exeko last year:

   Hi,    I am writing this message to let you know that I read a bit on the Internet about what you do and it moves me a lot.    I personally had some lectures with the idAction program when I was in prison in 2008. I unfortunately could not end the program because I was extradited to the U.S. by surprise while my procedures were still in progress.    I have to tell you that these workshops made a difference for me. I still have watery eyes when I look back. Once a week, I could meet something beautiful that would give me faith in humanity.    It has not always been easy over the years but the small seed that Exeko planted in me through its workshops has supported me and grown. It gave me the desire to be part of something bigger than me. I knew that there were people outside who were collaborating to make a better world. In prison, we have to be careful not to become cynical.    Thank you again for your great job.

People tell me I should not say I was in prison. I can understand that some people can be intimidated but the most significant relationships I had were with people to whom I did not hide anything. Despite having had a lot of disappointments in my life, since my release people rarely disappoint me when I am transparent with them.

It was beautiful participating in these workshops and listening to these young people discussing with passion. There were extravagant ideas but we were there to dream.  

(c) Sarah Bengle for Exeko

There were also five people from Christiania in Denmark. It is a city right in the middle of Copenhagen that has neither law nor police. The way it works is amazing. I will not deal about it here because the goal of this roundtable was not to know everything about that city. There was a conference later in the week especially for that. They were with us so that we could get inspired by some of their ideas.

This day was weird because it reminded me a lot of the workshops we had at Rivière-des-Prairies with Exeko’s idAction program. We would talk a lot about society: the changes we would like to see and the means to achieve them. The discussions this Saturday often brought me back in time.

This paragraph is for the person who currently gives this course at Rivière-des-Prairies. It is true that this course is a good opportunity to get out of the sector and forget this jungle. But during this short period of time, there are ideas, impressions that imprint themselves in us. For some of us, they stay the whole week. Despite the darkness around us, a spark of beauty helps us survive. I remember that I used to wake up at 5 am to do my homework before the crazy life started again, before preparing breakfast for everybody, before having people knock at my door to tell me about childish things… I was left with my thoughts and in that imaginary world that we tried to “build”.  

(c) Sarah Bengle for Exeko  

For a few weeks, I have been watching what happens in our streets. I see the comments of people everywhere. Whether we agree with what people are asking for or not, we cannot be against the right to demonstrate disagreement. How can people who want to make a better world be blamed? I watch people that complain about students without doing anything but who would be the first ones to complain if their pensions were affected. I am ashamed of those people.

Indifference, cynicism and hatred are the worst things that can happen to a society.

Because there have been people who changed the world. And what they had in common was believing it was possible.

Change starts within ourselves, by noticing that our choices influence other people’s lives, that happiness is not in material possessions; by having compassion and empathy for others…

I see youth today and I have faith. Those whom I meet believe that it is possible to make a difference. Those whom I meet have the concern to live in a better society.

That Saturday, I was upside-down when I left. Those who talked to me there surely noticed it. I thank a lot the people to whom I talked, you recognize yourselves. There are people like that who make a difference in our life without necessarily being part of it. You give me faith in humanity. 

 

Special thanks to Daniel who let us share his article originally published on lacloture.ca.

Check pictures of the day on Flickr by clicking here.

Check recommendations for the city of tomorrow by clicking here.

 

Pages

Sous la responsabilité de la coordination générale, sous la supervision du responsable des partenariats et en étroite collaboration avec l’équipe...

 

 

En ce mois national de l'histoire autochtone, Exeko souhaite contribuer à faire connaître l’histoire des...

On cherche un.e étudiant.e collégial en analyse de données et en gestion de l’information qui a le souci du détail, qui voudrait développer son...

Nous recherchons une personne afin d'offrir un soutien à la coordination de la gestion administrative et les membres de l’organisation....

