Les Enfants, le leadership, le Club des Petits Déjeuners et Exeko

Par Marie-Paule Grimaldi, médiatrice idAction

Il était une fois, 42 enfants en Ontario, entre 10 et 14 ans, liés au Club des Petits Déjeuners à leur école et recommandés par celle-ci pour faire partie du Camp de Leadership du Club des Petits Déjeuners. Ils ont été choisi par leur implication dans leur milieu et leurs qualités personnelles qui démontrent un fort potentiel – à encourager.

Il était une fois une équipe complètement dévouée à la cause des enfants, une directrice de camp à l’enthousiasme contagieux et irrésistible, des bénévoles d’une infinie générosité : c’était l’équipe du Camp de Leadership du Club des Petits Déjeuners, qui souhaite ardemment faire passer une semaine inoubliable aux enfants, afin de donner une base indestructible à leur confiance et leur estime personnelles, dans l’espoir de les voir devenir des adultes socialement engagés. À cette équipe se joignait celle du Tim Horton Memorial Camp, des animateurs réguliers qui savent mettre le cœur qu’il faut à chaque journée pour donner cette petite attention, cette petite différence qui change tout.

Il était une fois une équipe mixte de Trickster et d’IdAction d’Exeko, rejoignant bravement l’épopée du Camp de Leadership, pour la deuxième fois en un an mais pour une première expérience en camp d’hiver à ParrySound en Ontario. À la fois membre de l’équipe du Camp et « agents spéciaux », ils ont pour mission de se glisser dans le programme bien chargé du camp avec un atelier de philosophie et pensée critique (IdAction, Daniel et Marie-Paule, avec la détermination de la première fois pour la philosophie avec les enfants), et un atelier d’expression et confiance (Trickster, Maxime Larose, l’expérimenté animateur aux mille facettes, smooth operator, maître des métamorphoses), en plus de tester à nouveau la collaboration entre les deux programmes d’Exeko. L’aventure est grande mais la passion y est, le désir de rencontrer et d’échanger avec les enfants prime et le plan d’action collé en filigrane sur celui du Club des Petits Déjeuners.

(c) Maxime Lee Larose

À l’aéroport où l’on attend les 42 leaders en devenir, à chaque arrivée on danse, on fait les fous, on brise la glace comme on peut. Maxime sort les balles à jongler, on se pose des questions, on sort les jeux de carte et on commence une première histoire collective, dans laquelle chacun laisse sa trace en poursuivant l’histoire par une phrase. Six histoires seront écrites ainsi pendant le camp, loufoques, absurdes et pleines de petite sagesse, surtout fortes de créativité, à l’image des enfants qu’on verra pour plusieurs passer de la timidité à l’épanouissement joyeux et serein au fil des jours. Dans l’autobus, on fait la récolte de valeurs communes : Si je pouvais changer quelque chose dans le monde, ce serait quoi? La pauvreté, l’itinérance, l’intimidation, l’environnement, le besoin de bonté, d’ouverture et d’empathie sont plusieurs fois nommés.

Il faut dire que nos jeunes compagnons sont effectivement spéciaux, charismatiques et doués. Derrière la gêne du début on trouve en eux des réflexions profondes, une grande sensibilité, de l’intelligence. On les voit désireux d’aider, danseurs et comédiens en herbe, poètes, sportifs (ou plutôt sportive), orateurs hors pair. Et du caractère… Mais même les plus « tanants », les plus « rebeles », une fois la confiance établie se révèlent non seulement charmants et adorables, mais aussi matures et avec beaucoup à donner. Chaque moniteur reçoit environ sept enfants pour former une équipe, un team pour suivre l’horaire rebondissant du camp.

(c) Maxime Lee Larose

Entre les jeux, les activités extérieures dans le bel hiver ontarien, les moments d’empowerment et de réflexions du Camp, les repas où chaque équipe met la table à tour de rôle, on trouve les ateliers d’Exeko. Tout d’abord, Daniel et Marie-Paule réunissent tout le monde dans la salle commune du dortoir des filles le deuxième soir. Petit temps d’espace inclusif où chacun peut participer à son envie mais dans le respect, on se met à réfléchir au leadership dont il est tellement question au camp… Avec des exemples en photo, on demande : Est-ce que cette personne est une leader, et pourquoi oui, pourquoi non? Sidney Crosby, Stephen Harper, une policière, Harry Potter, Pocahontas, Bart Simpson y passent, mais aussi les deux médiateurs à l’avant et surtout, surtout, One Direction et Miley Cyrus. La discussion s’enflamme, le sujet tient à cœur, surtout pour Miley Cyrus dont les enfants parleront toute la semaine (pas une leader pour certains parce qu’un mauvais exemple, mais pour d’autres elle a su faire à sa tête malgré les critiques ce qui démontre une force intérieure). On en vient à se demander si le leadership vient d’une attribution extérieure à soi, pouvoir donner par les autres, ou s’il vient de qualités intérieures. Le concept philosophique que nous élaborons reviendra toute la semaine à chaque fois que la situation s’y prêtera.

