Au-delà des présomptions et préjugés culturels : l’interaction interculturelle à Club Ami

Un article co-rédigé par Frédérique Lévesque et Ducakis Désinat.

Ducakis : Dans l’article précèdent, nous avions mis l’emphase sur le décor, l’ambiance, la vie qui règne dans les parcs de Côtes-des-Neiges, et la manière dont ces éléments ont orienté nos ateliers et nourri nos réflexions sur la question de la médiation dans un contexte de diversités culturelles. Selon toi, à la suite de nos sorties à l’organisme Club Ami, c’est quoi les éléments qui ressortent?  

Frédérique : Suite à nos discussions, j’ai vraiment retenu une différence importante entre un milieu de vie ordinaire tels que les parcs, et une organisation, qu’elle soit communautaire, publique ou privée. Il y a des règles dans ce type d’organisation, des codes de conduite ou tout simplement des heures d’ouverture et de fermeture. Cela modifie, selon ce que j’ai pu comprendre, l’attitude du.de la médiateur.médiatrice, qui prend alors conscience du contentieux de la relation, potentiellement plus présent dans ce type d’endroit : il.elle peut, inconsciemment ou consciemment, représenter l’institution ou l’organisation dans lequel il.elle (le médiateur.la médiatrice) propose les ateliers.  

Par ailleurs, interagir en tant que professionnel dans ces types d’environnement peut être particulièrement délicat puisque le dénominateur commun qui réunit les gens de Club Ami c’est avant tout, le vécu avec des difficultés liées à la santé mentale. Bref, j’observe que le rôle et la sensibilité du.de la médiateur.médiatrice se trouvent changés dans ce contexte. Par exemple, on peut penser à une place plus grande accordée à la vulnérabilité et à la sincérité chez le.la médiateur.médiatrice, pour susciter une réciprocité avec les participants, et ainsi se détourner de l’habituel “service offert” que suggère ce type d’organisation, bien que ce soit ici une grande généralisation.  

Quant à l’interculturalité, c’est la même chose. Comme tout, c’est un concept dynamique qui communique avec le contexte. Une organisation comme Club Ami attire des gens qui souhaitent discuter, échanger et s’amuser en groupe. Ils sont là pour être ensemble, la plupart du temps. Cette envie de rencontre émane en partie des points communs à travers l’expérience vécue des enjeux de santé mentale, de la marginalisation des membres de Club Ami. On assiste ici à des défis particuliers lies à ce contexte : un langage distinct, peut-être pourrait-on aller jusqu’à parler d’une culture à part? A Club Ami, l’interculturalité est certainement présente, à la croisée des parcours et origines diverses des participants : rappelons que Club Ami est situé dans le quartier pluriethnique de Côte-des-Neiges. Toutefois, le point commun de Club Ami et de toute organisation qui oriente ses actions autour d’un enjeu précis ou en regard d’un besoin précis c’est d’offrir un service au-delà de l’appareillage identitaire. Cependant, nous voyons très bien que dans le contexte d’un organisme dans un milieu de vie comme Côtes-des-Neiges, l’interculturel est toujours présent, sans qu’on ait besoin de le nommer. 

Ducakis : Oui!  Je suis tout à fait d’accord avec toi, il y a définitivement une différence entre le décor et le déroulement des activités dans les milieux de vie ordinaires comme les parcs, les coins de rue et stations de métro, etc. Comme tu l’as mentionné ci-haut, la structure institutionnelle d’un organisme précède la médiation et Exeko. C’est souvent un défi pour moi, médiateur, de ne plier au mode de fonctionnement de l’institution. En effet, il est très facile de s’appuyer sur les assises institutionnelles existantes. Cependant, il m’apparait impératif, par respect pour notre mission, de se garder de ne pas tomber dans la facilité, il faut se démarquer en terrain étranger. 

Concernant le second point, l’interculturalité, je crois qu’on aura l’occasion d’y revenir en long et en large dans le reste de l’article. Je voudrais prendre quelques lignes ici pour parler un peu de ce que j’ai perçu comme ambiance à Club Ami, qui comporte similitudes et disparités par rapport aux milieux ordinaires. Cette dimension peut potentiellement nourrir notre réflexion sur le rapport à l’autre et la diversité culturelle, comme ce fut le cas avec nos ateliers dans les parcs. Je connais assez bien le terrain et la clientèle de Club Ami, pour avoir déjà travaillé comme intervenant.  Par conséquent, je n’étais pas surpris du dynamisme entre les participants lors de nos ateliers ou de leur intelligence, leur sensibilité. C’est la norme là-bas! Cependant, il y a deux choses qui me paraissent importantes et qu’il faut mentionner, c’est d’abord la réaffirmation de l’accueil et de la familiarité comme deux dimensions centrales de la médiation dans ce contexte de diversité à différents niveaux. Dès notre arrivée à Club Ami, on est tout de suite projeté dans le tourbillon de la vie de l’organisme. Bien plus que le.la médiateur.médiatrice, les bénévoles sont vite appropriés, sollicités par les personnes fréquentant Club Ami. Après quelques minutes, je vous vois déjà en pleine discussion avec les gens, vous retenez les noms, vous servez les participants (café, jus, matériel…). Bref, lancés dans la mêlée, vous êtes immédiatement partie prenante de la vie de l’organisme. 

Le second point concerne une réflexion que j’ai eu a posteriori sur la thématique de notre atelier de médiation; la perception des citoyens de Côtes-des-Neiges vis-à-vis des transformations de l’environnement physique de leur quartier. Le hasard fait rarement mal les choses, car on arrivait sur place avec cet atelier en tête, alors que l’organisme lui-même venait de subir les coups de cette transformation de quartier. Club Ami est localisé depuis des années au 5ème étage du 6767 Chemin de la Côte-des-Neiges. À notre arrivée les bureaux venaient d’être délocalisés au 6ème et dernier étage de l’immeuble, pour des raisons de travaux de revitalisation majeure. Assis dans les nouveaux locaux, avec une vue surplombant le quartier, on pouvait constater les travaux de “modernisation” de la Plaza Côte-des-Neiges. On ne pouvait manquer, aussi, de voir se pointer à l’horizon les silhouettes géantes de l’escadron de nouveaux immeubles à condos, qui, jour après jour enclavaient le quartier. La table était mise pour parler de transformations urbaines, dans un quartier où on a l’impression qu’il existe un fossé entre la vision de la planification territoriale des autorités municipales, et la vision de ceux et celles qui vivent au quotidien le poids de ces transformations.  

