"Nous sommes des femmes"

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"Nous sommes des femmes" est une lettre ouverte portant la voix et l'espoir des femmes à nos élu.e.s.

Cette lettre est le fruit de réflexions avec un groupe de femmes engagées, en situation d'itinérance, usagères de l'Auberge Madeleine, rencontrées dans le cadre de nos ateliers de développement de l'esprit critique, d'analyse sociale et de participation citoyenne. Ces femmes ont un désir immense de faire circuler leur message, de faire connaitre leurs réalités, de prouver qu'il est possible de se faire publier, même lorsque l'on vit une situation d'extrême précarité et d'exclusion.

Afin de souligner la Journée internationnale pour les droits des femmes de cette année, les participantes aux ateliers actuels à l'Auberege se sont inpiré de cette lettre et de son message pour créer des affiches à placarder dans le quartier du Plateau Mont-Royal (Montréal): une occasion pour vous repartager cette lettre qui est encore pleine de justesse et d'actualité.

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Montréal, 12 décembre 2019

LETTRE OUVERTE. « Nous sommes des femmes »

En ces temps agités vous n’avez souvent plus le temps de nous offrir un sourire, nous aurions aimé vous partagez cette lettre. À vous, nos élu.e.s, et à vous, notre société, nous voulions vous présenter notre quotidien et la sagesse qu’il faut pour pouvoir y survivre. Bien que nous ne croyons plus à Saint-Nicolas, nous avons ajouté une liste de souhaits car, qui sait, peut-être que nous rêvons encore un peu.

Nous sommes des femmes et nous survivons à la pauvreté.

Nous sommes de plus en plus nombreuses à être qualifiées, très courageuses, sans nécessairement être dans la drogue ou l’alcool et à se retrouver sans abri. Pourquoi donc ? Nous avons parfois été utilisées, la femme vieillissante passe de femme objet à un objet laissé, comme un sac vert de recyclage, sur le trottoir. Aujourd’hui, le manque de place en centre d’hébergement est tel que certaines d’entre nous doivent prouver qu’elles en arrachent plus que les autres pour avoir une place.

“Nous, les femmes, souhaitons voir plus de places dans les centres d’hébergement, plus de centres pour femmes et une hausse des subventions qui y sont destinées. Ça urge.”

Nous sommes des femmes et notre valeur n’est pas reconnue.

Beaucoup d’entre nous se sont retrouvées à la rue par excès de bonté ou parce que nous sous- estimons notre valeur. Difficile de faire autrement alors que la société ne la reconnaît toujours pas. Outre l’iniquité salariale, comment expliquer qu’un médecin gagne un salaire aussi disproportionné par rapport aux infirmières ? La valeur des produits, celle-là par contre nous la connaissons bien. Le prix du pain est rendu à 4$, le lait 2,85$. Le coût de la vie augmente et nos revenus ne suivent pas.

“Nous, les femmes, souhaitons voir une baisse du coût des produits de consommation, des passes d’autobus à prix réduit selon le revenu. Nous souhaitons que les femmes gagnent un salaire égal à celui des hommes. Qu’un système plus juste permette à chacun de payer selon ses revenus.”

Nous sommes des femmes et nous vivons de la violence.

Nous sommes dans la rue et nous devons nous cacher pour ne pas être battues. Si nous ne réussissons pas à dormir chez un ami, une connaissance, un Tim Hortons ou un McDonald, nous devons nous abriter dans les ruelles, les fond de cours, les boisés, n’importe où pourvu que nous dormions. Les femmes sans abris sont moins visibles, alors le gouvernement ne fait rien pour elles.

“Nous, les femmes, souhaitons de cesser d’être abusées et que la femme dans la rue soit plus respectée que les chiens. Nous souhaitons qu’il y ait davantage d’hommes aimants et nous souhaitons qu’il soit reconnu que les violences viennent aussi des colocataires, des propriétaires.”

Nous sommes des femmes et le système nous rend malades.

Avec le désengagement de l’État, beaucoup de personnes se sont retrouvées sans véritables ressources pour leur venir en aide, et au fil des années ont rejoint les rangs de l’itinérance. Lorsque ce n’est pas la maladie mentale qui mène à l’itinérance, c’est l’itinérance qui mène à la maladie mentale. Les injustices que nous vivons quotidiennement nous rendent malades. La maladie est un luxe que nous ne pouvons nous permettre lorsque ça prend six mois pour voir un psychiatre. Si tu veux te suicider, tu ne vas pas attendre six mois.

“Nous, les femmes, souhaitons une révision des budgets octroyés pour la santé et une augmentation des services existants en santé mentale. Une société s’améliore par sa santé et son éducation.”

Nous sommes des femmes et nous méritons le respect. 

Toute personne a droit à un logement décent. Ce n’est pas normal de vivre dans des lieux insalubres parce que nous avons moins de revenus. Parfois même dans vos dons, nous ressentons le mépris en recevant de la nourriture périmée. Nous vivons dans une société épicurienne et superficielle où nous avons perdu de vue les choses essentielles. Prioriser l’avoir plutôt que l’être, sans partager les ressources adéquatement n’est pas une solution à long terme.

“Nous, les femmes, souhaitons des logements comme vous avez vous autres. Nous souhaitons une société juste, qui a les valeurs à la bonne place.”

Nous sommes des femmes et nous voulons plus de la part de nos élu.e.s.

Nous savons que “les pauvres” ce n’est pas vendeur, mais si la base de la pyramide est chambranlante, il n’y a aucune fierté à être à la tête. Nous avons l’impression que vous travaillez à un niveau si haut que nos voix ne s’y rendent pas. Malheureusement, il y a longtemps que l’économie a pris le dessus sur la valorisation du peuple. Il est temps de revenir à des valeurs communautaires, à plus de communication et d’unité.

“Nous, les femmes, souhaitons un contrôle sur le prix des loyers ainsi que plus de logements abordables et propres. Nous souhaitons plus de support financier, que vous cessiez de dire les choses et que vous commenciez à les faire.”

Avec le temps et les différentes violences, beaucoup d’entre nous se taisent, bouche fermée, certaines ne parlent plus du tout, muette.

Pourquoi donc ce silence ?

Aujourd’hui, nous voulons briser ce silence.

 

 

[ENGLISHThanks to Etienne Mendoza for the French to English translation.

“We are women” is an open letter carrying the voice and the hope of women to our elected officials.

This letter is the fruit of the discussions of a group of invested women in a situation of homelessness, using the Auberge Madeleine. They have met within the framework of our development of critical thinking, social analysis and citizen participation workshops. These women have a tremendous desire to circulate their message, get people to know better their reality, prove it is possible to get their work published even when living in an extremely precarious situation of exclusion.

In order to commemorate the International women’s rights day, the participants created posters that will be put up in the Plateau Mont-Royal neighbourhood (Montréal). It is a wonderful opportunity to share this letter that is still very accurate.

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December 12, 2019, Montréal

OPEN LETTER. « We are women »

In these troubled times where you often don’t have time to give us a smile, we would have loved to share this letter to you. To you, our elected officials, and to you, our society, we wanted to show you our daily life and the wisdom that is necessary to survive it. Although we don’t believe in Santa Claus anymore, we added a wish list because, who knows, maybe we’re still dreaming a bit more.

We are women and we are surviving poverty.

We, although very brave, are increasingly ending up becoming homeless, without necessarily being submerged by drugs or alcohol. Why? Sometimes because we have been used; the aging woman goes from an objectified woman to an object that got abandoned on the sidewalk, like a green recycling bag. Nowadays, the space constraint in shelters is important to the point where some of us must prove that they’re having a harder time than others to have some space.

“Us, women, wish to have more space in shelters, more women’s centers, and an increase in the funding that are destined to them. And fast.”

We are women and our value isn’t acknowledged.

A lot of us ended up living on the street because of our excess of kindness or because we underestimate our own value. It’s hard to find another option since society doesn’t recognize our value. Aside from the pay inequity, how can we explain that the salary of a doctor is so disproportionate compared to the salary of a nurse? However, we know the value of our products well. The price of bread is 4$, the milk is 2,85$. The cost of living goes up while our income doesn’t. 