Le lendemain, c’est l’atelier Trickster avec Maxime. Cette fois il n’est pas en clown ou à faire du cirque en mettant des chaises sur son menton (ce qui impressionne les enfants et l’équipe), mais pour nous proposer des activités communes, ludiques, et qui ont la magie de nous transformer sans trop s’en rendre compte. À travers un jeu de balles, on comprend qu’avant de lancer un message, on doit s’assurer que la personne peut le recevoir, et non seulement qu’on l’envoie bien. Avec un crayon et deux personnes à chaque bout, on apprend qu’une bonne collaboration se fait en écoute et sensibilité à l’autre, parfois en vulnérabilité. En jouant à l’aveugle, on fait autant l’expérience de se faire guider que d’avoir à guider l’autre et donc à s’exprimer clairement. Dans le plaisir, le temps passe trop vite, Maxime a à peine le temps d’effleurer sa matière, mais il y reviendra à d’autres occasions pendant la semaine. En plus, Marie-Paule et Daniel interviennent dans son atelier, permettant de lier la matière de la veille aux mouvements mêmes du corps et laissant la réflexion se poursuivre de toutes sortes de manières.

(c) Maxime Lee Larose

Et c’est ainsi, à travers des moments forts en émotion et en joie, que nous traversons la semaine, de plus en plus ensemble, ouverts, et communicatifs. On voit les enfants s’épanouir et on en est bouleversés. On se voit nous aussi transformés, par les rencontres et l’expérience, on le réalise avec une certaine émotion. Quand vient le moment du départ, les larmes coulent à flot, car chacun sait ou sent le trésor des souvenirs précieux et à jamais marqué qu’il emporte avec soi. Pour 42 enfants, l’équipe du Club des Petits Déjeuners, du Camp Tim Horton et d’Exeko, le camp de Leadership aura été une expérience commune, inoubliable, et une mission accomplie.

exeko.org/idaction

exeko.org/trickster

Vers de nouveaux horizons...

Chaque semaine un départ... vers de nouveaux horizons! 

Cette semaine, on dit à regret au revoir, mille merci et on espère sans en douter, à bientôt, à Vincent Gosselin, l'un de nos bénévoles les plus investis sur idAction Mobile, ces derniers mois.

Véritable boite à surprise, plein de talents cachés, Vincent cumule - entre autres - une formation en ébénisterie et en sciences politiques, et de belles notions en inuktitut, de quoi épater nos équipes sur le terrain : un de ces bénévole "cadeau", qu'on a plaisir à avoir comme copilote!

Intéressé par le caractère autochtone de idAction Mobile, Vincent a accompagné, des semaines durant, les médiateurs au cours de leurs périples urbains, également à la Maison du Père, pendant les ateliers idAction.

Plus connu sous le pseudonyme de "Grosse Tuque Hideuse Jaune Fluo", un surnom que Vincent nous a lui même soufflé, ce super bénévole arborait cette coiffe du plus bel effet durant ses sorties à bord, allant jusqu'à créer des discussions avec les participants, intrigués par cette couleur flash au milieu des paysages monochromes de l'hiver québécois.

La tuque en action autour de la mini mobile ! (C) Exeko

Dans quelques jours, Vincent quitte Montréal pour débuter une toute nouvelle aventure... à Iqaluit! Engagé au sein d'un Hôtel dans cette petite ville de 6700 habitants, située dans le Nunavut, notre Vincent part à la rencontre du renard argenté et de l'ours polaire, pratiqué son inuktitut... Pour nous revenir on l'espère, billingue et riche d'une expérience à partager!

Vers de nouveaux horizons... bon voyage Vincent!

 

Pour ces belles semaines à nos côtés, un très grand merci, Vincent!