Frédérique : Passer par un autre chemin que la rencontre interculturelle comme objectif premier peut alors être un avantage à faire de la médiation dans des organisations comme Club Ami, pour contourner certains aspects du culturalisme (par exemple l’imposition de thématiques stéréotypées en fonction des communautés culturelles, la folklorisation des cultures, etc.). Comment à ce moment-là ne pas tomber dans l’invisibilisation des cultures des participants au profit du commun ? 

Ducakis : Je l’ai déjà dit ailleurs, je crois, mais la nature de notre travail fait en sorte que nous devons constamment aller vers l’autre, nous sommes toujours en terrain étranger (même lors des arrêts routiniers). Confrontés aux aléas de l’humeur de nos participants, des soucis qui les traversent quotidiennement, de leur vécu et expérience, il est impossible de faire fi de ces choses-là dans nos interactions, de leurs différences culturelles ou autres, mais aussi de ce qu’on partage avec eux. En ce sens, je serais d’avis qu’il existe une tension dans le travail qu’on fait, entre une reconnaissance ou rappel à outrance des différences de l’autre, glissant vers les stéréotypes, les préjuges, (un excès de culturalisme par exemple) et une pseudo indifférence (invisibilisation des culture) face à la différence de l’autre. Cette dernière peut prendre plusieurs formes; “color blindness” ou toutes autres types de phobies discriminantes. Ces deux attitudes proviennent d’une seule et même attitude; l’incapacité d’entretenir de véritables relations. Pour éviter l’une ou l’autre de ces attitudes, il s’agit, pour le.la médiateur.médiatrice ou toute autre personne sensible à ces enjeux, de trouver le ton juste pour construire les relations, et je crois que l’expérience de la médiation à Club Ami et dans Côtes-des-Neiges en général peuvent encore une fois nourrir nos réflexions en ce sens.  

Je me rappelle lors de notre premier atelier, l’ambiance cacophonique qui régnait dans la grande salle où se passait notre activité, les rires, la musique faisait en sorte qu’on avait beaucoup de difficulté à s’entendre parler. Par témérité, que sais-je, on a quand même insisté pour garder le format mini-cercle de discussion, avec la vie qui grouillait bruyamment autour de nous. Représentant la mosaïque culturelle du quartier, on avait autour de la table des personnes venant d’Europe, des Antilles, d’Afrique, un afro-canadien, un membre de la communauté juive de Montréal... Avec le bruit qui persistait et les échanges devenant donc de plus en plus difficiles, il fallait répéter à plusieurs reprises les questions de nos discussions, souvent les participants et participantes ne retenaient que quelques bribes des réponses des autres. Bref le flop total. On a tenu jusqu’au bout, on avait nos deux heures. C’est en réécoutant l’enregistrement de notre conversation quelques jours plus tard que j’ai remarqué quelque chose d’exceptionnel. Le bruit, la barrière des langues, les accents, l’incapacité de vraiment saisir les enjeux n’ont finalement jamais vraiment constitué un obstacle à la discussion. Parce qu’ils le voulaient bien, nos participants et participantes ont su trouver leur propre voix ou canal de communication. Ainsi, ils s’accrochèrent à un mot, un bout phrase qu’un de leurs voisins avait prononcé et renchérissaient avec leurs propres idées et réponses. Ce qui pour un regard extérieur s’apparenterait à un dialogue de sourd, constituait en fait un espace d’échanges et d’expressions, un lieu où la parole est libérée.   

Au-delà de l’anecdotique, ce moment vécu à Club Ami peut nous servir de rappel de ce qui importe dans les contextes où les structures institutionnelles, les apparentes différences ou même les aléas de la vie semblent se présenter comme des obstacles à une véritable rencontre de l’autre. Pour ces gens, ce qui importe c’est d’être fidèle à soi, c’est l’authenticité dans les relations. Le bruit, les accents, les parcours de vie, les trajets migratoires, les diverses langues croyances et coutumes ne les ont jamais empêchés d’exprimer leur point de vue. Malgré les obstacles apparents de communication, ils partagèrent un commun; une inquiétude face aux transformations dans leur quartier.  

Frédérique : À la lumière de ce que tu viens de dire, je pense que définitivement, Club Ami est une belle porte d’entrée pour réfléchir la perspective anti-culturaliste dans la médiation, puisque les gens s’y côtoient en lien avec des enjeux quotidiens liés à la santé mentale, et non pas dans le but direct d’une rencontre entre cultures (même si cela ne serait pas de facto une mauvaise chose). Au fil du temps, des liens se forment, parsemés de tensions et d’échanges interculturels. Les quiproquos de langages à travers l’anglais et le français que t’as soulevés permettent de constater que souvent, c’est le terrain lui-même, et les gens qui le rendent vivant, qui nous donnent l’opportunité d’aller au-delà du culturalisme.  

Cette illustration de ce moment est la preuve que chacun est, oui, porteur d’une culture et de ses particularités inhérentes qui s’expriment dans les interactions interculturelles, mais que l’échange entre les personnes peut tout à fait aller au-delà de ça, et l’inclure à la fois. Je trouve intéressant de voir que dans certains contextes, le.la médiateur.médiatrice n’est pas obligé.e d’imposer une langue, ce qui serait fait en utilisant par exemple le principe de la majorité et de la minorité dans un groupe. Dans ce cas-ci, il n’y a pas eu non plus de présupposé, qui aurait été par exemple de traduire chacune des interventions avant même que cela n’ait été demandé supposant donc que tel participant ou telle participante ne comprend pas l’anglais. Plutôt le soin fut laissé aux participants et participantes, de s’approprier la discussion à leur manière. Il y a eu une décision de relâcher le contrôle de la médiation, suivit d’une réflexion et d’une discussion sur les impacts positifs ou négatifs qui en sont ressortis. Cet exemple est plus ou moins directement lié au culturalisme, mais les concepts sous-jacents à cette situation permettent certainement d’aller dans le même sens que la perspective anti-culturaliste : ne pas imposer ses savoirs, ne pas imposer ses préjugés, prendre le temps de reconnaître les univers culturels des personnes autour de la table avant de les supposer. 