“Us, women, wish to see a reduction of the cost of consumer products, bus passes at a reduced price depending on the person’s income. We wish that women had the same pay as men. That a more fair system allows everyone to pay according to their income.”

We are women and we are experiencing violence.

We are on the street and must hide in order not to get beaten up. If we can’t sleep at a friend/acquaintance’s house, a Tim Hortons or a McDonald, we must shelter ourselves in alleyways, the backs of courtyards, woodlots; anywhere as long as we can sleep. Homeless women are less visible, so the government does nothing for them.

“We, women, wish to stop being abused and that the woman living on the street would be more respected than dogs. We wish that there were more loving men and we wish that it can be acknowledged that the violence can come from roommates or landlords, too.”

We are women and the system makes us sick.

With the disengagement from the state, lots of people ended up not having resources to help them and, over the years, ended up in a situation of homelessness. When it’s not the mental illness causing homelessness, it’s the homelessness that can lead to mental illness. The injustices that we go through daily are making us sick. The sickness is a luxury that we cannot allow ourselves when it takes six months to see a psychiatrist. If you want to kill yourself, you won’t wait six months.

“Us, women, wish a budget revision for the health sector and an increase in existing services for mental health. A society can be improved by taking care of its health and its education.”

We are women and deserve respect.

Every person has the right to decent housing. It’s not normal to live in unsanitary places because we have less income. Sometimes, even in your donations, we feel disdain when we receive expired food. We live in an epicurean and superficial society where we lost sight of the essential things. Prioritizing the possession rather than the human being, without adequately sharing resources, isn’t a long-term solution.

“Us, women, wish to have housing like yours. We wish a just society that is putting its values at the right place.”

We are women and we want more from our elected officials.

We know that “poor people” won’t sell, but if the base of the pyramid is shaky, you can’t be proud of being on top of it. We feel like you work at such a high level that our voices can’t reach it. Unfortunately, it has been a while since the economy has been more valued than the people. It is time to go back to communal values, to more communication and unity.

“We, women, wish that rent prices were monitored as well as wishing for more affordable and clean housing. We wish for more financial support, that you would stop saying what you’re about to do and just do them.”

With time and different forms of violence, many of us keep quiet, mouth shut, some don’t talk at all, mute. Why break the silence? Today, we want to break this silence.

 

Histoires et rencontres exquises avec Valérie et Janie

par Maude Blanchet Léger

 

Le lundi 28 septembre, nous avions une sortie en van avec Valérie et Janie, deux de nos médiatrices. La plan était d’aller à la rencontre de quelques personnes afin de récolter des éléments d’histoire pour un projet d’écriture en relais : Histoires Exquises.

Ces éléments de récit seront ensuite appropriés par un groupe d’auteur.ice.s qui construiront des histoires en les intégrant. Une série de performances dans l’espace public permettra de mettre en voix les récits qui seront lus par un.e conteur.trice. Ces récits pourront par la suite être mis en images, illustrés par la communauté (amateur.trices bienvenu.es), afin de les projeter ou de réaliser des capsules vidéos.

Nous en étions alors à la première étape : collecter des éléments de récits à travers des ateliers réalisés dans la rue. Nos catégories étaient : personnages, lieux, époques, ambiance, pouvoirs magiques, thèmes, banque de mots et titres. Ces catégories étaient écrites sur de grands panneaux blancs sur lesquels nous pouvions intervenir, écrire, coller des post-it, et même y ajouter nos propres catégories.

Le lieu visé pour cette sortie était le campement sur Notre-Dame dans Hochelaga, sachant qu’il s’y trouve plusieurs petits groupes et plusieurs personnes de différents backgrounds, ce que nous recherchons activement pour ce projet, une diversité de points de vues et d’imaginaires.

Valérie stationne la van derrière la cafétéria commune extérieure, attachée au véhicule récréatif (la même cafétéria que nous avions découvert l’autre fois avec Batone). Nous laissons le matériel pour l’instant dans la van afin d’avoir les mains libres pendant que nous marchons sur le campement et afin d’observer le terrain et les différents regroupements. Vers la partie plus à l’Ouest, nous voyons John*, que Valérie et moi reconnaissons, alors nous nous approchons vers lui et deux autres personnes. Céline* s’approche de Valérie et elles commencent à parler ensemble pendant que Janie et moi allons vers l’autre homme, Simon*. La conversation se déroule plutôt entre les deux et je vois John s’approcher de moi, alors nous commençons à parler nous aussi.

John m’explique tout le fonctionnement du terrain et des tentes, qu’il semble gérer en grande majorité, même s’il me dit qu’il s’agit d’un gros travail d’équipe. John est une personne très impliquée dans son groupe et sa communauté et il semble être connecté avec tout le monde et être au courant d’un peu tout. Il me parle des réparations à faire sur les tentes, du fonctionnement de l'entreposage, de ses bannières et plus tard, il nous dit qu’ils ont organisé les tentes en rond depuis la pandémie, afin de rester dans un plus petit cercle et éviter les contagions extérieures, ce que nous trouvons très ingénieux.

Après quelques minutes de discussion, je lui mentionne que je le connais de ma dernière visite, mais qu’il ne doit pas me reconnaître à cause du masque (en plus de devoir croiser beaucoup de gens). Je lui dis que nous sommes d’Exeko et tout de suite, il se souvient de Batone et moi. 

À ce moment, je vois Valérie qui replace la van juste à côté et je présente rapidement le projet à John. Il est immédiatement enthousiaste et va chercher un grand cahier pendant que nous sortons le matériel de la van. Dans son cahier, John retranscrit toutes les catégories, car il souhaite lui aussi poursuivre cet exercice d’histoires en relais avec ses ami.es.

John nomme plein d’idées et nos tableaux commencent à se remplir. Valérie retranscrit de son côté tout ce que John et moi écrivons dans son cahier. Dans époque il écrit « maintenant », dans pouvoir magique « faire bouger les politiciens », dans lieu « camping Notre-Dame », dans ambiance « géniale » et enfin, dans personnages « la gang ». Il propose aussi d’ajouter la catégorie avenir. Dans celle-ci, il inscrit « mon logement ».

John nous raconte ensuite qu’il a écrit une centaine de textes, dont plusieurs qui ont été publiés dans le journal L’itinéraire. Il adore écrire et est intéressé à participer au cercle d’écriture et à assister à la lecture publique. Nous prenons alors son numéro de téléphone en note pour le tenir au courant des prochaines démarches du projet.

Par la suite, John nous guide vers un autre groupe de jeunes et il nous présente. Deux s’approchent vers nous et nous leur expliquons le projet, toujours avec nos panneaux, nos post-it et nos crayons. L’un d’eux nous propose quelques mots et il appelle ensuite un autre jeune à venir participer. Il sait très bien que lui, Mat*, est rempli d’idées...

Effectivement, Mat embarque tout de suite dans le projet. Il nous parle de ses talents de rappeur et de percussionniste. Il nous dit qu’il aimerait beaucoup un jour « réaliser un film sur la vie d’un itinérant », car ce genre d’histoire manque à la scène cinématographique.

Après une longue discussion avec Mat, nos tableaux sont bien remplis et nous avons beaucoup de matériel afin de construire des histoires. Nous continuons de lui parler, en ajoutant parfois quelques mots issus de notre conversation, et Janie vient nous rejoindre après sa discussion plus loin avec Céline. Elle nous donne quelques éléments de la part de Céline, comme « le bruit des camions aiguiseurs de couteaux » dans la catégorie ambiance ainsi que « les feuilles jaunes qui tombent des arbres ».

Avant de quitter, Mat nous donne son adresse courriel, car il est lui aussi intéressé à participer à l’étape d’écriture. Il nous remercie d’avoir pris le temps de parler avec lui et je lui dit que c’était un plaisir de l’avoir rencontré et qu’il est une personne très inspirante.

En embarquant dans la van, on repasse à côté de John et nous lui disons au revoir. Il mentionne à Janie comment le boulevard est bruyant et que pour s’endormir la nuit, il s’imagine que c’est une grosse rivière. Un autre élément à ajouter au tableau! Nous saluons aussi Simon et Céline un peu plus loin et nous quittons en van.