 

A votre tour, devenez bénévole

exeko.org/devenez-benevoles

 

Premières expériences pour Clara, bénévole @ idAction Mobile

Par Clara, bénévole pour idAction Mobile

Différences entre mes représentations des missions d’Exeko et du travail du médiateur :

Lundi, nous nous sommes arrêtés à trois stations de métro, Sherbrooke, Berri/UQUAM et Atwater. Personne au premier, une personne (« La Grenouille ») au deuxième et plusieurs personnes au dernier, dont principalement des personnes autochtones. En montant dans le camion, j’ai eu une grosse montée de peur : et si je n’étais pas capable d’aborder ces personnes ? Mes préjugés ne vont-ils pas m’aveugler ? Qui suis-je pour aller leur parler de philosophie alors que ces personnes ne sont pas auto-suffisantes dans leurs besoins « primaires » (un gîte et un couvert) ? Quelle légitimité ai-je? J’ai pris ma peur et je l’ai coupé en deux pour l’étudier : je n’avais pas peur de leur situation, mais tout simplement d’aller vers l’inconnu !

Et cet inconnu, c’est mon voisin, c’est un parent, c’est moi. J’ai arrêté la machine à représentation dans ma tête et remis le compteur à zéro. Partir avec l’Exeko était un moyen hyper efficace pour cela. En effet, l’organisme n’a pour vocation de répondre aux besoins primaires. Nous ne sommes pas dans une relation unilatérale (je donne un repas, une boisson, etc. et point final), mais bien dans un échange. Et qui aurait dit que je recevrais autant que je donne ?! 

Le mercredi, nous nous sommes arrêtés  devant le Provigo sur l’avenue Parc, à l’arrêt Mc Gill,  ainsi qu’au refuge des Projets autochtones du Québec (PAQ). Beaucoup plus de monde de présent (heure différente ? Lieux différents ?). Et qui dit médiateur différent, dit approche différente ! Nous sommes partis sur la thématique du langage et de la pensée :

La pensée précède-t-elle la parole ? Ou inversement ?

Nous avons eu plusieurs réponses (ou non !). Selon certains la parole vient avant la pensée, et est liée au développement avec autrui, ou encore que le langage vient naturellement. Pour reprendre les termes de Dominique, « la pensée motrice » précède le fait de parler, mais « est liée au développement de l’enfant ». Pour Eva, « il est difficile [pour elle] d’exprimer en anglais [ses] émotions profondes en anglais, car c’est [sa] langue maternel qui vient naturellement ». Il ressort que le langage est lié aux autres qui nous entourent. Alex évoque l’exemple de l’enfant sauvage, grandissant hors de la civilisation. Nous évoquons de même le langage de signe, différent ou non du langage parlé ? Nous partons ensuite au refuge, pour proposer un atelier découpage/collage.

Alexandra avait récupéré des magasines et tout le matériel nécessaire : plusieurs personnes sont venues naturellement vers la table pour se mettre à créer. D’autres ont été plus réticentes, sont venues jeter un œil, puis se sont installés. Cette animation a beaucoup plus à certains, qui ont créé une sorte de roman photo autobiographique.

Atelier collage (C) Exeko

 

Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Des mots tels que « inclusion », « culture », ou encore  « participation citoyenne » restaient ancrés, mais l’intervention du médiateur et la réalité de terrain me semblaient encore floues. J’ai été agréable surprise par le discours, par l’approche avec laquelle les médiateurs abordent « les personnes en situation d’itinérance ». J’ai eu l’impression à chaque fois, de voir une bulle se créer autour du médiateur et de la personne, une bulle de partage, une bulle de confiance et d’échange. Une bulle d’égalité.

Différences entre mes représentations de la vie dans la rue et la réalité 

Lundi : une des thématiques de la journée était l’expertise de la ville et la créativité déployée des personnes en situation d’itinérance afin de vivre dans la rue, dans cette « jungle » dixit Mike. Certains ont leurs « spots », certains se battent même pour le conserver, on nous explique que certains lieux sont plus favorables pour la quête. M. nous explique ses relations avec autrui, son souhait de rester seul, un autre décrit ses passages à l’hôpital. Une situation qui m’a marqué plus que les autres : parler capitalisme, assis tous les 4 à l’entrée/sortie d’une station de métro et d’un centre commercial, à regarder les gens passer devant nous, les regarder d’en bas. J’ai eu l’impression d’avoir deux mondes : celui de la personne au sol, statique, celle du bas et celui de la personne qui marche mouvante et très rapide, là haut, tellement haut ! La discussion était si vraie, si réfléchie, que je n’avais qu’une seule envie, arrêter les gens pour qu’ils puissent rentrer dans notre bulle. Prendre 5 minutes pour discuter avec cet homme qui avait une vision si claire de notre société. A quand des groupes de paroles dans le métro ?! J