Club Ami est aussi un rappel criant du fait qu’il ne faut pas entendre la culture dans le sens usé, fermé et statique du terme, mais plutôt au sens large, inclusif et dynamique. Par exemple, à Club Ami, on pourrait dire qu’il existe une culture en soi, diversifiée en elle-même, autour de la santé mentale, tout comme il peut exister une culture dans le monde de l’itinérance ou dans un milieu de travail. Concevoir la culture comme un concept inclusif en soi permet d’ailleurs de dépasser le culturalisme, d’aller au-delà du déterminisme culturel et de voir dans la culture autre chose qu’un facteur d’exclusion ou d’inclusion dans une société d’accueil. Avoir cela en tête permet certainement un équilibre entre les parcours de vie de chacun et les bagages culturels.  

Parenthèse : le culturalisme dans la médiation... 

Le culturalisme dans la pratique de la médiation serait, selon plusieurs discussions et lectures qui m’amènent à le proposer comme tel, un mélange entre des préjugés et des stéréotypes, qui prennent corps dans la pratique par une assignation sociale, une imposition (pensons ici à des étiquettes sociales, par exemple : “toi, tu viens de cette culture-là, donc tu es comme ça”). Viendrait ensuite une réduction des caractéristiques et de la personnalité d’un individu à quelques traits grossiers et souvent faux, c’est-à-dire une essentialisation culturelle de la personne.  

Le culturalisme dans la pratique, c’est aussi voir la culture comme facteur d’exclusion, comme un problème lorsqu’elle appartient au “Eux”, et à l’inverse un facteur d’inclusion, une solution lorsqu’elle appartient au “Nous”. Cela rappelle le principe de l’ethnocentrisme (voir sa propre culture comme la meilleure, la bonne). Tout le poids du parcours difficile de la personne, migrante par exemple, devient alors culturel, au sens limité et rigide du terme, alors que plusieurs facteurs d’inclusion et d’exclusion existent dans la société et sont liés à la culture au sens large, au sexe, à l’âge, etc., comme le témoignent les participants et participantes des ateliers d’Exeko.  

N’oublions pas que nous avons cependant tous et toutes des préjugés, des précompréhensions, des attentes et anticipations en tête avant d’entrer en contact avec les autres sur le terrain, et qui peuvent d’ailleurs en être issu. Ce qui différencie cet univers d’anticipations, par rapport au culturalisme, c’est le travail effectué à partir de celui-ci. Ainsi, le médiateur et la médiatrice peuvent se confronter au terrain, à l’expérience et à sa diversité inhérente. Ensuite, à travers une éthique telle que celle d’Exeko, à savoir la présomption de l’égalité des intelligences et la suspension des préjugés, ces précompréhensions et préjugés peuvent être mis entre parenthèses, puis transformés en regard d’expériences relationnelles concrètes.  

Le problème survient lorsque les préjugés et stéréotypes résistent au temps et au terrain, à la diversité des individus porteurs de leurs cultures à leur façon selon le concept de l’identité culturelle. Le problème, c’est lorsque les chocs culturels ne sont pas récupérés pour une transformation des conceptions personnelles. Le culturalisme dans la pratique est une épine dans le pied qui contrevient aux objectifs d’inter-reconnaissance et de lutte contre le racisme dans ses formes les plus diffuses.  

Fin de la parenthèse ! 

Parfois, la médiation chez Exeko nous amène le privilège d’avoir des discussions riches, de faire des apprentissages entre collègues suite à des ateliers particuliers, à des camps de leadership dans certaines communautés autochtones ou à des consultations auprès des personnes en situation d’itinérance... Ces apprentissages sur les cultures sous toutes leurs formes et dans leurs complexités quotidiennes servent évidemment à maîtriser une perspective anti-culturaliste dans la pratique. Mais comment lier la perspective anti-culturaliste à ce qui peut être considéré de privilège d’accès culturel ? 

Selon ce que j’ai pu retirer des discussions avec les médiateurs et les médiatrices, il s’agirait surtout de ne rien imposer. Ne pas s’imposer soi-même et ne pas imposer son savoir, acquis scolairement ou à travers la pratique. En effet, le contexte interculturel héberge souvent une bonne dose d’inconfort, d’ailleurs parfois dû aux privilèges, inconfort qu’il faut certainement cultiver pour évoluer dans la pratique de la médiation. Dans certaines situations, peut-être pour gérer cet inconfort, il peut être intéressant de se retirer, de regarder ce qui se passe et d’invisibiliser, temporairement du moins, nos connaissances. 

De l’autre côté, en contexte interculturel, j’entends souvent qu’il faut “expliciter nos évidences”, en tant qu’organisme, mais aussi en tant que personne, en tant que médiateur.médiatrice, que bénévole. Encore une fois et dans une perspective anti-culturaliste, l’idée est de ne pas prendre pour acquis que l’appartenance culturelle projetée correspond à des pratiques et à des savoirs culturels XYZ. Être dans l’ouverture, le questionnement et savoir doser le partage de connaissances culturelles acquises et leurs poids respectifs, font partie de l’équation pour évaluer l’enjeu du privilège d’accès culturel.  

Examiner ses privilèges, c’est aussi les mobiliser. Dans des contextes particuliers de réappropriation culturelle, comme c’est le cas dans plusieurs communautés autochtones au Québec et au Canada actuellement, il peut être intéressant pour les personnes de la communauté et pour le.la médiateur.médiatrice de partager les expériences et apprentissages culturels de chacun, autour des langues, de l’histoire, de l’art et des cérémonies autochtones, par exemple. Il faut ici nuancer : bien qu’il existe un privilège véritable d’accès culturel pour les médiateurs, par exemple, il y a aussi des accès culturels privilégiés chez les participants aux ateliers qui baignent, vivent et participent à leur propre culture quotidiennement, et qui sont donc dans une posture susceptible d’en apprendre beaucoup à d’autres, en relation interculturelle. Cela peut générer des échanges interculturels riches, des partages d’interprétations diversifiées et cela participe à concevoir la culture comme quelque chose de dynamique et de relationnel, bien qu’elle ait aussi sa part d’histoires et de traditions.  

Ducakis : Je crois qu’il faut questionner ou tout au moins relativiser cette posture de “privilégié culturel ou intellectuel”. Il est évident qu’on a la chance de travailler dans un contexte très particulier, d’échanges et de foisonnement intellectuels. Cependant, comme tout champ de savoir, notre “culture” ou nos “savoirs” ou “ compétences” comportent leurs propres limites. Confronté à d’autres champs de savoirs, de discours ou d’imaginaires, ce privilège qui nait de l’accès à UNE conception de la culture s’estompe bien souvent.  