Nous nous arrêtons sur le chemin pour parler du déroulement et nous concluons que nous sommes vraiment satisfaites des interactions que nous avons eues ainsi que des éléments récoltés, surtout pour une première sortie dans le cadre de ce projet. Même si seulement quelques personnes ont participé, l’important c’était l’implication et l'intérêt de ces quelques personnes. Nous sommes tombées sur des perles rares : Simon et Céline qui se sont ouverts à nous et qui ont partagé leur riche vécu, John qui s’est approprié à sa façon le projet et qui a pris le temps de nous présenter à un autre groupe et Mat, un grand passionné de la vie qui nous a toutes inspiré, ainsi que tous les curieux et curieuses autour…

 

*Les noms utilisés sont fictifs afin de conserver l’anonymat

 

[ENGLISH]

 

On Monday, September 28, we had a workshop with the van with Valérie and Janie, two of our mediators. The plan was to meet a few people in order to collect some story material for a relay writing project : Histoires Exquises.

These story elements will then be appropriated by a group of writers who will build stories. A series of performances in public space will put into voice the stories that will be read by a storyteller. These stories can then be put into images, illustrated by the community (amateurs welcome), in order to project them or produce video clips.

We were then at the first step : collecting elements of stories through workshops carried out in the street. Our categories were : characters, places, times, mood, super powers, themes, word bank and titles. These categories were written on big white boards on which we could intervene, write, stick post-its, and even add our own categories.

The target location for this workshop was the camp on Notre-Dame in Hochelaga, knowing that there are several small groups and several people from different backgrounds, which we are actively looking for in this project.

Valerie parks the van behind the outdoor communal cafeteria, attached to the recreational vehicle (the same cafeteria we discovered the other time with Batone). We leave the equipment for the moment in the van so that our hands are free while we walk around the camp and also in order to observe the terrain and the various groups. Towards the West part, we see John*, whom Valerie and I recognize, so we approach him and two other people. Celine* walks up to Valerie and they start talking together while Janie and I walk over to the other man, Simon*. The conversation is more between the two of them and I see John approaching me, so we start talking too.

John explains to me all of the operation of the campground and the tents, which he seems to manage the vast majority of which, although he tells me it is a lot of teamwork. John is a very involved person in his group and his community and he seems to be connected with everyone and to know a bit about everything. He tells me about the repairs that need to be done on the tents, how the storage works, his banners and later he tells us that they have organized the tents in a circle since the pandemic, in order to stay in a smaller group and avoid external contagions, which we find very ingenious.

After a few minutes of talking, I mention to him that I know him from my last visit, but that he must not recognize me because of the mask (besides probably seeing a lot of people). I tell him that we’re Exeko and immediately he remembers Batone and me.

At this moment, I see Valerie parking the van closer and I present the project to John. He is immediately enthusiastic and grabs his large notebook while we take the equipment out of the van. In his notebook, John transcribes all the categories, because he too wants to continue this exercise of relay stories with his friends.

John names lots of ideas and our boards are starting to fill up. Valerie, for her part, transcribes everything that John and I write in his notebook. In times he writes ''now'', in magic power ''to get politicians moving'', in place ''Notre-Dame campsite'', in mood ''great'' and finally, in characters ''the gang''. He also proposed adding the category future. In it, he writes ''my housing''.

John then tells us that he wrote about 100 texts, several of which were published in the journal L’itinéraire. He loves to write and is interested in participating in the writing circle and attending public readings. We then write down his phone number to keep him informed of the next steps of the project.

John then guides us to another group of young people and introduces us. Two approach us and we explain the project to them, always with our boards, our post-its and our pencils. One of them gives us a few words and then calls his friend to come and participate. He knows full well that he, Mat*, is full of ideas…

Indeed, Mat is immediately on board with the project. He tells us about his talents as a rapper and percussionist. He tells us that one day, he would love to make a film about the life of a homeless person, because that kind of story is lacking in the movie scene.

After a long discussion with Mat, our boards are full and we have a lot of material to build stories. We continue to talk to him, sometimes adding a few words from our conversation, and Janie comes to join us after her discussion with Celine. She gives us some elements from Celine, such as ''the noise of knife sharpening trucks'' in the mood category as well as ''the yellow leaves falling from the trees''.

Before leaving, Mat gives us his email address, as he too is interested in participating in the writing group. He thanks us for taking the time to speak with him and I tell him it was a pleasure to meet him and that he is a very inspiring person.

As we get into the van, we walk back to John's and say goodbye to him. He mentions to Janie how noisy the boulevard is and that to fall asleep at night he imagines it's a big river. Another element to add to the board! We also greet Simon and Celine a little further and we leave in the van.

We stop on the way to talk about the unfolding of the events and we conclude that we are really satisfied with the interactions we had and the elements collected, especially for our first workshop as part of this project. Although only a few people participated, the important thing was the involvement and interest of these few people. We came across rare gems: Simon and Celine who opened up to us and shared their rich experience, John who appropriated the project in his own way and who took the time to introduce us to another group and Mat, a passionate about life who has inspired us all, as well as all the curious people around…

 

*Names used in this text are fictional in order to keep anonymity

 

Justice pour Joyce / Justice For Joyce

Aujourd’hui, je prends la parole, consciente de ma positionnalité dans le milieu. Je prends la parole en tant que femme blanche, travaillant dans un organisme majoritairement blanc, majoritairement allochtone qui travaille en collaboration avec les populations marginalisées. Je prends la parole, consciente que mon travail tient sur des injustices qu’un système colonialiste, dont je profite et auquel je contribue, a créées.

Trois jours après le décès de Joyce Echaquan, comme plusieurs, sa voix résonne encore. Pour plusieurs, cette voix, cette détresse, ces derniers moments de vie ont été entendus comme une première, comme un premier contact tangible avec le racisme systémique que subissent les Autochtones.  Une preuve irréfutable que les Autochtones du Québec sont encore à ce jour victimes d’un système colonialiste.  Une preuve du racisme qui sévit quotidiennement et qui n’a jamais cessé… Ces images sont venues vers nous parmi notre fil d’actualité comme toutes les autres qui sont passées devant nos yeux ce matin-là… Ces images sont beaucoup plus qu’un article qu’on peut dérouler afin de l’éviter une fois visionné.

C’est la détresse d’une femme. Une femme autochtone.

JOYCE ECHAQUAN

Une jeune mère de 37 ans, Atikamekw de Manawan.

Les journaux diront qu’on entend dire des mots inintelligibles… Ceux qui les ont reçus et vers qui ils étaient dirigés les ont compris, puisqu’ils étaient compréhensibles pour toutes personnes parlant atikamekw. Il s’agissait d’un appel à l’aide. Aujourd’hui, mon cœur se tourne tout d’abord vers la famille Echaquan, les 7 enfants et le mari de Joyce, la communauté de Manawan et la nation atikamekw. Mon cœur se tourne vers nos collègues et partenaires avec qui nous avons la chance de collaborer dans les communautés voisines de Manawan qui sont des proches, ami.e.s, familles ou connaissances de Joyce. Je pense à vous  tou.te.s qui vivez un deuil teinté d’une couleur bien douloureuse, celle du racisme. Puisque si les paroles de Joyce sont incompréhensibles, si vous parlez le français, celles des infirmières sont claires. Les derniers moments de Joyce ont été pollués par des propos horrifiants, d’un racisme que l’on croit inexistant ou mort depuis longtemps au Québec… Et pourtant, on l’entend clairement… On ne peut pas s’en détourner ou le nommer autrement à l’écoute de cette vidéo.  