Mardi : A Mc Guill, un homme curieux de notre action est venu me demander un livre. Il explique qu’il vient de l’Alberta, qu’il avait une blonde avec des tendances suicidaires, « l’amour de sa vie » et qu’il l’a persuadé de rentrer chez ses parents pour se soigner. Il n’a pas de nouvelles depuis. Lundi à Berri, M. (se définissant « alcoolique ») explique qu’il a persuadé un jeune en situation d’itinérance d’aller en centre pour personnes ayant des dépendances. Je suis bluffé par les gestes citoyens qu’ils réalisent. Dire à « l’amour de sa vie » ou à son ami de le quitter pour toujours pour se soigner, aurai-je la sincérité, le courage de faire cela ? J’imagine encore les yeux bleus de l’homme de l’Alberta. Une vraie leçon… Au refuge, pendant qu’Alex découpait des perroquets/femmes enceintes ou des femmes aux perruques improbables, un homme d’une quarantaine d’années et venu me parler de « la bonne parole » selon ses termes.

Se déclarant « catholique évangélique », il m’a expliqué sa position face à au bien et au mal, face à la « bonne religion » et à la mauvaise (« chamanisme », « voyance », « satanisme », etc.). Au départ, j’étais plutôt septique face à son discours et à ce Jésus qu’il nommait si souvent. Mais derrière son discours, j’ai senti autre chose : son souhait de « faire le bien » autour de lui omniprésent dans son quotidien, son souhait de transmettre ses valeurs, ainsi que son optimisme face à ce monde si dur.

Atelier collage au PAQ (C) Exeko

Différences entre maintenant et avant l’Exeko 

D’avoir participé à deux journées, ainsi que d’être allée à la présentation de l’organisme ainsi qu’hier soir à la soirée organisée par le Groupe de Recherche en Objectivités Sociales sur le croisement de la médiation culturelle et du travail social m’a réellement ouvert une perspective totalement nouvelle de mon intervention en tant que travailleur social...

exeko.org/idaction-mobile

Premières expériences pour Clara, bénévole @ idAction Mobile

Par Clara, bénévole pour idAction Mobile

Différences entre mes représentations des missions d’Exeko et du travail du médiateur :

Lundi, nous nous sommes arrêtés à trois stations de métro, Sherbrooke, Berri/UQUAM et Atwater. Personne au premier, une personne (« La Grenouille ») au deuxième et plusieurs personnes au dernier, dont principalement des personnes autochtones. En montant dans le camion, j’ai eu une grosse montée de peur : et si je n’étais pas capable d’aborder ces personnes ? Mes préjugés ne vont-ils pas m’aveugler ? Qui suis-je pour aller leur parler de philosophie alors que ces personnes ne sont pas auto-suffisantes dans leurs besoins « primaires » (un gîte et un couvert) ? Quelle légitimité ai-je? J’ai pris ma peur et je l’ai coupé en deux pour l’étudier : je n’avais pas peur de leur situation, mais tout simplement d’aller vers l’inconnu !

Et cet inconnu, c’est mon voisin, c’est un parent, c’est moi. J’ai arrêté la machine à représentation dans ma tête et remis le compteur à zéro. Partir avec l’Exeko était un moyen hyper efficace pour cela. En effet, l’organisme n’a pour vocation de répondre aux besoins primaires. Nous ne sommes pas dans une relation unilatérale (je donne un repas, une boisson, etc. et point final), mais bien dans un échange. Et qui aurait dit que je recevrais autant que je donne ?! 

Le mercredi, nous nous sommes arrêtés  devant le Provigo sur l’avenue Parc, à l’arrêt Mc Gill,  ainsi qu’au refuge des Projets autochtones du Québec (PAQ). Beaucoup plus de monde de présent (heure différente ? Lieux différents ?). Et qui dit médiateur différent, dit approche différente ! Nous sommes partis sur la thématique du langage et de la pensée :

La pensée précède-t-elle la parole ? Ou inversement ?