Il en va de même pour la question de l’appropriation culturelle dans un contexte d’interculturalité. A mon avis, posséder une connaissance dans un domaine et savoir comment le partager est un fondement des compétences interculturelles, je dirais même que c’est dans le domaine du savoir-vivre. Par conséquent, ne pas partager un savoir, ne pas intervenir dans un contexte ou ne pas échanger sur un sujet afin d’éviter une posture de “privilégié”, c’est aller à l’encontre même de la mission d’émancipation intellectuelle chère à Exeko.  Comme nous le rappellent les membres de Club Ami, échanger, discuter, dialoguer, rire, malgré les barrières institutionnelles ou symboliques, c’est le premier pas vers l’accomplissement de vraies rencontres. À vrai dire, dans mon travail, ce qui constitue le vrai défi, c’est de trouver la stratégie la plus efficiente pour ménager de véritables espaces de parole. 

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Cet article ne se veut pas une définition de la perspective anti-culturaliste en médiation. Plutôt, Ducakis et Frédérique proposent une réflexion sur le concept du culturalisme et certaines manières pressenties de le dépasser dans la pratique. Il s’agit surtout d’un article pour générer la réflexion sur le sujet. 

Merci spécial à William-Jacomo Beauchemin qui a approfondi la réflexion par des discussions, et a amené des enjeux à examiner. 

Une diversité familière dans les parcs de Côte-des-Neiges

Un article corédigé par Ducakis Désinat (en italique)et Fréderique Levesque (en romain).  

Milieux de vie ordinaires

Il y a toujours cette scène un peu étrange lorsqu’on débarque avec la Van Exeko dans un lieu public déjà animé, comme un coin de rue, près d’une station de métro ou autour d’un parc. Lorsqu’on n’est pas totalement ignorés, ce sont bien souvent des regards interrogateurs que nous rencontrons. C’est à mon avis l’un des premiers défis de la médiation, outrepasser le fait qu’on est pour la plupart des gens, une sorte d’O.V.N.I.  

À l’opposé, il y a ces endroits où nos escales, même la première fois, ont presque l’allure d’un rendez-vous tellement l’accueil et la familiarité s’installent rapidement. C’est le cas du parc Martin Luther King Jr., dans Côte-des-Neiges, où, depuis le début du mois de juillet 2019, on a pris l’habitude d'organiser quelques ateliers. Dans mes souvenirs, toutes les fois que l’on a stationné la Van sur la rue Appleton, à l’entrée du parc et avant même d’ouvrir les portes, on était déjà interpellé par les habitués de l’endroit... Exeko, la mobile, les livres; objets de curiosité. La médiation, la présomption d’égalité... ; regards perplexes. 

Dès que s’estompent ces petits moments de flottement, que les présentations d’usage sont faites, le doute fait place à l’accueil, la parole se libère d’elle-même; les opinions, les histoires, les rires se font écho. Une certaine forme de familiarité s’installe. 

Ces lieux, on les désignera comme étant des milieux de vie ordinaires, afin de les distinguer des lieux plus institutionnalisés, comme les organismes communautaires, les musées et autres organismes auxquels nous nous associons, à l’occasion pour nos ateliers. Ces milieux de vie ordinaires sont particulièrement intéressants, car la marginalisation et l’exclusion y existent sous de multiples rapports. Le parc MJK Jr. accueille des résidents d’un quartier dit  « défavorisé », mais on y rencontre aussi des individus qui résident ailleurs à Montréal, et qui s'y rendent pour profiter de la panoplie de services offerts. Il y a aussi des jeunes enfants qui viennent profiter de la piscine et des jeux. Autour des tables se retrouvent des vieux amis, ou tout simplement des passants qui partagent des discussions. À toute heure de la journée on peut y rencontrer des gens qui viennent profiter de l’accalmie et de la fraîcheur du parc. 

Pour les habitués de l’endroit, ce qui compte c’est avant tout que tous se sentent chez eux, loin des préjugés, des catégorisations sociales et des étiquettes préconçues. Un endroit paisible où se côtoient des gens avec un background social, ethnique et culturel très diversifié, des parcours de vie distincts et des perspectives très divergentes, mais partageant tous un sentiment d’appartenance très fort envers leur quartier.  Le parc, les rues, la Plaza, la bibliothèque, les organismes, participent à forger cette collectivité. Pour la très grande majorité des participants aux ateliers, nulle envie d’aller vivre ailleurs, et comme le dit si bien l’un d’eux; Côte-des-Neiges est un “lieu d’être”.   Sur le terrain de la médiation, on roule notre bosse habituelle. Nos ateliers prennent la forme de mini-cercle de discussion autour de la vie dans le quartier. Généralement, on échange sur leur perception face aux transformations dans l’espace urbain, l’insalubrité grandissante et l’augmentation du prix des logements, la prolifération des condos qui menacent de les sortir du quartier, etc... On a pu aussi recueillir des témoignages de résistance. Des gens qui, malgré les défis, se battent pour vivre dans ce qu’ils considèrent comme leur « lieu d’être ».  

On a aussi eu l’occasion de stationner notre Van au parc Nelson Mandela, situé au nord-ouest du quartier, près de la station Plamondon, dans un secteur plus résidentiel. L’ambiance s’apparente généralement à celle que l’on retrouve à MLK Jr., par contre la clientèle diffère énormément. On y rencontre beaucoup de familles, des résidents des appartements qui environnent le parc. Pour se rendre au point de chute où on installera le matériel de médiation, on doit traverser le parc en entier. On passe donc devant un terrain de soccer vide – qui ne le restera pas longtemps -, des jeux d’eau, habités d’une ribambelle d’enfants du quartier et de leurs mères attentives, discutant parfois entre elles, ou alors profitant de ce doux moment de répit. Les tables de pique-nique disposées à l’orée du parc sont des îlots de discussions entamées semble-t-il depuis un bon moment déjà.  

Peu de gens nous regardent. La curiosité ne se réveille pas malgré les livres que nous disposons avec modestie sur un bloc de béton à l’entrée du parc Nelson Mandela. Que se va-t-il se passer ?  Ducakis choisi de laisser le naturel guider la médiation, et on attend alors les participants avec une posture et des regards accueillants. Une mère et son enfant viennent à la recherche d’histoire sur les animaux.  

