Quand la santé visuelle devient un levier d’accessibilité à la culture et aux savoirs

Photo de couverture : © Exeko

Parce que nous avons tous et toutes la capacité de participer, créer et réfléchir notre société, Exeko rend accessible des espaces de co-création de culture et de savoirs à travers les rencontres et les ateliers initiés dans le cadre d'idAction Mobile et Biblio-libre. Au fil du temps, les médiateur.trice.s à Exeko ont été les témoins des troubles de vision chez les participant.e.s. Des problèmes qui se traduisent par des difficultés à lire, à écrire, à apprécier les couleurs, les mouvements ou autres formes d’art et de savoir. Une barrière qui limite l’espace de perception et de communication des participant.e.s ainsi que leur champ de création, d’échange et d’expression.

Se limiter à la seule distribution de lunettes de lecture à bas coût (350 lunettes en 2016) est une réponse d'urgence mais insuffisante. Exeko, en collaboration avec la Fondation de la Famille J.W. McConnell et la Green Shield Canada Foundation, a décidé d'aller de l'avant avec incluVision, une initiative qui vise à favoriser l’accès aux savoirs et à la culture en répondant aux facteurs limitants l’accessibilité à la vue en milieu urbain1 et dans le Nord du Canada2.

Je veux des lunettes parce que cela me facilite la vie et je suis plus à l’aise à faire les activités que j’aime faire dans la vie. Lire et regarder des films et vivre en général. Merci pour cette opportunité. – Une participante - Médecin du Monde, Novembre, 2016.

En partenariat avec la clinique d’optométrie Optopop3 et le Bonhomme à lunettes4, nous avons mené cet automne un projet pilote de dépistage de la vue qui vise à tester de nouvelles technologies5 et méthodes d’intervention dans les centres et refuges partenaires (Chez Doris, Pas de la Rue, Auberge Madeleine, Foyer pour Femmes Autochtones, Café Mission, Centre d’Amitié Autochtone de Montréal, Médecin du Monde, etc.).

Ça va m’aider à faire des projets artistiques. Le fait de voir les yeux des autres va aussi m’aider à changer avec eux. Une participante au projet pilote de dépistage – Foyer pour femmes autochtones. Novembre, 2016.

 

Crédit Exeko - Projet pilote de dépistage à Montréal (Automne 2016):
Rencontre entre participante, opticien et optométriste.

L’objectif est de mettre en place un modèle de dépistage efficace et durable en utilisant de nouvelles technologies portatives à faible coût et facile à utiliser. Ainsi, ce diagnostic préventif à grande échelle permettra de détecter les troubles de la vision et à alerter les professionnels en santé visuelle en temps réel.

L’impact d’avoir une bonne vision est primordiale pour les femmes que nous hébergeons. Elle est la base de l’accessibilité à l’information, de l’accomplissement des activités quotidiennes, elle améliore la capacité d’entamer des démarches (remplir des formulaires, par exemple) ainsi que la possibilité de pouvoir pratiquer des activités de détente, comme la lecture. En ce sens, votre projet permet l’amélioration de leur condition de vie. Daphnée Quentin - Coordonnatrice de projets – Auberge Madeleine.

Notre projet pilote sera complété par deux initiatives en 2017 :

La participation à la clinique mobile de la vue de l’École d’Optométrie de l’Université de Montréal dans la région de Montréal.

Un projet de dépistage dans quelques communautés autochtones dans le Nord.

Pour Exeko, promouvoir une bonne santé de la vue comme levier d’accessibilité à la culture et aux savoirs, c’est donner un rôle central à chaque acteurs et actrices6 de devenir une ressource incontournable de toute action inclusive.

Ce projet est rendu possible grâce au soutien de :


 

1Personnes à risque, en situation ou à expérience vécue d’exclusion sociale

2Les communautés autochtones

3portesoranges.com/examen-de-la-vue-a-montreal/

4www.bonhommealunettes.org

5www.EyeNetra.com

6Pédiatres, infirmier.e.s scolaires, responsables et intervenant.e.s ressources aux programmes d’aide aux personnes seules et itinérantes, en éducation et en culture, citoyen.ne.s..

 

Un coeur qui danse devant la page blanche

Recherchiste et chroniqueuse rencontrée il y a quelques temps lorsqu'elle présentât à plusieurs reprises les initatives d'Exeko à Montréalités sur MATv, nous accueillons aujourd'hui Joakim parmi notre très belle communauté de bénévoles et lui laissons la parole.