  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years. »

    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada

  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)

  • «  I write my thoughts in my head, not on paper, and my thought is not lost. »

    Participant @PACQ

  • « Why use paper when it is as beautiful as this? »

    One of the co-creator for Métissage Urbain

  • « I Have my own identity ! »

    Putulik, Inuit participant, Métissage Urbain

  • « It is terrible for a society to ignore people with such talent! »

    Hélène-Elise Blais, les Muses about ART and ID projects

  • « Art has the advantage to make people talk about abilities rather than limitations, when confronted with an intellectual disability.  »

    Delphine Ragon, Community Programs Manager, Les Compagnons de Montréal

  • « Over the past few years, we have been seeing more and more high quality productions by people with an intellectual disability who truly are artists.  »

    Julie Laloire @AMDI

  • « Exeko implements creative solutions to several problematic, gives a voice to those we don't hear and hope to the underprivileged. »

    Bulletin des YMCA

  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)

  • « ...empowering the children, and giving them confidence »

    APTN National News

  • « It’s a great program for children to learn about their traditions and to increase their interaction with Elders in the community. »

    Erika Eagle, Social Development Assistant with Waswanipi Brighter Future

  • « We are not higher, we are not lower, we are equal. »

    Simeoni, participant idAction Mobile

  • « Receving is good, but giving is better »

    Participant idAction@Kanesatake

  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work. »

    Participant, idAction@Accueil Bonneau

  • « What better way to strengthen intergenerational ties? [...] A meeting between peers, a place for expression, learning and recovery »

    Chantal Potvin, reporter at Innuvelle

  • «  I don't know everything, but while reading it, it always bring me one step closer »

    A participant, idAction Mobile

  • «  By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years. »

    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada

  • «  ...empowering the children, and giving them confidence »

    APTN National News

  • «  I was completely alone today, thanks for talking to me »

    Elie, participant @idAction Mobile

  • «  They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work. »

    Participant, idAction@Accueil Bonneau

  • «  Today, the power acquired through knowledge is more far-reaching than knowledge itself. »

    André Frossard

  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years.»
    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada
  • « Exeko implements creative solutions to several problematic, gives a voice to those we don't hear and hope to the underprivileged.»
    Bulletin des YMCA
  • « Over the past few years, we have been seeing more and more high quality productions by people with an intellectual disability who truly are artists. »
    Julie Laloire @AMDI
  • « Art has the advantage to make people talk about abilities rather than limitations, when confronted with an intellectual disability. »
    Delphine Ragon, Community Programs Manager, Les Compagnons de Montréal
  • « It is terrible for a society to ignore people with such talent!»
    Hélène-Elise Blais, les Muses about ART and ID projects
  • « I Have my own identity !»
    Putulik, Inuit participant, Métissage Urbain
  • « Why use paper when it is as beautiful as this?»
    One of the co-creator for Métissage Urbain
  • « I write my thoughts in my head, not on paper, and my thought is not lost.»
    Participant @PACQ
  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups.»
    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)
  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups.»
    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)
  • « Today, the power acquired through knowledge is more far-reaching than knowledge itself.»
    André Frossard
  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work.»
    Participant, idAction@Accueil Bonneau
  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work.»
    Participant, idAction@Accueil Bonneau
  • « We are not higher, we are not lower, we are equal.»
    Simeoni, participant idAction Mobile
  • « I was completely alone today, thanks for talking to me»
    Elie, participant @idAction Mobile
  • « Receving is good, but giving is better»
    Participant idAction@Kanesatake
  • « What better way to strengthen intergenerational ties? [...] A meeting between peers, a place for expression, learning and recovery»
    Chantal Potvin, reporter at Innuvelle
  • «  ...empowering the children, and giving them confidence»
    APTN National News
  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years.»
    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada
  • « It’s a great program for children to learn about their traditions and to increase their interaction with Elders in the community.»
    Erika Eagle, Social Development Assistant with Waswanipi Brighter Future
  • « ...empowering the children, and giving them confidence»
    APTN National News