Attente. J’observe deux hommes, posés sur une table à pique-nique non loin de nous et le rythme tranquille de leur conversation m’indique qu’ils seraient probablement enclins à nous y intégrer. Alors on y va !  

Tout comme on a l’impression parfois d’être attendus au parc MLK Jr., on a eu l’impression d’être un élément déclencheur au parc Nelson Mandela, pour ces deux amis qui partagent leur quotidien, et avec qui on a pu démarrer une discussion des plus dynamiques sur le quartier Côte-des-Neiges lui-même.  

S’ils pouvaient décrire Côte-des-Neiges, comment s’y prendraient-ils ? Comme bien d’autres personnes du quartier, l’un des participants aborde les enjeux de logements, les prix à la hausse, les changements de propriétaires qui se produisent au détriment des locataires. Ces deux participants sont aux antipodes : l’un d’eux libère sa parole comme s’il n’attendait que cette opportunité pour aborder les sujets qui le tracassent, et l’autre l’écoute attentivement, hochant de la tête en signe d’accord. Ce qu’il aime à Côte-des-Neiges, c’est le calme : il y a des espaces pour se reposer, à toutes heures de la journée. Aussi, la variété de l’offre dans les magasins lui permet de retrouver des produits alimentaires de son pays d’origine, par exemple.  

Et la diversité à Côte-des-Neiges, comme dans ce parc où nous discutons, comment la perçoivent-ils ?  Les gens parfois se côtoient sans aucun problème, même parlent ensemble. D’autre fois, pas du tout. En gros, c’est naturel, rien n’est forcé, ni idéalisé. 

On sert la main des participants en les remerciant pour leur partage, et on quitte le parc. En repassant devant le terrain de soccer anciennement vide lors de notre arrivée, Ducakis ne peut s’empêcher d’être interpellé par ce dont nous sommes témoins : une partie de soccer composée d’enfants du quartier. Ainsi, de jeunes juifs hassidiques passent le ballon à des jeunes arabo-musulmans, qui font équipe avec des enfants de descendance africaine, le plus naturellement du monde. L’objectif ici est de jouer.    

La médiation et le milieu de vie ordinaire    

Au terme de nos escales dans ces deux parcs, il est reste peut-être quelques bribes de conversations, des observations qui pourraient nourrir le début d’une réflexion sur la médiation interculturelle, tout au moins sur le terrain dans le contexte de diversité ethnoculturelle. Comme par exemple l’accueil, qui semble être très distinct en comparaison avec d’autres environnements. Ici, la familiarité est la clef, on est rapidement inclus dans les interactions, dans les conversations.  

Les milieux de vie ordinaires comme les parcs qu’on a visités à Côte-des-Neiges permettent de réfléchir sur la diversité à Montréal dans un contexte plus large. Cette brève expérience dans le quartier nous a permis d’en discuter par ailleurs avec les participants. Ainsi, c’est en se basant sur les paroles d’un résident de Côte-des-Neiges que nous pouvons voir la diversité, d’une part, comme menant parfois à des vies parallèles, c’est-à-dire que les gens se côtoient, sans jamais entrer en réel contact, mais sans créer de problèmes non plus. Les tables dispersées dans le parc Nelson Mandela le représentent bien, chacune étant occupée par un groupe différent, d’appartenance peut-être, et une cohabitation tranquille émerge de cet éparpillement de groupes. Le participant nous pointe d’ailleurs du doigt ces tables, une à une, alors qu’il parle de la mixité dans le quartier. D’autre part, cette même diversité peut aussi mener à de réelles interactions, au-delà du rapport à la différence : la partie de soccer au parc Nelson Mandela serait le meilleur exemple.  

Dans tous les cas, cette diversité bien présente et nommée par les participants comme l’une des caractéristiques de leur propre quartier amène une familiarité avec l’altérité culturellement différente et génère peu à peu chez chacun de nous une vision de Montréal plus fidèle à ce qu’elle est vraiment : une ville diversifiée, interculturelle.   

Je dirai que cette ouverture à autrui demeure l’une des premières caractéristiques que le médiateur peut observer sur le terrain de diversité ethnoculturelle. Dans nos ateliers, les participants insistaient sur la notion que leur quartier représentait le Montréal multiculturel, comme l’explique l’un de nos participants « dans le quartier ici, tous les gens se côtoient, on est tous différents, mais on se parle, on entretient des relations, sur la table [la table du Parc MLK Jr.], il y a des jamaïcains, des canadiens, des pakistanais, mais ça ne change rien, ce qui compte c’est nos relations ». Dans cette perspective, on comprend mieux l’immédiateté des rapports de familiarité nécessaires à l’approche interculturelle de la médiation, c’est-à-dire que ces gens côtoient quotidiennement la différence, faisant d’elle un élément intrinsèque à leur milieu. Ainsi la figure de l’autre, peu importe la forme qu’elle prend, que ce soit dans la personne du médiateur ou de l’agente de recherche, est toujours familier.  

À travers ces échanges, et en y réfléchissant par la suite, une impression demeurée en arrière-plan se dégage de ce moment de médiation au parc Nelson Mandela : on s’est sentis déstabilisés. Il s’agissait d’un nouvel endroit qu’on explorait avec la Van Exeko. Sans connaissances ni du coin du quartier, ni des organismes autour, ni des gens qui fréquentent le parc.  

Impossible alors de stigmatiser, de coller des étiquettes, de prévoir quoique ce soit.  

Et si... c’est justement ça qui avait donné la force à cet atelier de médiation ? Une ouverture à la surprise, une obligation de passer par le naturel pour déclencher la discussion. Un travail d’adaptation qui a influencé la posture dans cet atelier de médiation.  

Le sentiment de faire de la médiation en contexte de diversité ethnoculturelle est partagé. En se remettant en question au niveau de ce ressenti, émerge une réflexion à propos de ce type de médiation. Ainsi, bien que la médiation soit réfléchie en amont, la déstabilisation par le contexte et la nouveauté a renvoyé cette fois aux capacités plus relationnelles dans la médiation comme l’écoute, l’empathie, la vulnérabilité, le respect, l’authenticité, la curiosité, qui nous semblent encore davantage nécessaires en contexte de diversité, là où l’altérité culturellement différente se présente.  