Par Joakim Lemieux

Sur l’heure du lunch, Chez Doris, il y a pas mal d’action. Et ça sent la soupe. Alors que certaines femmes attendent en file pour le repas en discutant bruyamment, d’autres se tiennent loin de la cohue et font leurs petites affaires dans leur coin. À la table où je vais m’asseoir, une femme me sourit et libère la place près d’elle pour que je m’y installe avec mon cabaret. À la table d’à côté, une femme mange en silence, une fatigue pesante dans les yeux. Il y a de bonnes et de mauvaises journées, c’est ainsi.

L'après-midi dans ce refuge de jour pour femmes, on ne s'ennuie pas : yoga, atelier de cuisine, atelier sur la gestion de stress, cours de photo… et l'atelier d’écriture donné par Tiphaine, la médiatrice de chez Exeko que j'accompagne. « C’est pour ça que je suis là » dis-je à Michelle, ma voisine de table. Je lui explique le déroulement de l’atelier et l’invite à se joindre à nous. À l’instar de plusieurs des femmes à qui j’ai présenté cet atelier au fil des semaines, Michelle me répond qu’elle n’est pas très douée avec les mots, qu’elle n’a pas ce qu’il faut. À ses insécurités, je rétorque qu’il ne s’agit pas d’écrire des chefs d’oeuvre, mais plutôt de libérer la parole, de laisser tomber sur le papier quelques parts de clarté ou d’ombre qui sommeillent en chacune de nous. Et comme le dit si bien Tiphaine : « Nous sommes toutes les mêmes devant la page blanche ».

Le geste d’écrire a effectivement quelque chose d’intimidant, et pas seulement pour celles qui ne l’ont pas expérimenté souvent. Je vis toujours un moment d’insécurité devant mon carnet ouvert et vide. J’en ai vécu un avant d’écrire ce billet. J’écris quelques mots, puis je les biffe. J’en écris un autre que je biffe à nouveau avant de trouver celui qui fera finalement débouler tous les autres. À force d’hésiter et de chercher la perfection alors que, pourtant, personne ne me l’exige, je suis souvent celle qui termine après les autres les activités que nous propose Tiphaine dans son atelier.

Devant la page blanche, je suis une tête qui réfléchit alors que je devrais être un coeur qui danse. Ce glissement tout naturel de l’émotion vers le papier, les autres participantes ont souvent beaucoup moins de mal que moi à le comprendre.

 

(c) Exeko

Explorer l’horizontalité

Pendant que nous mangeons, Michelle et moi discutons de tout et de rien, de petites et de grandes choses, de l’élection de Trump, d’ennuis de santé, d’animaux de compagnie, d’école, de relations amoureuses toxiques. Puis, sincèrement intéressée à mieux me connaître, Michelle me demande : « Pourquoi est-ce tu fais du bénévolat ? Ça te fait du bien d’aider les autres ? »  Curieusement, la question me met mal à l’aise.

Chez Exeko, la posture éthique avec laquelle on pense et développe les activités sur le terrain est celle de la présomption de l’égalité des intelligences. On considère que chaque personne est capable, avec le bagage dont elle dispose, de réfléchir et d’agir sur son propre monde et sur celui qui l’entoure. Dans nos ateliers d'écriture, il n'y a pas de différence entre moi, Tiphaine et les autres femmes. Je me soumets aux mêmes exercices et j’accepte de partager avec elles de petits bouts de mon intimité. Nous sommes dans un rapport qui se veut absolument horizontal, avec toute la sensibilité, l’humilité et l’ouverture à l’autre que ça demande.

C’est peut-être là, la source de mon malaise : le bénévolat que je fais pour Exeko, ce n'est pas du bénévolat « ordinaire ». Si ça me fait du bien, ce n’est pas parce que j’ai l’impression d’aider mon prochain et que j’en retire une forme de valorisation toute personnelle. Je ne vais pas Chez Doris pour donner un coup de main à l’organisme ou aux femmes qui le fréquentent. Bien entendu, je souhaite que ces dernières sortent des ateliers avec un petit quelque chose en plus. Nous espérons, Tiphaine et moi, semer une graine en elles qu’elles vont peut-être nourrir et qui va pousser et les habiter encore longtemps.