Ironie bien sombre, cette tragédie arrive un an tout exactement après le dépôt du rapport de la Commission Viens qui avait pour mandat de faire enquête sur les relations entre les Autochtones et les services publics au Québec. Un des nombreux rapports résultant des nombreuses commissions ayant pour objectif d’améliorer les conditions de vie des Autochtones et leurs relations avec les services publics. Il s’agit de plusieurs centaines de recommandations au total… Seulement 4 des 142 appels à l’action du rapport de la Commission Viens ont été mises en œuvre depuis. Dans le concret, dans les institutions, le racisme systémique est toujours présent. Les recommandations mises en place tiennent plus souvent de la reconnaissance que de mesures concrètes. Pendant ce temps, qui est imputable des Autochtones tué.e.s par des policiers lors de contrôles de bien-être ? Qui est imputable des gestes et paroles posées dans les hôpitaux? Qui est imputable de la mort des dizaines d’Autochtones en situation d’itinérance à Montréal cette année, particulièrement des femmes? Congédier une infirmière qui a eu des propos d’une violence et d’un racisme monumental, n’est pas une finalité qui frappera la fin du racisme systémique. Combien de live Facebook aurons-nous besoin pour être assez en colère et briser le silence? Qu’attendons-nous pour exiger collectivement et fermementt que les choses changent? Que tou.te.s puissent bénéficier de soins de santé et des services publics dans la sécurité et le respect sans y risquer leur vie.

Ces faits nous invitent à nous questionner sur le pouvoir que nous avons de changer les choses individuellement et collectivement. De quelle manière contribuons-nous à ce système? À la lumière de ces réflexions et de l’inaction habituelle observée face aux recommandations, Exeko s’engage à ne plus tenir ou participer à des consultations qui serviraient spécifiquement à faire des portraits de populations opprimées, tout du moins d’ici à ce que des gestes et des actions concrètes soient posés. Par le fait même, nous nous engageons à exiger que les municipalités, et gouvernements se tournent plutôt vers les nombreux rapports déjà rédigés ainsi que les données, informations et connaissances déjà présentes au sein même des communautés, milieux et organismes concernés. Exeko s’engage à répondre présent si la demande vient des populations concernées uniquement. Nous sommes conscient.e.s à ce jour de l’impact néfaste qu’a, sur ces populations, la répétition de ces initiatives et l’inaction face aux recommandations. 

Nous voulons que les rapports, portraits et recherches portées par les personnes concernées soient considérés et priorisés. C’est pourquoi nous nous engageons à contribuer, prioritairement, à la mise en oeuvre des recommandations mentionnées dans le Plan d’action contre le racisme et la discrimination de l’APNLQ sorti en début de semaine, qui invite à s’engager AVEC les premières nations contre le racisme et la discrimination. Nous écouterons leurs voix plutôt que celles gouvernementales en ce qui concerne cet enjeu. Nous vous invitons aussi à vous informer et à en prendre connaissance.

Tous les textes du monde, les lettres de soutien, les prises de paroles et les indignations ne pourront venir effacer la peine et la douleur ressenties par les familles, communautés et nations qui ont perdu des êtres chers dans des circonstances troublantes découlant directement du racisme systémique, se traduisant trop souvent par du racisme ordinaire, porté par des individus.Le racisme systémique restera  un mur indestructible, tant et aussi longtemps que nous en serons les briques qui en subissent le poids tout en le supportant.

 

- Jani Greffe-Bélanger, co-directrice des programme

Pour toute l'équipe d'Exeko

 

Lire / soutenir/ se mobiliser

 

Une femme autochtone meurt à l'hôpital de Joliette dans des circonstances troubles, Radio canada - espaces autochtones, 28 septembre 2020 7 minutes, 12 secondes - Isabelle Hachey, Publié le 30 septembre 2020 à 6h00    Donner à la campagne GoFundMe Justice for Joyce  Participer à la marche: Samedi 3 octobre - 13h, Montréal - Place Émilie Gamelin

Plan d’action de l’APNQL sur le racisme et la discrimination : les Premières Nations tendent la main aux québécois Trousses d'outils pour les alliées aux luttes autochtones

De l’espoir dans les rues de Montréal avec Batone

[English version here]

par Maude Blanchet Léger

 

Vendredi le 28 août 2020, je rejoins Batone à la van chez Exeko. Nous nous dirigeons sur la rue Sherbrooke et sur le chemin, nous apprenons à nous connaître et il m’explique son approche en tant que médiateur. Batone est guitariste et chanteur; il compose ses propres chansons et se sert de ses talents de musicien pour interagir avec les gens dans la rue. Il a tendance à plutôt se laisser porter par le rythme des personnes rencontrées pour ses interventions, car selon lui, c’est plus naturel d’aller à la rencontre des gens de cette manière et d’avoir une conversation que lorsque tout est trop planifié.

Batone stationne la van sur Sherbrooke, à la hauteur de la rue Kennedy, à quelques mètres d’un muret où sont assis cinq hommes. Au même moment où nous nous avançons vers eux, trois jeunes femmes sortent d’une voiture avec de gros sacs remplis de sandwichs et en offrent aux hommes. Nous allons chercher du matériel et Batone prend sa guitare et nous commençons à parler aux filles à côté de la van. Les trois amies ont décidé de leur propre initiative qu’à chaque vendredi, elles allaient sillonner les rues de Montréal et donner de la nourriture aux personnes en situation d’itinérance.

Batone et moi les trouvons vraiment inspirantes et on leur explique la mission d’Exeko. Elles nous demandent aussi où est-ce qu’elles peuvent trouver plus de gens qui auraient besoin de nourriture et Batone leur pointe quelques endroits qu’il connait dans le centre ville. Un coin plus loin, un homme, Marco*, est souvent assis à côté de l’épicerie sur l’Avenue du Parc. Elles marchent vers cette direction et Batone et moi retournons voir les cinq personnes avec le matériel et la guitare.

Ils nous accueillent avec joie et nous leur demandons s’ils aimeraient avoir un calepin et un stylo pour écrire ou un cahier et des crayons pour dessiner. Ils acceptent le matériel pour écrire, mais l’un d’entre eux, assis au bout, me dit qu’il préfère dessiner. Son voisin de gauche commence à écrire instantanément et rempli la première page qu’il signe et date au bas. Il nous montre son texte et j’ai le temps de lire: « Ma vie dans la rue est difficile, mais c’est une vie. » Il dit nous en même temps, « tu sais, c’est une vie, c’est une vie… » dans une sorte de sérénité. Je vais ensuite chercher un cahier et une boite de crayons de couleur pour celui qui voulait dessiner. Cet homme dégage une énergie très calme et je remarque qu’il porte un léger sourire sur son visage depuis notre arrivée. Dès qu’il a en main son cahier et ses crayons, il se met à dessiner le profil de son voisin, qui lui est concentré sur Batone qui joue de la guitare et chante.

Ce sont surtout les deux autres qui portent beaucoup attention à la chanson de Batone. Je les vois sourire, bouger au rythme de la musique et celui qui écrivait tappe maintenant des mains et fais des pouces en l’air à Batone. Le dessinateur me dit alors « Je vais te dessiner maintenant! » J’accepte et je tente de bouger le moins possible. Il me montre son dessin en me disant que c’est difficile de faire les yeux et je suis d’accord, c’est la partie la plus compliquée à dessiner dans le visage! Je lui dit qu’il n’y a pas de presse, il peut le continuer s’il veut. Il décide alors de rajouter de la couleur. Je lui demande sa permission pour photographier son oeuvre et il accepte. C’est agréable de voir l’ouverture, le désir de participation et l’enthousiasme de ces hommes. Tout cela ainsi que les trois filles que nous avons croisé plus tôt me donnent un renforcement d’espoir et de bonne humeur.

Nous continuons ensuite notre route pour aller rejoindre Marco sur l’Avenue du Parc. Batone, qui le connaît bien, le salue et lui demande s’il a envie de jaser. Il acquiesce et nous sortons de la van. Il nous raconte qu’il s’est fait voler toutes ses choses; nous lui proposons alors de lui redonner un carnet et un stylo. Je lui demande par qui il s’est fait voler et il me répond « Par d’autres personnes dans la rue… Ils volent les pauvres au lieu de voler les riches! » Au moins, il a enfin trouvé un endroit où il peut dormir et où on le laisse tranquille. Il est à la recherche depuis un an et huit mois d’un logement, ou même juste d’une chambre où il pourrait habiter, mais tout est trop cher, même s’il met tout son argent de côté dans son compte de banque. Il voit son travailleur social la semaine prochaine, qu’il connaît depuis deux ans. Il a pris une petite pause de recherche de logement ce mois-ci, parce qu’il était trop fatigué et découragé de ne rien trouver. Il nous parle aussi de ses souliers troués, Batone lui demande quelle taille il fait: du dix ou du dix et demi.