La diversité appelle ainsi l’accueil dans la médiation de manière naturelle, donnant cette impression de faire de la médiation sur un autre plan, celui de l’interculturel, où la notion du “pont” prédomine plus qu’à l’habitude. Un pont entre les formes de diversités présentes en atelier, un pont construit par le médiateur, mais aussi incarné et réfléchi par lui.  

En somme, ces réflexions ne doivent pas être considérées comme étant une typologie des compétences de médiation interculturelle. Ce que Frédérique et moi avons réalisé, c’est la nécessité d’adopter une certaine posture, qui nous semble particulière au contexte de diversité ethnoculturelle. La notion d’accueil et l’importance de la familiarité au-delà des différences, nous permettent de pouvoir naviguer dans ces milieux de vie ordinaires, en tant que médiateur et figure externe.  

Ducakis et Frédérique

La magie en mode stéréoscopique

 En été, la Forêt Urbaine du musée McCord revêt sa parure jaune et blanche. Diverses activités y sont programmées. Tous les mercredis du mois de juillet, un événement en partenariat avec Exeko anime la rue Victoria. Ce sont les rendez-vous 5@7 PoP-Up à saveurs philosophique et culturelle proposées par des médiateurs d’Exeko et du musée McCord autour des collections éducative et de photographie du musée. D’une semaine à l’autre, des questions sont posées sur l’histoire de la photographie, la production d’images ouvrant des pistes de réflexion sur l’authenticité des médiums, le progrès technologique, la représentation de la photo dans nos vies.

Retour sur les trois premières rencontres 

Mercredi 3 juillet   

C’est la première sortie de l’équipe d'Exeko conjointement avec celle de médiation culturelle du musée Mc Cord, l’ambiance est fébrile et l’énergie contagieuse. Muni.e.s d'un stéréoscope, Mathieu et Jérôme, médiateurs de la caravane philosophique idAction Mobile et Fanny, médiatrice culturelle au musée Mc Cord, arpentent les alentours du musée à la rencontre de participant.e.s. Ils croisent M. et ses amis. L’étrange instrument datant du 19ème siècle, séduit d’emblée. Il permet de visionner des stéréogrammes - un assemblage côte-à-côte de deux photographies, qui en fusionnant donnent l’illusion du relief.  L’ancêtre de la photographie tridimensionnelle ! (3D). C’est ouf ! Wow !   

Les photographies tirées de la collection Photographie du musée, en particulier celle du photographe William Notman, font voyager dans le temps à travers l’époque victorienne. Des vues de villes du Canada défilent sous leurs yeux émerveillés.   

La photo est un prétexte à la rencontre, et de cet émerveillement naissent des discussions sur le progrès technologique, son rapport à l’authenticité, notre intimité dévoilée au quotidien.   

Les médiateurs, invitent M. et ses amis, à visiter le musée. Là maintenant. Des cocardes d’accès leur sont offertes. Sous leurs regards incrédules, M. qui aime la lecture, finit par emboîter le pas aux médiateurs en direction de la caravane philosophique d’Exeko stationnée à la Forêt Urbaine pour faire son choix de livres.   

La visite au musée sera pour plus tard. Aujourd’hui, “ça ne fitte juste pas”. Il s’en va avec des magazines du National Geographic sous les bras.  Il sait qu’il peut revenir et que le musée l’accueillera tel qu’il est.  

Autour de la van, des visiteurs de tous horizons s’interrogent sur sa belle présence. Que font les médiateurs d’Exeko, qu’est-ce que la caravane philosophique ? Un monsieur s’avance et nous dit :

-       “Je viens vous voir et puis visiter le musée. J’ai entendu parler de la caravane dans les médias.”   

Quel inattendu et stimulant brise-glace !

Touristes d’Espagne ou de France, entre amis, ou solo, travailleurs du quartier, passants montréalais ou visiteurs sortant du musée, ils s’arrêtent, scrutent curieusement les battants ouverts de la van, transformés en bibliothèque. Nous discutons autour du stéréoscope et de la photographie Polaroïd. Celle qui fixe l’instantané.  

 Qu’est-ce qui rend une photographie unique ?

-       Celle qui représente la famille, celle du registre de l’intime.

Il est 19 heures, à l’ombre de la Forêt, les équipes débriefent.   Cette première sortie, fait prendre conscience encore une fois, que l’accessibilité aux institutions culturelles ; musées, théâtres, salles de concert, galeries d’art,... est un enjeu pour les personnes marginalisées et à risque d’exclusion. En adoptant une posture inclusive, la ville devient plus humaine et la culture un droit pour tou.t.e.s. Nous sommes tou.te.s des acteur.rice.s de cette posture.  

Le musée comme tous les mercredis est ouvert jusqu’à 21 heures.  Ce soir, dix autres participant.e.s rencontrés dans la rue auront poussé la porte du musée Mc Cord.  

La magie des rencontres, fixe dans nos regards, l’image d’un instant lumineux.

Mercredi 10 juillet   

Les rencontres reprennent avec le binôme de médiateurs, Jérôme d’Exeko et Maud, du musée Mc Cord, accompagnés de Frédérique, agente de recherche à Exeko.

Sur le tableau de la van, deux questions interpellent les passants : 

Qu'est-ce qui est plus authentique ; le numérique ou le Polaroïd ? 

    -    L'authenticité est en lien avec ce qui nous interpelle selon notre époque et notre génération - un participant dans la rue


    -    The Kodak ! There is no magic such as a black and white photography . No need for colours ! - Luiz, un photographe du Brésil


    -    De toutes les photos numériques, je choisis LA SEULE photo AUTHENTIQUE - un passant montréalais  

Es-tu Numérique ou Polaroïd ? 

Intéressant de noter les réponses d’une génération à l’autre :

    -    It’s hard to say !  - Deux étudiants de l’université Concordia


    -    Definitely digital photography ! -  Une dame dans la soixantaine


C’est sur une note d’espérance, un appel au progrès humaniste, que nos discussions prennent fin :

    -    Let’s hope for something more instant and authentic - une immigrante


La magie a encore une fois opéré autour du musée et de la van idAction Mobile, en créant “un espace d’échanges égalitaires” entre citoyen.ne.s ou visiteur.se.s et les populations marginalisées pour combattre l’exclusion.