Nous avons eu plusieurs réponses (ou non !). Selon certains la parole vient avant la pensée, et est liée au développement avec autrui, ou encore que le langage vient naturellement. Pour reprendre les termes de Dominique, « la pensée motrice » précède le fait de parler, mais « est liée au développement de l’enfant ». Pour Eva, « il est difficile [pour elle] d’exprimer en anglais [ses] émotions profondes en anglais, car c’est [sa] langue maternel qui vient naturellement ». Il ressort que le langage est lié aux autres qui nous entourent. Alex évoque l’exemple de l’enfant sauvage, grandissant hors de la civilisation. Nous évoquons de même le langage de signe, différent ou non du langage parlé ? Nous partons ensuite au refuge, pour proposer un atelier découpage/collage.

Alexandra avait récupéré des magasines et tout le matériel nécessaire : plusieurs personnes sont venues naturellement vers la table pour se mettre à créer. D’autres ont été plus réticentes, sont venues jeter un œil, puis se sont installés. Cette animation a beaucoup plus à certains, qui ont créé une sorte de roman photo autobiographique.

Atelier collage (C) Exeko

 

Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Des mots tels que « inclusion », « culture », ou encore  « participation citoyenne » restaient ancrés, mais l’intervention du médiateur et la réalité de terrain me semblaient encore floues. J’ai été agréable surprise par le discours, par l’approche avec laquelle les médiateurs abordent « les personnes en situation d’itinérance ». J’ai eu l’impression à chaque fois, de voir une bulle se créer autour du médiateur et de la personne, une bulle de partage, une bulle de confiance et d’échange. Une bulle d’égalité.

Différences entre mes représentations de la vie dans la rue et la réalité 

Lundi : une des thématiques de la journée était l’expertise de la ville et la créativité déployée des personnes en situation d’itinérance afin de vivre dans la rue, dans cette « jungle » dixit Mike. Certains ont leurs « spots », certains se battent même pour le conserver, on nous explique que certains lieux sont plus favorables pour la quête. M. nous explique ses relations avec autrui, son souhait de rester seul, un autre décrit ses passages à l’hôpital. Une situation qui m’a marqué plus que les autres : parler capitalisme, assis tous les 4 à l’entrée/sortie d’une station de métro et d’un centre commercial, à regarder les gens passer devant nous, les regarder d’en bas. J’ai eu l’impression d’avoir deux mondes : celui de la personne au sol, statique, celle du bas et celui de la personne qui marche mouvante et très rapide, là haut, tellement haut ! La discussion était si vraie, si réfléchie, que je n’avais qu’une seule envie, arrêter les gens pour qu’ils puissent rentrer dans notre bulle. Prendre 5 minutes pour discuter avec cet homme qui avait une vision si claire de notre société. A quand des groupes de paroles dans le métro ?! J

Mardi : A Mc Guill, un homme curieux de notre action est venu me demander un livre. Il explique qu’il vient de l’Alberta, qu’il avait une blonde avec des tendances suicidaires, « l’amour de sa vie » et qu’il l’a persuadé de rentrer chez ses parents pour se soigner. Il n’a pas de nouvelles depuis. Lundi à Berri, M. (se définissant « alcoolique ») explique qu’il a persuadé un jeune en situation d’itinérance d’aller en centre pour personnes ayant des dépendances. Je suis bluffé par les gestes citoyens qu’ils réalisent. Dire à « l’amour de sa vie » ou à son ami de le quitter pour toujours pour se soigner, aurai-je la sincérité, le courage de faire cela ? J’imagine encore les yeux bleus de l’homme de l’Alberta. Une vraie leçon… Au refuge, pendant qu’Alex découpait des perroquets/femmes enceintes ou des femmes aux perruques improbables, un homme d’une quarantaine d’années et venu me parler de « la bonne parole » selon ses termes.

Se déclarant « catholique évangélique », il m’a expliqué sa position face à au bien et au mal, face à la « bonne religion » et à la mauvaise (« chamanisme », « voyance », « satanisme », etc.). Au départ, j’étais plutôt septique face à son discours et à ce Jésus qu’il nommait si souvent. Mais derrière son discours, j’ai senti autre chose : son souhait de « faire le bien » autour de lui omniprésent dans son quotidien, son souhait de transmettre ses valeurs, ainsi que son optimisme face à ce monde si dur.

Atelier collage au PAQ (C) Exeko

Différences entre maintenant et avant l’Exeko 

D’avoir participé à deux journées, ainsi que d’être allée à la présentation de l’organisme ainsi qu’hier soir à la soirée organisée par le Groupe de Recherche en Objectivités Sociales sur le croisement de la médiation culturelle et du travail social m’a réellement ouvert une perspective totalement nouvelle de mon intervention en tant que travailleur social...