Nous lui demandons ensuite s’il a croisé trois filles avec des sacs et des sandwichs, mais il dit que non, ça fait seulement 20 minutes qu’il est arrivé. L’instant d’après, nous voyons les filles qui arrivent vers nous! Batone les présentent et elles proposent à Marco un sandwich, mais il n’a pas faim et ne veut pas le garder pour plus tard. Il dit qu’il préfère que les sandwichs soient donner à des gens qui ont faim. Je suis surprise, et Batone aussi d’ailleurs, qu’il ne veuille pas en garder un. Il ne semble pas s’inquiéter pour l’avenir, d’une bonne manière. Batone et moi parlons plus tard de comment nous passons notre temps à nous construire une sensation de fausse sécurité et de contrôle sur tout, alors que nous ne savons jamais vraiment ce qu’il peut nous arriver. Sauf que lui, Marco, il se dit tout simplement ça va bien aller et même s’il semblait fatigué, je pouvais voir de l’espoir dans ses yeux doux et bienveillants.

Avant que les filles partent, Batone leur parle de Métissages Urbains et il leur suggère d’écrire à Exeko si elles veulent faire du bénévolat avec nous, car la van permet de vivre une toute autre expérience et offre une mobilité partout dans Montréal. L’une d’elles prend la van en photo, où l’on peut voir le site web d’Exeko et elles continuent leur chemin.

Nous disons aurevoir à Marco et lui souhaitons de trouver un logement et une bonne rencontre avec son travailleur social. Batone avait ensuite prévu d’aller au campement sur Notre-Dame, mais sur le chemin, nous croisons un groupe d’une quinzaine de personnes en situation d’itinérance sur la rue Milton au coin de l’Avenue du Parc. Nous faisons alors le tour du bloc pour placer la van devant eux. En ouvrant la porte de la van, un homme voit l’étui de guitare et un grand sourire apparaît sur son visage. Il veut en jouer, mais Batone lui propose plutôt d’en jouer pour lui. Je donne aussi deux sacs de matériel d’art et des bouteilles d’eau à ceux et celles qui étaient intéressé.es. 

C’est alors qu’une dame sort d’un magasin à côté en disant aux personnes assises par terre: « Je suis désolée, mais je vais vous demander de ne pas rester en face de mon magasin s’il-vous-plaît. » Un homme lui répond gentiment, « Désolée madame, on se tasse. » Elle semble nous remarquer par la suite et regarde la van en nous demandant « Vous êtes qui vous? » Batone lui explique alors que faisons de la médiation à travers la créativité et la philosophie. Elle nous regarde, perplexe, mais je vois qu’elle se sent mal d’avoir intervenue et ressent le besoin de justifier ses gestes. Je comprends sa situation; elle explique que ça devient vite insalubre devant sa boutique et qu’elle essaie seulement de gagner sa vie. Batone lui dit qu’il comprend aussi, mais que Exeko est très sensible à la situation des personnes autochtones à Montréal et partout au Canada. Elle répond qu’on devrait, dans nos interventions, dire aux gens où aller, de ne pas rester devant des endroits privés, comme son magasin. Malheureusement ce n’est pas si simple que ça. Depuis la pandémie, tous les refuges manquent encore plus de place, sans parler des répercussions encore très présentes du post-colonialisme sur les communautés autochtones. Néanmoins, on ne s’éternise pas, la dame finit par entrer à l’intérieur et nous continuons notre route.

Nous arrivons à côté du parc Morgan, dans Hochelaga, mais en se stationnant, je vois un petit campement de trois tentes, alors je propose à Batone d’aller là puisque nous n’avons vu personne en situation d’itinérance dans le parc. Il est d’accord et nous nous dirigeons avec la boîte de livres et de lunettes de vue que nous avons aussi remplie de carnets, de crayons, de mots croisés, de masques, etc.

Quatre personnes nous accueillent chaleureusement sur leur campement. Nous nous présentons et leur disons que nous avons des livres et toutes sortes de matériel pour eux, en ouvrant la boîte. Une jeune femme s’approche de moi, émerveillée par les livres. Je l’aide à chercher ceux en anglais et nous en trouvons deux, mais elle en prend deux autres en français qu’elle trouvait intrigants. Elle prend aussi un livre de mots cachés et très excitée, elle dit à son ami de venir se choisir une paire de lunettes. Je les aide aussi à choisir la paire et il décide d’y aller avec une verte.

Ils retournent ensuite s'asseoir et parlent avec Batone. Pendant ce temps, l’autre homme vient vers moi et choisi lui aussi une paire de lunettes et trois livres. En s’assoyant, il nous dit qu’il pourra enfin se remettre à la lecture, que ça l’aide à l’endormir le soir et dit en riant que ça lui prend « deux phrases, et puis pouf! » et nous rigolons ensemble. La jeune femme dit qu’elle aime lire, mais elle aime aussi dormir, parce que le lendemain matin, c’est une nouvelle journée et tout recommence à nouveau: il y a de l’espoir. Elle et son copain nous explique que leur logement a passé au feu en mars et que depuis, ils n’arrivent pas trouver un autre endroit. La jeune femme inuit nous dit avec la voix un peu tremblante, une boule à la gorge, qu’elle a une maison « vraiment vraiment au Nord », en faisant un mouvement de tête vers le haut, mais qu’elle essaye de… Qu’elle essaye! ne terminant pas sa phrase. Ils expliquent aussi qu’ils n’aiment pas trop se mêler aux grands groupes, comme le plus gros campement un peu plus loin à l’Ouest. Batone les félicite pour l’ambiance et l’environnement qu’ils ont réussi à créer ensemble, entre amis. C’est vrai qu’on se sentait bien avec eux, ils m’inspiraient confiance et paisibilité.

Nous rangeons la boîte et bougeons la van jusqu’au grand campement. Nous la laissons derrière ce qui semble être une cafétéria communautaire sous un abri, connexe à un véhicule récréationnel. Nous saluons les gens qui sont en train de cuisiner et ceux assis autour. Un homme énergique viens vers nous et nous décrit comment il a eu son véhicule à 900$ il y a deux ans. Il en est vraiment fier et nous montre sa génératrice et toutes ses installations à l’intérieur. Ils ont des burritos véganes, des fruits, des jeans à donner et à l’intérieur, il a une télévision, une affiche d’un band que lui-même et Batone aiment, signé par le chanteur, et une photo de son chien décédé. Il nous demande ensuite si nous avons des lunettes de lecture, ayant l’air de connaître déjà Exeko, et il prend aussi un cahier de mot cachés. Je lui demande la permission de prendre en photo son VR, il accepte, et nous le félicitons d’avoir décidé de faire de sa maison un lieu de rassemblement et d’entraide.

Nous longeons le campement et voyons quelques personnes assises en cercle derrière une bannière où il est écrit « Un chez soi pour tous ». Nous allons les voir, toujours avec la boîte, et l’un d’entre eux prend des lunettes. Une autre personne arrive avec beaucoup d’entrain, avec son assiette de riz et de légumes à la main, nous ayant vu de loin. Il s’exclame malade! en voyant les cahiers de dessin et les crayons de couleur et se sert. Il nous remercie et retourne à son repas.

Un peu plus loin, Batone reconnaît un homme accompagné d’une femme et il les salue de loin. La femme reste un peu, mais continue son chemin vers la cafétéria. L’homme m’a vu photographier la deuxième bannière où l’on peut lire « Je veux mon logement. » Il me demande si j’aime sa tente et la bannière et je lui réponds que oui, que c’est une super bonne idée d’avoir fait ça! Il nous dit qu’il a environ 400 mètres de tissus prêt à être utilisé, mais qu’il lui faut de la peinture acrylique, que quelqu’un lui a promis d’en apporter. Il nous raconte aussi que la semaine passée, un politicien est venu ici pour négocier sur le campement. Il lui a crié « T’écoutes jamais anyway! » et comme de fait, il ne s’est pas retourné, n’ayant pas l’air d’écouter. Il raconte tout cela avec le sourire et avant de partir, il nous montre le rhum épicé qu’il a trouvé hier dans un sac d’épicerie à donner, tout content de sa découverte.