Mercredi 17 juillet  

Et de trois.  Pour cette troisième sortie, Marc-André, médiateur au musée Mc Cord se joint à Jérôme et Frédérique, qui continue sa recherche sur le terrain.

La van comme à l’accoutumée, portes grandes ouvertes, est au rendez-vous. 

L’équipe s’installe à l’orée de la Forêt Urbaine, sur la rue Sherbrooke, pour se rapprocher davantage des passants et participants. 

Sur une feuille trône la question du jour : La photo numérique offre-t-elle une représentation idéalisée du monde ?” 

Serait-ce un NON - OUI - AVIS MITIGÉ ou AUTRE ? 

Chaque catégorie est représentée par une couleur. Evidemment, toutes les réponses sont bonnes. Il s’agit encore une fois de réveiller le potentiel réflexif de chacun.e.

Peu à peu, la feuille blanche se couvre de Post-it.

Une étudiante à McGill, argumente en français - pour pratiquer - en se basant sur un fait vécu : “La photo idéalise et ne reflète pas le vrai visage de la personne : je pense à une personne en particulier, qui affichait un merveilleux sourire sur une photo mais une fois en contact avec elle, la réalité était autre, car celle-ci n’était pas aussi chaleureuse et joyeuse que la représentation de son image”.

Les avis s’enchaînent : 

    -    Tout dépend du regard qu’on y met


    -    Qu’est-ce qu’idéaliser ? Il existe aussi un idéal de la laideur…


En visionnant les images stéréoscopiques, un participant s’exclame :

    -    Oldies are fancy they last longer !


Comme par magie, je croise les deux étudiants de l’université Concordia rencontrés le mercredi passé, et comme rien ne se perd dans les réflexions échangées d’une semaine à l’autre, nous proposons aux passants de piger des citations-réflexions émises par des participants lors des ateliers de médiation précédents :

    -    Le vrai progrès est de repartir à zéro. 


Ce qui fait réagir une visiteuse originaire de Rivière-du-Loup: “Repartir à zéro est un aveu d’échec !” Et bam ! 

À Exeko, nous apprécions, le brassage d’idées. La sollicitation de l’intelligence collective. D., un brin sceptique quant à la destination finale des réflexions collectées, se prête conquis au jeu, lorsque je lui fait part de la mission et “présomption des égalités des intelligence”, la posture éthique d’Exeko.

Ainsi repart D., l’esprit nourri de ces échanges entre inconnu.e.s et découvertes d’instruments photographiques tels les Rolleiflex et stéréoscope des siècles derniers.

Vivement mercredi prochain !

Le prochain 5@7 aura lieu le 14 août, dans les wagons de MR-63!

_____

Rédaction : Danielle Aznavourian

Crédit photos : Danielle Aznavourian et le Musée McCord

Pour plus d’information sur idAction Mobile, c’est ici  

Le monde ne tourne pas assez, il faut tourner davantage

Fidèle au rendez-vous depuis  2012, Exeko s’est posé place Emilie Gamelin, pour célébrer les visages de la différence avec l’organisme Sans Oublier le Sourire, organisateur pour la treizième année consécutive, du rassemblement festif « Différents comme tout le monde », ceci dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées. Une célébration en musique, danse, jeux et activités diverses par et pour les personnes ayant un handicap physique ou intellectuel. Un événement qui souligne l’importance de « défier l’indifférence » et de sensibiliser le public à l’inclusion sociale et à la diversité. 

Faire tomber les masques. Comment ? En célébrant les visages de la différence par la créativité et la réflexion critique.

Deux tables basses, des bancs, des livres, une « marelle de la différence », des livres, un arbre à vœux à garnir des souhaits de chacun.e pour une ville inclusive et accueillante, des poèmes collaboratifs à composer dédiés à Montréal, des feutres et crayons de couleur et…des masques prêt-à-colorier.

C’est tout naturellement que les participants à la fête se sont appropriés l’espace où Jose et Ducakis, deux de nos médiateurs, s’étaient installés :

« On s’est fait approprié par les gens » clament-ils.

- Avec eux l’espace prend vie et « se laisse exister ».
   Un, puis deux, puis trois…Voilà que les masques s’arrachent et font briller de mille étincelles les yeux des participant.e.s.   J.13 ans, raconte tout en dessinant sur son masque, qu’il aime la robotique et qu’il regrette que le programme ait été supprimé dans son école. "Ils sont bleu-vert" précise-t-il en parlant de ses yeux. Il rit comme seuls les rescapés de la vie savent le faire. Comme si rien n’était plus à craindre. Et pourtant. « À l’hôpital, on m’a surnommé "The King".»  Il y a de quoi. « J’ai deux tiges métalliques : je souffrais mais j’ai toujours gardé le sourire ». Il rit. Le Roi Illuminateur. Quelle rayonnante innocence et sacrée source d’inspiration.

À Montréal, il dédie ces vers (extraits) :  

Montréal veut être mieux 

Mais elle ne veut pas être polluée

Car Montréal est une belle ville

Puis, elle aspire à beaucoup de personnes  

Montréal ne veut pas que la nature soit détruite

Car ses citoyens travaillent fort pour la protection de la Terre

Puis, elle rêve GRAND

Un groupe de jeunes percussionnistes arrive. Les 3DOUMS de l’école secondaire Louis-Riel. Ils sont là « parce que c’est important ». « On se sent tous égaux malgré la différence » et chacun.e de prendre un masque et de se lancer dans sa création artistique.   Une jeune des 3DOUMS  confie : « Le monde ne tourne pas assez, il faut tourner davantage ». Et joignant le geste à la parole, elle se lève rieuse et esquisse une pirouette.  

Ensemble, ils composent  ce poème (extraits) :

Ma ville est spéciale

Elle n’est pas cannibale

Montréal est en travaux !  

Montréal veut être terminée

Mais elle ne veut pas être une ville de compétition

Car Montréal est vivante, originale, énergétique

Puis, elle aspire à être une ville multi-ethnique

Edon, ami d’Exeko, nous dédie son masque et compose une ode à Montréal :

Montréal

est une histoire 

qui fait rougir les temps

Elle rime 

à la clarté du temps

La fête bat son plein et l’espace Exeko ne désemplit pas. Une ribambelle de petits bouts de chou arrivent avec leurs éducatrices.Elles sont aussi aux petits soins d’un de leur camarade à besoins spécifiques. Celles-ci amusées se prêtent, entre deux pauses, au jeu de la poésie alors que la marmaille prend d’assaut masques et crayons de couleur :  

- Moi je veux un masque soleil ! 