En fait, ce qui me fait vraiment du bien, c’est plutôt de passer un moment privilégié avec des femmes que je n’aurais pas, ou rarement, l’occasion de rencontrer autrement.

C’est tout. Et c’est beaucoup en même temps.

Ces occasions de rencontre, elles sont si peu nombreuses. Elles sont précieuses. Il faut les multiplier, encore et encore. Parce que bien que nous vivions dans la même ville, dans cette même urbanité étroite et en constante mouvance, nous évoluons trop souvent dans des réseaux distinctifs dont les contours ne se croisent jamais.

Une relation qui se construit

L’heure du lunch tire à sa fin et Michelle m’annonce qu’elle ne pourra pas se joindre à nous. Elle a trop de choses à régler aujourd’hui, me dit-elle. Mais, la semaine prochaine, qui sait ? Je l’informe que nous serons là et que nous l’accueillerons avec plaisir. Quand elle sera prête.

Il faudra encore quelques semaines à cet atelier pour véritablement prendre son envol. Les femmes qui ont participé jusqu’à maintenant ont toujours semblé très heureuses de l’avoir fait : Tiphaine et moi avons été témoins de grands moments de fierté et d’émotions. Plus les semaines passent, plus les femmes nous reconnaissent, nous saluent, savent pourquoi nous sommes là. Nous ne pouvons qu’espérer qu’avec le temps, petit à petit, la relation entre elles et nous se solidifient et qu’elles soient de plus en plus nombreuses à noircir nos pages blanches de leur poésie, de leur lumière et de leur cœur qui danse.

Un coeur qui danse devant la page blanche

Recherchiste et chroniqueuse rencontrée il y a quelques temps lorsqu'elle présentât à plusieurs reprises les initatives d'Exeko à Montréalités sur MATv, nous accueillons aujourd'hui Joakim parmi notre très belle communauté de bénévoles et lui laissons la parole.

Par Joakim Lemieux

Sur l’heure du lunch, Chez Doris, il y a pas mal d’action. Et ça sent la soupe. Alors que certaines femmes attendent en file pour le repas en discutant bruyamment, d’autres se tiennent loin de la cohue et font leurs petites affaires dans leur coin. À la table où je vais m’asseoir, une femme me sourit et libère la place près d’elle pour que je m’y installe avec mon cabaret. À la table d’à côté, une femme mange en silence, une fatigue pesante dans les yeux. Il y a de bonnes et de mauvaises journées, c’est ainsi.

L'après-midi dans ce refuge de jour pour femmes, on ne s'ennuie pas : yoga, atelier de cuisine, atelier sur la gestion de stress, cours de photo… et l'atelier d’écriture donné par Tiphaine, la médiatrice de chez Exeko que j'accompagne. « C’est pour ça que je suis là » dis-je à Michelle, ma voisine de table. Je lui explique le déroulement de l’atelier et l’invite à se joindre à nous. À l’instar de plusieurs des femmes à qui j’ai présenté cet atelier au fil des semaines, Michelle me répond qu’elle n’est pas très douée avec les mots, qu’elle n’a pas ce qu’il faut. À ses insécurités, je rétorque qu’il ne s’agit pas d’écrire des chefs d’oeuvre, mais plutôt de libérer la parole, de laisser tomber sur le papier quelques parts de clarté ou d’ombre qui sommeillent en chacune de nous. Et comme le dit si bien Tiphaine : « Nous sommes toutes les mêmes devant la page blanche ».

Le geste d’écrire a effectivement quelque chose d’intimidant, et pas seulement pour celles qui ne l’ont pas expérimenté souvent. Je vis toujours un moment d’insécurité devant mon carnet ouvert et vide. J’en ai vécu un avant d’écrire ce billet. J’écris quelques mots, puis je les biffe. J’en écris un autre que je biffe à nouveau avant de trouver celui qui fera finalement débouler tous les autres. À force d’hésiter et de chercher la perfection alors que, pourtant, personne ne me l’exige, je suis souvent celle qui termine après les autres les activités que nous propose Tiphaine dans son atelier.

Devant la page blanche, je suis une tête qui réfléchit alors que je devrais être un coeur qui danse. Ce glissement tout naturel de l’émotion vers le papier, les autres participantes ont souvent beaucoup moins de mal que moi à le comprendre.