Durant cette soirée de vendredi, nous avons vu quelques moments de frustration, mais surtout de l’espoir. De l’espoir des trois jeunes femmes si généreuses, de l’espoir dans les sourires de ceux et celles à qui nous avons donné la possibilité de pouvoir écrire et dessiner, de l’espoir dans les yeux de Marco qui continue sa recherche de logement, de l’espoir dans tous ceux qui avaient besoin de lunettes de lecture afin de lire à nouveau, de l’espoir dans la voix de la jeune femme qui je crois n’abandonnera pas, de l’espoir dans tous ces moments d’humanité inoubliables!

 

*Les noms utilisés sont fictifs afin de conserver l'anonymat.

 

ENGLISH

 

by Maude Blanchet Léger

 

Friday the 28th of July, I met Batone in the van at Exeko. We drive towards Sherbrooke street and we get to know each other on the way. He explains to me his approach as a mediator. Batone is a guitarist and a singer who composes his own songs. He uses his musical talents to interact with people in the streets. He tends to be rather carried away by the rhythm of the people he meets for his interventions, because according to him, it is more natural to meet people in this way and to have a conversation than when everything is overplanned.

Batone parks the van on Sherbrooke, near Kennedy street, a few meters away from five men sitting on a wall. As we walk towards them, three young women come out of a car with big bags filled with sandwiches and they offer them to the men. We go get some equipment and Batone takes his guitar and we start talking with the girls next to the van. The three friends decided on their own that every Friday, they would roam the streets of Montreal and give out food to the ones in need.

Batone and I find them really inspiring and we explain Exeko’s mission to them. They also ask us where they can find more people who need food and Batone points them to a few places he knows downtown. A corner further away, a man, Marco*, is often seated next to the grocery store on Avenue du Parc. They walk in that direction and Batone and I go back to the five people with the stuff and the guitar.

They welcome us with joy and we ask them if they would like to have a notepad and a pen to write or a sketchbook and pencils to draw. They all want to write, but one of them, sitting at the end, tells me he prefers to draw. His neighbor on the left begins to write instantly and fills out the first page which he signs and dates at the bottom. He shows us his text and I have time to read: "My life on the streets is difficult, but it is a life. He tells us at the same time "You know, it's a life, it's a life..." in a kind of serenity. I then get a notebook and a box of colored pencils for the man that wanted to draw. He has a very calm energy and I notice he has worn a slight smile on his face since we arrived. As soon as he has his sketchbook and pencils in hand, he begins to draw the profile of his neighbor, which is focused on Batone playing the guitar and singing.

It is especially the other two who pay a lot of attention to Batone playing music. I see them smile, move to the beat of the song and the one who was writing is now clapping his hands and showing thumbs up at Batone. The other man then says to me "I'm going to draw you now!" I accept and try to move as little as possible. He shows me his drawing and tells me it's hard to make the eyes and I agree, it is the hardest part of the face to draw! I tell him there is no rush, he can continue it if he wants. He then decides to add color. I ask his permission to photograph his work and he accepts. It's nice to see the openness, the desire to participate and the enthusiasm of these men. All of this and the three girls we met earlier gave me a boost of hope and put me in a good mood.

We then continue our journey to join Marco on Avenue du Parc. Batone, who knows him well, greets him and asks if he feels like chatting. He nods yes and we get out of the van. He then tells us that all of his things had been stolen, so we suggest that we give him back a notepad and a pen. I ask him who robbed him and he says ‘’Other people in the streets… They steal from the poor instead of the rich!" At least, he found a place where he can sleep and be left alone. He's been looking for a year and eight months for a place to live, or even just a room, but everything is too expensive, even if he puts all his money aside in his bank account. He is seeing his social worker next week, whom he has known for two years now. He took a break from searching this last month, because he was too tired of not finding anything. He also tells us about the holes in his shoes and Batone asks him what size he’s wearing: ten or ten and a half.

We then ask him if he ran into three girls with bags and sandwiches, but he says no, it's only been 20 minutes since he arrived, but then one minute later, we see the girls coming towards us! Batone introduces them and they offer Marco a sandwich, but he's not hungry and doesn't want to save it for later. He says he prefers that the food goes to people who are hungry. I'm surprised, and Batone too, that he doesn't want to keep one. He doesn't seem to worry about the future, in a good way. Batone and I talked later about how we spend our time building up a false sense of security and control over everything, when we never really know what can happen to us. Except that he, Marco, just thought everything is going to be alright and even though he looked tired, I could see hope in his gentle, kind eyes.

Before the girls leave, Batone tells them about our project Métissages Urbains and suggests that they write to Exeko if they want to volunteer with us, because the van offers a whole different experience and gives mobility all over Montreal. One of them takes a picture of the van, where the website can be seen, and they continue on their way.

We say goodbye to Marco and wish him to find housing and a good meeting with his social worker. Batone then planned to go to the camp on Notre-Dame, but on the way, we passed a group of about fifteen homeless people on Milton Street at the corner of Parc Avenue. We go around the block to park the van in front of them. Opening the van door, a man sees the guitar case and a big smile appears on his face. He wants to play, but Batone offers to play it for him instead. I also gave two bags of art supplies and water bottles to those who were interested.

Then a lady comes out of the store in front of the van, telling people sitting on the ground, "I'm sorry, but I'm going to ask you not to stand in front of my store please.’’ A man replied gently, "Sorry ma'am, we’ll move." She seems to notice us afterwards and looks at the van and asks us ‘’Who are you?’’ Batone then explains to her that we do mediation through creativity and philosophy. She looks at us, puzzled, but I see that she feels bad for intervening and feels the need to justify her actions. I understand her situation; she explains that it quickly becomes unsanitary in front of her shop and that she is only trying to make a living. Batone tells her that he understands too, but that Exeko is very sensitive to the condition of Indigenous people in Montreal and across Canada. She replied that in our interventions, we should tell people where to go, not to stay in front of private places, like her store. Unfortunately, it’s not that simple. Since the pandemic, all the shelters have run out of space even more, not to mention the repercussions that post-colonialism still has on First Nation communities. However, we don't go on forever, the lady ends up getting inside and we continue on our way.

We arrive next to Morgan Park, in Hochelaga, but when parking, I see three tents on Notre-Dame, so I suggest that we go there since we haven't seen anyone in the park. Batone agrees and we walk with the box of books and glasses that we also filled with notebooks, pencils, crosswords, masks, etc.

Four people warmly welcome us to their camp. We introduce ourselves and tell them that we have books and all kinds of materials for them, opening the box. A young woman approaches me, amazed by the books. I help her look for the ones in English and we find two, but she takes two more in French which she found intriguing. She also picks up a hidden-words book, and very excited, tells her friend to come and choose a pair of glasses. I also help them find a good pair and he decides to go with a green pair.

They then return sitting down and start talking with Batone. Meanwhile, the other man comes up to me and also chooses a pair of glasses and three books. Afterward, he sits down too and he tells us that he can finally get back to reading, that it helps him fall asleep at night, and says that it takes him "two sentences, and then poof! I’m gone" and we laugh together. The young woman says she likes to read, but she also likes to sleep, because the next morning is a new day, it’s like turning over a new leaf: there is hope. She and her boyfriend tell us that their home burned down in March and they haven't been able to find another place since. The young Inuit woman tells us with a little trembling voice, a lump in her throat, that she has a house way way up North, nodding her head upwards, but that she tries to... She tries! deciding to stop her sentence there. They also explain that they are not too keen on mingling with larger groups, such as the big camp further west. Batone congratulates them for the atmosphere and the environment they have managed to create together, among friends. It is true that we felt good with them, they inspired me with confidence and peace.

We close the box and move the van to the large camp. We park it behind what appears to be a community cafeteria under a shelter, attached to a recreational vehicle. We greet the people who are cooking and those sitting around. An energetic man walks up to us and describes how he got his vehicle two years ago for $900. He is really proud of it and shows us his generator and all of its facilities inside. They have vegan burritos, fruits, jeans to give away and inside, he has a TV, a poster of a band he and Batone both love, signed by the singer, and a photo of his deceased dog. He then asks us if we have any reading glasses, seeming to know Exeko already, and he also takes out a hidden-words book. I ask for his permission to take a picture of his RV, he accepts, and we congratulate him for deciding to make his house a place of gathering, community and solidarity.