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En ce mois national de l'histoire autochtone, Exeko souhaite contribuer à faire connaître l’histoire des...

On cherche un.e étudiant.e collégial en analyse de données et en gestion de l’information qui a le souci du détail, qui voudrait développer son...

Nous recherchons une personne afin d'offrir un soutien à la coordination de la gestion administrative et les membres de l’organisation....

Nous recherchons une personne afin d’assurer le développement, la planification, le déploiement et le suivi de nos projets de médiation et...

  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years. »

    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada

  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)

  • «  I write my thoughts in my head, not on paper, and my thought is not lost. »

    Participant @PACQ

  • « Why use paper when it is as beautiful as this? »

    One of the co-creator for Métissage Urbain

  • « I Have my own identity ! »

    Putulik, Inuit participant, Métissage Urbain

  • « It is terrible for a society to ignore people with such talent! »

    Hélène-Elise Blais, les Muses about ART and ID projects

  • « Art has the advantage to make people talk about abilities rather than limitations, when confronted with an intellectual disability.  »

    Delphine Ragon, Community Programs Manager, Les Compagnons de Montréal

  • « Over the past few years, we have been seeing more and more high quality productions by people with an intellectual disability who truly are artists.  »

    Julie Laloire @AMDI

  • « Exeko implements creative solutions to several problematic, gives a voice to those we don't hear and hope to the underprivileged. »

    Bulletin des YMCA

  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)

  • « ...empowering the children, and giving them confidence »

    APTN National News

  • « It’s a great program for children to learn about their traditions and to increase their interaction with Elders in the community. »

    Erika Eagle, Social Development Assistant with Waswanipi Brighter Future

  • « We are not higher, we are not lower, we are equal. »

    Simeoni, participant idAction Mobile

  • « Receving is good, but giving is better »

    Participant idAction@Kanesatake

  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work. »

    Participant, idAction@Accueil Bonneau

  • « What better way to strengthen intergenerational ties? [...] A meeting between peers, a place for expression, learning and recovery »

    Chantal Potvin, reporter at Innuvelle

  • «  I don't know everything, but while reading it, it always bring me one step closer »

    A participant, idAction Mobile

  • «  By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years. »

    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada

  • «  ...empowering the children, and giving them confidence »

    APTN National News

  • «  I was completely alone today, thanks for talking to me »

    Elie, participant @idAction Mobile

  • «  They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work. »

    Participant, idAction@Accueil Bonneau

  • «  Today, the power acquired through knowledge is more far-reaching than knowledge itself. »

    André Frossard

  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years.»
    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada
  • « Exeko implements creative solutions to several problematic, gives a voice to those we don't hear and hope to the underprivileged.»
    Bulletin des YMCA
  • « Over the past few years, we have been seeing more and more high quality productions by people with an intellectual disability who truly are artists. »
    Julie Laloire @AMDI
  • « Art has the advantage to make people talk about abilities rather than limitations, when confronted with an intellectual disability. »
    Delphine Ragon, Community Programs Manager, Les Compagnons de Montréal
  • « It is terrible for a society to ignore people with such talent!»
    Hélène-Elise Blais, les Muses about ART and ID projects
  • « I Have my own identity !»
    Putulik, Inuit participant, Métissage Urbain
  • « Why use paper when it is as beautiful as this?»
    One of the co-creator for Métissage Urbain
  • « I write my thoughts in my head, not on paper, and my thought is not lost.»
    Participant @PACQ
  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups.»
    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)
  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups.»
    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)
  • « Today, the power acquired through knowledge is more far-reaching than knowledge itself.»
    André Frossard
  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work.»
    Participant, idAction@Accueil Bonneau
  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work.»
    Participant, idAction@Accueil Bonneau
  • « We are not higher, we are not lower, we are equal.»
    Simeoni, participant idAction Mobile
  • « I was completely alone today, thanks for talking to me»
    Elie, participant @idAction Mobile
  • « Receving is good, but giving is better»
    Participant idAction@Kanesatake
  • « What better way to strengthen intergenerational ties? [...] A meeting between peers, a place for expression, learning and recovery»
    Chantal Potvin, reporter at Innuvelle
  • «  ...empowering the children, and giving them confidence»
    APTN National News
  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years.»
    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada
  • « It’s a great program for children to learn about their traditions and to increase their interaction with Elders in the community.»
    Erika Eagle, Social Development Assistant with Waswanipi Brighter Future
  • « ...empowering the children, and giving them confidence»
    APTN National News