 

(c) Exeko

Explorer l’horizontalité

Pendant que nous mangeons, Michelle et moi discutons de tout et de rien, de petites et de grandes choses, de l’élection de Trump, d’ennuis de santé, d’animaux de compagnie, d’école, de relations amoureuses toxiques. Puis, sincèrement intéressée à mieux me connaître, Michelle me demande : « Pourquoi est-ce tu fais du bénévolat ? Ça te fait du bien d’aider les autres ? »  Curieusement, la question me met mal à l’aise.

Chez Exeko, la posture éthique avec laquelle on pense et développe les activités sur le terrain est celle de la présomption de l’égalité des intelligences. On considère que chaque personne est capable, avec le bagage dont elle dispose, de réfléchir et d’agir sur son propre monde et sur celui qui l’entoure. Dans nos ateliers d'écriture, il n'y a pas de différence entre moi, Tiphaine et les autres femmes. Je me soumets aux mêmes exercices et j’accepte de partager avec elles de petits bouts de mon intimité. Nous sommes dans un rapport qui se veut absolument horizontal, avec toute la sensibilité, l’humilité et l’ouverture à l’autre que ça demande.

C’est peut-être là, la source de mon malaise : le bénévolat que je fais pour Exeko, ce n'est pas du bénévolat « ordinaire ». Si ça me fait du bien, ce n’est pas parce que j’ai l’impression d’aider mon prochain et que j’en retire une forme de valorisation toute personnelle. Je ne vais pas Chez Doris pour donner un coup de main à l’organisme ou aux femmes qui le fréquentent. Bien entendu, je souhaite que ces dernières sortent des ateliers avec un petit quelque chose en plus. Nous espérons, Tiphaine et moi, semer une graine en elles qu’elles vont peut-être nourrir et qui va pousser et les habiter encore longtemps.

En fait, ce qui me fait vraiment du bien, c’est plutôt de passer un moment privilégié avec des femmes que je n’aurais pas, ou rarement, l’occasion de rencontrer autrement.

C’est tout. Et c’est beaucoup en même temps.

Ces occasions de rencontre, elles sont si peu nombreuses. Elles sont précieuses. Il faut les multiplier, encore et encore. Parce que bien que nous vivions dans la même ville, dans cette même urbanité étroite et en constante mouvance, nous évoluons trop souvent dans des réseaux distinctifs dont les contours ne se croisent jamais.

Une relation qui se construit

L’heure du lunch tire à sa fin et Michelle m’annonce qu’elle ne pourra pas se joindre à nous. Elle a trop de choses à régler aujourd’hui, me dit-elle. Mais, la semaine prochaine, qui sait ? Je l’informe que nous serons là et que nous l’accueillerons avec plaisir. Quand elle sera prête.

Il faudra encore quelques semaines à cet atelier pour véritablement prendre son envol. Les femmes qui ont participé jusqu’à maintenant ont toujours semblé très heureuses de l’avoir fait : Tiphaine et moi avons été témoins de grands moments de fierté et d’émotions. Plus les semaines passent, plus les femmes nous reconnaissent, nous saluent, savent pourquoi nous sommes là. Nous ne pouvons qu’espérer qu’avec le temps, petit à petit, la relation entre elles et nous se solidifient et qu’elles soient de plus en plus nombreuses à noircir nos pages blanches de leur poésie, de leur lumière et de leur cœur qui danse.

Trickster: raconte-moi ta langue

Par Yann Allard Tremblay

| For English version click here |

Depuis plusieurs années, la communauté de Nutashkuan accueille le projet Trickster. Cette année, nous y retournons avec un nouveau projet: Trickster: Raconte-moi ta langue, auquel des jeunes de la 5e et 6e année de l’école Uauitshitun participeront du 28 novembre au 9 décembre.

Le projet Trickster: Raconte-moi ta langue reprend essentiellement la forme et les activités du projet Trickster, mais vise à intégrer dans ses activités l’apprentissage et la transmission des langues autochtones. Ceci est accompli grâce à la participation active d’instructeur.e.s culturel.le.s et linguistiques de la communauté au projet. Dans le cadre du projet, les jeunes sont appelés à prendre part à des ateliers éducatifs, ludiques et créatifs qui se concentrent autour de la transmission de contes ancestraux par des aînés et des instructeur.e.s de leur communauté. Les jeunes s’exerceront dans la langue innue en s’appropriant les éléments des contes et en les réinterprétant par le biais d’une présentation à leur communauté.