 

We walk past the camp and see a few people sitting in a circle behind a banner that reads “A home for all”. We go to them with the box, and one of them takes glasses. Another person arrives very spirited, with a plate of rice and vegetables in hand, having seen us from a distance. He exclaims sick! when seeing the sketchbooks and colored pencils and helps himself. He thanks us and returns to his meal.

A little further, Batone recognizes a man accompanied by a woman and greets them from afar. The woman stays for a bit, but continues on her way to the cafeteria. The man saw me photographing the second banner that reads "I want my housing." He asks me if I like his tent and the banner and I tell him yes, it's a great idea that they wrote that! He tells us he has about 400 meters of fabric ready to be used, but he needs acrylic paint, which someone has promised to bring. He also tells us that last week, a politician came here to negotiate on the camp. He shouted at him "You never listen anyway!" And as a matter of fact, he didn't turn around, not seeming to be listening. He tells us all of that with a smile and before leaving, he shows us the spiced rum he found yesterday in a giveaway grocery bag, happy with his discovery.

During that Friday night, we saw a few moments of frustration, but mostly hope. Hope in the three generous young women, hope in the smiles of those given the opportunity to write and draw, hope in the eyes of Marco who continues his search for a place to live, hope in all of those who needed reading glasses in order to read again, hope in the voice of the young woman who I believe will not give up, hope in all these moments of unforgettable humanity!

 

*Names are fictional in order to keep anonymity.

Pages

Sous la responsabilité de la coordination générale, sous la supervision du responsable des partenariats et en étroite collaboration avec l’équipe...

 

 

En ce mois national de l'histoire autochtone, Exeko souhaite contribuer à faire connaître l’histoire des...

On cherche un.e étudiant.e collégial en analyse de données et en gestion de l’information qui a le souci du détail, qui voudrait développer son...

Nous recherchons une personne afin d'offrir un soutien à la coordination de la gestion administrative et les membres de l’organisation....

  • « Je ne suis que la courroie de transmission, je ne fais que retranscrire ce que les gens m'ont donné dans la rue. »

    Stéphane Dionne, artiste co-créateur pour métissage urbain

  • « Faire confiance et donner aux jeunes autochtones marginalisés le pouvoir de se faire comprendre et entendre…  »

    Nadia Duguay, directrice du projet

  • « On y apprend, entre autres que même si nous ne sommes qu'une infinitésimale partie de la planète, nous ne sommes pas insignifiants, on peut faire quelque chose, on peut comprendre quel peut y être notre rôle. »

    Participant en milieu carcéral

  • « Les discussions sur les sujets amenés durant les ateliers sont positives et intéressantes, l’animateur réussit à ouvrir des débats, à allumer les esprits sur des sujets importants. »

    Johanne Cooper, directrice générale, La Maison Tangente

  • « Les ateliers idAction m'ont permis de me voir autrement de celle que j'aurais du être. Et je vais le devenir.  »

    Sophie Poucachiche, participante

  • « Tel un arbre, à chaque fois que quelqu'un apprend et transmet quelque chose, y en a un autre en arrière qui va grandir »

    Jimmy, participant

  • « On a besoin de tout le monde; si on a juste des ingénieurs et des architectes, on va manger quoi? Des plans et des schémas?" »

    Tony, participant idAction

  • « Y'en a qui ont la soif du pouvoir, ben moi c'est la soif du savoir »

    Jo, participant idAction

  • « C'est un excellent programme qui permet aux enfants de connaître leurs traditions et d'accroître leurs interactions avec les aînés dans la communauté. »

    Erika Eagle, Assistante en développement social, Grandir Ensemble Waswanipi

  • « Notre objectif : Tisser des liens solides avec les communautés, travailler main dans la main, apporter notre pierre à l'édifice, et transmettre le plus que nous pouvons, en espérant que, dans l'avenir, notre programme n'ait plus sa raison d'être. »

    François-Xavier Michaux, directeur du programme

  • « On a appris à affronter nos peurs. »

    Cynthia, participante Trickster

  • « La formule ; des ateliers quasi « intensifs », pour arriver à un résultat concret en seulement 2 semaines. Une réussite dont les élèves se rappelleront toute leur vie! »

    Marie-Ève Gagnon, professeure d’Art, à propos de Trickster

  • « Collaborer avec l’équipe de Exeko a clairement amélioré la portée de nos projets. Par leur vision de la mixité et de la médiation culturelle, Exeko s’est démarqué dans leur façon de faire valoir l’intégration des personnes vivant avec une déficience intellectuelle. »

    Nadia Bastien, directrice générale AMDI

  • « Ça fait longtemps que j’ai pas été dans un évènement qui m’ai apporté autant de bonheur. »

    Un visiteur, D'un oeil différent 2013

  • « Quelle belle exposition ! Ça nous a fait rêver un peu ! J’ai appris que y’a beaucoup de personnes qui peuvent faire des œuvres magnifiques, différentes, ça nous a fait rêver »

    Un visiteur, D'un oeil différent 2013

  • « Comment te sens tu quand tu vois ta toile accrochée à un mur? Bien en dedans, c'est le fun »

    Dan, exposant à D'un oeil différent 2013

  • « Pourquoi t'aime ça peindre? J'aime ça Parce que personne peut m'enlever ça dans la tête. »

    Diane, exposante à D'un oeil différent 2013

  • « Son but? Développer le raisonnement, la pensée critique, la logique, et augmenter la participation citoyenne de ces groupes marginalisés. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir

  • « Les gens ne pensent pas à me donner des livres alors que j'aime tellement lire! »

    Elie, participante

  • « Je m'aperçois qu'il y a beaucoup de personnes qui travaillent à faire changer les choses et les attitudes, cela me donne un peu plus confiance dans l'avenir. »

    Participant en milieu carcéral

  • « Cet espace de savoir, nourrissant l’esprit et la créativité, ainsi que l’ouverture qu’offre idAction sont tout à votre honneur. »

    Louise Chabot, Présidente CSQ

  • « J'ai appris que 80% des richesses de la planète sont détenues et gaspillées par 20% de celles-ci, [...] qu'un rire est universel et qu'il met un baume sur les souffrances de quiconque, [...] qu'il y a des gens qui souffrent et que je peux à ma manière les aider. »

    Participant en milieu carcéral

  • « La caravane d’Exeko, qui distribue des livres, des cahiers et des crayons aux itinérants de Montréal, et plus particulièrement aux itinérants autochtones, sillonne les rues de Montréal, pour faire jaillir la participation culturelle de ces exclus de la société. Avec des résultats franchement étonnants. »

    Caroline Monpetit, Journaliste, Le Devoir

  • « Vous donnez le goût aux gens d'avoir des idées... »

    Participant, idAction Mobile

  • «  Pourquoi ne restez-vous pas ici pour toujours ? »

    Nathaniel, participant, Trickster

  • « Depuis que vous êtes là, les jeunes rient, et il y en a même qu’on n'avais jamais vu sourire qui sourient maintenant. »

    Directrice d'une école partenaire

  • « Es-tu un artiste? -Oui - Pourquoi? - Parce que j'aime »

    Gilles Grégoire, artiste, en réponse à notre médiatrice

  • « On a notre style, notre marque de commerce. On fait les choses différemment des autres. »

    Guillaume Lapierre, artiste exposant à D'un oeil différent 2013

  • « J’ai dessiné en t’écoutant, comme écouté de la musique. J’ai adoré. Je suis passée par beaucoup de stades, comme ton histoire. »

    Soufia Bensaïd à Edon Descollines, duo d'artistes Tandem Créatif 2013

  • « Exeko met en place des solutions créatives à différentes problématiques, donne une voix aux sans voix et de l'espoir aux plus démunis. »

    Bulletin des YMCA

  • « C'est terrible pour une société d'ignorer des gens avec un talent pareil! »

    Hélène-Elise Blais, les Muses

  • « C'est terrible pour une société d'ignorer des gens avec un talent pareil ! »