Nutashkuan est la première communauté où nous déployons le projet Trickster: Raconte-moi ta langue.

Dans les prochains mois, le projet se tiendra également dans trois autres communautés autochtones, chacune vivant une réalité linguistique différente: une communauté crie, une communauté anishinabe et une communauté kanien'kehá:ka. Au final, le projet Trickster: Raconte-moi ta langue sera un processus de coapprentissage avec ces quatre communautés autochtones. Nous offrons les outils de la médiation intellectuelle pour travailler en collaboration avec les instructeur.e.s linguistiques des communautés afin d’identifier de bonnes pratiques et activités facilitant et contribuant à la transmission et l’apprentissage des langues autochtones.

À la fin du projet, nous rendrons accessible un guide qui recueillera ces bonnes pratiques et activités, qui les présentera d’une manière à ce que les membres des communautés puissent se les approprier et les utiliser. On y trouvera notamment les principales étapes de réalisation d’une activité et des stratégies et des techniques d’animation. Ce guide sera disponible en ligne et en format papier.

 

(cred)Sarah Bengle pour Exeko - Trickster@MTL

 

Ce projet est mis de l’avant et encadré par le Comité Ad Hoc Autochtone. Ce comité est composé de Alan Harrington, fondateur de Red Urban Project; Moe Clark, artiste multidisciplinaire; Widia Larivière coordinatrice jeunesse, Femmes Autochtones du Québec, cofondatrice, Idle No More Québec, cofondatrice, Mikana; Nadia Duguay, cofondatrice et codirectrice générale, Exeko; François-Xavier Michaux, cofondateur et codirecteur général, Exeko; Joël Basile, membre invité au siège inclusif.

Un grand merci à l'École Uauitshitun et au Centre de santé Tshukuminu Kanani pour leur accueil.

 

Ce projet a été rendu possible en partie grâce au gouvernement du Canada.

Nous reconnaissons également le soutien financier de la Fondation Marcelle et Jean Coutu.

     

For many years, the community of Nutashkuan hosts Trickster projects. This year, we are returning with a new project: Trickster: Raconte-moi ta langue, to which young participants from the 5th and 6th grade of Uauitshitun school will take part from the 28th of November to the 9th of December.

The project Trickster: Raconte-moi ta langue essentially reproduces the structure and activities of the Trickster project, but aims to integrate in its activities the learning and the transmission of indigenous languages. This is made possible thanks to the active participation in the project of cultural and language instructors from the community.

During this project, young participants will be invited to take part in various educational, recreational, and creative workshops focusing on the transmission of stories by elders and cultural instructors of their community. They will get the opportunity to practice elements of the Innu language in making the stories their own and in reinterpreting them. At the end of the project, it is expected that the young participants will present the result of their activities to their community.

Nutashkuan is the first community where this project will be hosted. In the next few months, this project will also be held in three other indigenous communities, each with its own linguistic realities: a Cree, an Anishinabe and a Kanien'kehá:ka community. In sum, Trickster: Raconte-moi ta langue will be a process of co-learning with four indigenous communities. We offer the tools of intellectual mediation to work in collaboration with the language instructors of the communities so as to identify good practices and activities that can contribute to the transmission and learning of indigenous languages. At the end of the project, we will make accessible a guide that will collect these good practices and activities, and that will present them such that the members of the communities may appropriate and use them. This guide will present the main steps for realizing an activity and tips for animating these activities. The guide will be made available online and in a printed format.

 

(cred)Exeko - Trickster @Natashquan

This project is presented and monitored by the Comité Ad Hoc Autochtone. The members of this committee are: Alan Harrington, founder of Red Urban Project; Moe Clark, multidisciplinary artist; Widia Larivière, Youth Coordinator, Femmes Autochtones du Québec, cofounder, Idle No More Québec, cofounder, Mikana; Nadia Duguay, cofounder and general codirector, Exeko; François-Xavier Michaux, cofounder and general codirector, Exeko; Joël Basile, invited member on the inclusive seat.

Many thanks to l’École Uauitshitun et to the Centre de santé Tshukuminu Kanani for their warm welcome and support.

This project has been made possible in part by the Government of Canada.

We also acknowledge the financial support of the Fondation Marcelle et Jean Coutu.

     

 

 

Pages

 

 

En ce mois national de l'histoire autochtone, Exeko souhaite contribuer à faire connaître l’histoire des...