    Hélène-Elise Blais, les Muses

  • « L'art a l'avantage de permettre [de] parler [de déficience intellectuelle] en termes de capacité plutôt que de limitation. »

    Delphine Ragon, Directrice des programmes communautaires aux Compagnons de Montréal

  • « On voit [...]depuis quelques années plus de productions de grande qualité avec des personnes ayant une déficience intellectuelle qui sont des artistes à part entière. »

    Julie Laloire, Agente de sensibilisation à l'AMDI

  • « C'était un moment inoubliable : je suis tellement reconnaissant... »

    Larry, participant

  • « Merci de parler avec moi! Aujourd'hui je me sentais complètement seule, personne ne me parlait. »

    Eva, participante

  • « Nous sommes vraiment heureux de conjuguer nos actions à celles d'Exeko; nous avons ainsi l'assurance que la jeunesse autochtone en bénéficiera de façon significative.»
    Marie-Josée Coutu, Présidente de la Fondation Marcelle et Jean Coutu
  • « J'ai toujours été imprégnée du désir de justice sociale et je croyais ne pas avoir de préjugés...mais je dois dire que mon expérience chez Exeko a transformé ma vision des personnes en marge.»
    Muriel Kearney, bénévole depuis septembre 2015
  • « Je ne suis que la courroie de transmission, je ne fais que retranscrire ce que les gens m'ont donné dans la rue.»
    Stéphane Dionne, artiste co-créateur pour métissage urbain
  • « I don't know everything, but while reading it, it always bring me one step closer»
    A participant, idAction Mobile
  • « Pourquoi t'aime ça peindre? J'aime ça Parce que personne peut m'enlever ça dans la tête.»
    Diane, exposante à D'un oeil différent 2013
  • « Comment te sens tu quand tu vois ta toile accrochée à un mur? Bien en dedans, c'est le fun»
    Dan, exposant à D'un oeil différent 2013
  • « Quelle belle exposition ! Ça nous a fait rêver un peu ! J’ai appris que y’a beaucoup de personnes qui peuvent faire des œuvres magnifiques, différentes, ça nous a fait rêver»
    Un visiteur, D'un oeil différent 2013
  • « Ça fait longtemps que j’ai pas été dans un évènement qui m’ai apporté autant de bonheur.»
    Un visiteur, D'un oeil différent 2013
  • « Collaborer avec l’équipe de Exeko a clairement amélioré la portée de nos projets. Par leur vision de la mixité et de la médiation culturelle, Exeko s’est démarqué dans leur façon de faire valoir l’intégration des personnes vivant avec une déficience intellectuelle.»
    Nadia Bastien, directrice générale AMDI
  • « La formule ; des ateliers quasi « intensifs », pour arriver à un résultat concret en seulement 2 semaines. Une réussite dont les élèves se rappelleront toute leur vie!»
    Marie-Ève Gagnon, professeure d’Art, à propos de Trickster
  • « On a appris à affronter nos peurs.»
    Cynthia, participante Trickster
  • « Notre objectif : Tisser des liens solides avec les communautés, travailler main dans la main, apporter notre pierre à l'édifice, et transmettre le plus que nous pouvons, en espérant que, dans l'avenir, notre programme n'ait plus sa raison d'être.»
    François-Xavier Michaux, directeur du programme
  • « C'est un excellent programme qui permet aux enfants de connaître leurs traditions et d'accroître leurs interactions avec les aînés dans la communauté.»
    Erika Eagle, Assistante en développement social, Grandir Ensemble Waswanipi
  • « Y'en a qui ont la soif du pouvoir, ben moi c'est la soif du savoir»
    Jo, participant idAction
  • « On a besoin de tout le monde; si on a juste des ingénieurs et des architectes, on va manger quoi? Des plans et des schémas?"»
    Tony, participant idAction
  • « Tel un arbre, à chaque fois que quelqu'un apprend et transmet quelque chose, y en a un autre en arrière qui va grandir»
    Jimmy, participant
  • « Les ateliers idAction m'ont permis de me voir autrement de celle que j'aurais du être. Et je vais le devenir. »
    Sophie Poucachiche, participante
  • « Les discussions sur les sujets amenés durant les ateliers sont positives et intéressantes, l’animateur réussit à ouvrir des débats, à allumer les esprits sur des sujets importants.»
    Johanne Cooper, directrice générale, La Maison Tangente
  • « On y apprend, entre autres que même si nous ne sommes qu'une infinitésimale partie de la planète, nous ne sommes pas insignifiants, on peut faire quelque chose, on peut comprendre quel peut y être notre rôle.»
    Participant en milieu carcéral
  • « Faire confiance et donner aux jeunes autochtones marginalisés le pouvoir de se faire comprendre et entendre… »
    Nadia Duguay, directrice du projet
  • « Son but? Développer le raisonnement, la pensée critique, la logique, et augmenter la participation citoyenne de ces groupes marginalisés.»
    Caroline Monpetit, Le Devoir
  • « Les gens ne pensent pas à me donner des livres alors que j'aime tellement lire!»
    Elie, participante
  • « Merci de parler avec moi! Aujourd'hui je me sentais complètement seule, personne ne me parlait.»
    Eva, participante
  • « C'était un moment inoubliable : je suis tellement reconnaissant...»
    Larry, participant
  • « On voit [...]depuis quelques années plus de productions de grande qualité avec des personnes ayant une déficience intellectuelle qui sont des artistes à part entière.»
    Julie Laloire, Agente de sensibilisation à l'AMDI
  • « L'art a l'avantage de permettre [de] parler [de déficience intellectuelle] en termes de capacité plutôt que de limitation.»
    Delphine Ragon, Directrice des programmes communautaires aux Compagnons de Montréal
  • « C'est terrible pour une société d'ignorer des gens avec un talent pareil !»
    Hélène-Elise Blais, les Muses
  • « C'est terrible pour une société d'ignorer des gens avec un talent pareil!»
    Hélène-Elise Blais, les Muses
  • « Exeko met en place des solutions créatives à différentes problématiques, donne une voix aux sans voix et de l'espoir aux plus démunis.»
    Bulletin des YMCA
  • « J’ai dessiné en t’écoutant, comme écouté de la musique. J’ai adoré. Je suis passée par beaucoup de stades, comme ton histoire.»
    Soufia Bensaïd à Edon Descollines, duo d'artistes Tandem Créatif 2013
  • « On a notre style, notre marque de commerce. On fait les choses différemment des autres.»
    Guillaume Lapierre, artiste exposant à D'un oeil différent 2013
  • « Es-tu un artiste? -Oui - Pourquoi? - Parce que j'aime»
    Gilles Grégoire, artiste, en réponse à notre médiatrice
  • « Depuis que vous êtes là, les jeunes rient, et il y en a même qu’on n'avais jamais vu sourire qui sourient maintenant.»
    Directrice d'une école partenaire
  • « Pourquoi ne restez-vous pas ici pour toujours ?»
    Nathaniel, participant, Trickster
  • « Vous donnez le goût aux gens d'avoir des idées...»
    Participant, idAction Mobile
  • « La caravane d’Exeko, qui distribue des livres, des cahiers et des crayons aux itinérants de Montréal, et plus particulièrement aux itinérants autochtones, sillonne les rues de Montréal, pour faire jaillir la participation culturelle de ces exclus de la société. Avec des résultats franchement étonnants.»
    Caroline Monpetit, Journaliste, Le Devoir
  • « J'ai appris que 80% des richesses de la planète sont détenues et gaspillées par 20% de celles-ci, [...] qu'un rire est universel et qu'il met un baume sur les souffrances de quiconque, [...] qu'il y a des gens qui souffrent et que je peux à ma manière les aider.»
    Participant en milieu carcéral
  • « Cet espace de savoir, nourrissant l’esprit et la créativité, ainsi que l’ouverture qu’offre idAction sont tout à votre honneur.»
    Louise Chabot, Présidente CSQ
  • « Je m'aperçois qu'il y a beaucoup de personnes qui travaillent à faire changer les choses et les attitudes, cela me donne un peu plus confiance dans l'avenir.»
    Participant en milieu carcéral