On cherche un.e étudiant.e collégial en analyse de données et en gestion de l’information qui a le souci du détail, qui voudrait développer son...

Nous recherchons une personne afin d'offrir un soutien à la coordination de la gestion administrative et les membres de l’organisation....

Nous recherchons une personne afin d’assurer le développement, la planification, le déploiement et le suivi de nos projets de médiation et...

  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years. »

    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada

  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)

  • «  I write my thoughts in my head, not on paper, and my thought is not lost. »

    Participant @PACQ

  • « Why use paper when it is as beautiful as this? »

    One of the co-creator for Métissage Urbain

  • « I Have my own identity ! »

    Putulik, Inuit participant, Métissage Urbain

  • « It is terrible for a society to ignore people with such talent! »

    Hélène-Elise Blais, les Muses about ART and ID projects

  • « Art has the advantage to make people talk about abilities rather than limitations, when confronted with an intellectual disability.  »

    Delphine Ragon, Community Programs Manager, Les Compagnons de Montréal

  • « Over the past few years, we have been seeing more and more high quality productions by people with an intellectual disability who truly are artists.  »

    Julie Laloire @AMDI

  • « Exeko implements creative solutions to several problematic, gives a voice to those we don't hear and hope to the underprivileged. »

    Bulletin des YMCA

  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)

  • « ...empowering the children, and giving them confidence »

    APTN National News

  • « It’s a great program for children to learn about their traditions and to increase their interaction with Elders in the community. »

    Erika Eagle, Social Development Assistant with Waswanipi Brighter Future

  • « We are not higher, we are not lower, we are equal. »

    Simeoni, participant idAction Mobile

  • « Receving is good, but giving is better »

    Participant idAction@Kanesatake

  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work. »

    Participant, idAction@Accueil Bonneau

  • « What better way to strengthen intergenerational ties? [...] A meeting between peers, a place for expression, learning and recovery »

    Chantal Potvin, reporter at Innuvelle

  • «  I don't know everything, but while reading it, it always bring me one step closer »

    A participant, idAction Mobile

  • «  By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years. »

    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada

  • «  ...empowering the children, and giving them confidence »

    APTN National News

  • «  I was completely alone today, thanks for talking to me »

    Elie, participant @idAction Mobile

  • «  They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work. »

    Participant, idAction@Accueil Bonneau

  • «  Today, the power acquired through knowledge is more far-reaching than knowledge itself. »

    André Frossard

  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years.»
    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada
  • « Exeko implements creative solutions to several problematic, gives a voice to those we don't hear and hope to the underprivileged.»
    Bulletin des YMCA
  • « Over the past few years, we have been seeing more and more high quality productions by people with an intellectual disability who truly are artists. »
    Julie Laloire @AMDI
  • « Art has the advantage to make people talk about abilities rather than limitations, when confronted with an intellectual disability. »
    Delphine Ragon, Community Programs Manager, Les Compagnons de Montréal
  • « It is terrible for a society to ignore people with such talent!»
    Hélène-Elise Blais, les Muses about ART and ID projects
  • « I Have my own identity !»
    Putulik, Inuit participant, Métissage Urbain
  • « Why use paper when it is as beautiful as this?»
    One of the co-creator for Métissage Urbain
  • « I write my thoughts in my head, not on paper, and my thought is not lost.»
    Participant @PACQ
  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups.»
    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)
  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups.»
    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)
  • « Today, the power acquired through knowledge is more far-reaching than knowledge itself.»
    André Frossard
  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work.»
    Participant, idAction@Accueil Bonneau
  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work.»
    Participant, idAction@Accueil Bonneau
  • « We are not higher, we are not lower, we are equal.»
    Simeoni, participant idAction Mobile
  • « I was completely alone today, thanks for talking to me»
    Elie, participant @idAction Mobile
  • « Receving is good, but giving is better»
    Participant idAction@Kanesatake
  • « What better way to strengthen intergenerational ties? [...] A meeting between peers, a place for expression, learning and recovery»
    Chantal Potvin, reporter at Innuvelle
  • «  ...empowering the children, and giving them confidence»
    APTN National News
  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years.»
    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada
  • « It’s a great program for children to learn about their traditions and to increase their interaction with Elders in the community.»
    Erika Eagle, Social Development Assistant with Waswanipi Brighter Future
  • « ...empowering the children, and giving them confidence»
    APTN National News