-  Et moi un masque tout bleu comme le ciel et la mer !


- Avec des fleurs !


Montréal n’est pas inerte

Elle ne veut pas de malheureux

Car ses citoyens travaillent fort pour eux

Puis, elle rêve à ce qui se fait de mieux    

Qui dit mieux, lorsqu’un groupe de femmes anglophones accompagnées par leur intervenante se joignent à nous et armées de leur sourire, sans mot dire, s’approprient le matériel de dessin.  L’art a encore une fois bâti des ponts, au-delà de la différence linguistique.   Quelle douce chose que d’être conquis par les visages et les coeurs des participant.e.s de la journée.

Il faut davantage de la différence pour faire tourner le monde.

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Rédaction : Danielle Aznavourian en collaboration avec Jose Fucas et Ducakis Desinat

Crédit photos : Jose Fucas

Pages

Sous la responsabilité de la coordination générale, sous la supervision du responsable des partenariats et en étroite collaboration avec l’équipe...

 

 

En ce mois national de l'histoire autochtone, Exeko souhaite contribuer à faire connaître l’histoire des...

On cherche un.e étudiant.e collégial en analyse de données et en gestion de l’information qui a le souci du détail, qui voudrait développer son...

Nous recherchons une personne afin d'offrir un soutien à la coordination de la gestion administrative et les membres de l’organisation....

  • « Je ne suis que la courroie de transmission, je ne fais que retranscrire ce que les gens m'ont donné dans la rue. »

    Stéphane Dionne, artiste co-créateur pour métissage urbain

  • « Faire confiance et donner aux jeunes autochtones marginalisés le pouvoir de se faire comprendre et entendre…  »

    Nadia Duguay, directrice du projet

  • « On y apprend, entre autres que même si nous ne sommes qu'une infinitésimale partie de la planète, nous ne sommes pas insignifiants, on peut faire quelque chose, on peut comprendre quel peut y être notre rôle. »

    Participant en milieu carcéral

  • « Les discussions sur les sujets amenés durant les ateliers sont positives et intéressantes, l’animateur réussit à ouvrir des débats, à allumer les esprits sur des sujets importants. »

    Johanne Cooper, directrice générale, La Maison Tangente

  • « Les ateliers idAction m'ont permis de me voir autrement de celle que j'aurais du être. Et je vais le devenir.  »

    Sophie Poucachiche, participante

  • « Tel un arbre, à chaque fois que quelqu'un apprend et transmet quelque chose, y en a un autre en arrière qui va grandir »

    Jimmy, participant

  • « On a besoin de tout le monde; si on a juste des ingénieurs et des architectes, on va manger quoi? Des plans et des schémas?" »

    Tony, participant idAction

  • « Y'en a qui ont la soif du pouvoir, ben moi c'est la soif du savoir »

    Jo, participant idAction

  • « C'est un excellent programme qui permet aux enfants de connaître leurs traditions et d'accroître leurs interactions avec les aînés dans la communauté. »

    Erika Eagle, Assistante en développement social, Grandir Ensemble Waswanipi

  • « Notre objectif : Tisser des liens solides avec les communautés, travailler main dans la main, apporter notre pierre à l'édifice, et transmettre le plus que nous pouvons, en espérant que, dans l'avenir, notre programme n'ait plus sa raison d'être. »

    François-Xavier Michaux, directeur du programme

  • « On a appris à affronter nos peurs. »

    Cynthia, participante Trickster

  • « La formule ; des ateliers quasi « intensifs », pour arriver à un résultat concret en seulement 2 semaines. Une réussite dont les élèves se rappelleront toute leur vie! »

    Marie-Ève Gagnon, professeure d’Art, à propos de Trickster

  • « Collaborer avec l’équipe de Exeko a clairement amélioré la portée de nos projets. Par leur vision de la mixité et de la médiation culturelle, Exeko s’est démarqué dans leur façon de faire valoir l’intégration des personnes vivant avec une déficience intellectuelle. »

    Nadia Bastien, directrice générale AMDI

  • « Ça fait longtemps que j’ai pas été dans un évènement qui m’ai apporté autant de bonheur. »

    Un visiteur, D'un oeil différent 2013

  • « Quelle belle exposition ! Ça nous a fait rêver un peu ! J’ai appris que y’a beaucoup de personnes qui peuvent faire des œuvres magnifiques, différentes, ça nous a fait rêver »

    Un visiteur, D'un oeil différent 2013

  • « Comment te sens tu quand tu vois ta toile accrochée à un mur? Bien en dedans, c'est le fun »

    Dan, exposant à D'un oeil différent 2013

  • « Pourquoi t'aime ça peindre? J'aime ça Parce que personne peut m'enlever ça dans la tête. »

    Diane, exposante à D'un oeil différent 2013

  • « Son but? Développer le raisonnement, la pensée critique, la logique, et augmenter la participation citoyenne de ces groupes marginalisés. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir

  • « Les gens ne pensent pas à me donner des livres alors que j'aime tellement lire! »

    Elie, participante

  • « Je m'aperçois qu'il y a beaucoup de personnes qui travaillent à faire changer les choses et les attitudes, cela me donne un peu plus confiance dans l'avenir. »

    Participant en milieu carcéral

  • « Cet espace de savoir, nourrissant l’esprit et la créativité, ainsi que l’ouverture qu’offre idAction sont tout à votre honneur. »

    Louise Chabot, Présidente CSQ

  • « J'ai appris que 80% des richesses de la planète sont détenues et gaspillées par 20% de celles-ci, [...] qu'un rire est universel et qu'il met un baume sur les souffrances de quiconque, [...] qu'il y a des gens qui souffrent et que je peux à ma manière les aider. »

    Participant en milieu carcéral

  • « La caravane d’Exeko, qui distribue des livres, des cahiers et des crayons aux itinérants de Montréal, et plus particulièrement aux itinérants autochtones, sillonne les rues de Montréal, pour faire jaillir la participation culturelle de ces exclus de la société. Avec des résultats franchement étonnants. »

    Caroline Monpetit, Journaliste, Le Devoir

  • « Vous donnez le goût aux gens d'avoir des idées... »

    Participant, idAction Mobile

  • «  Pourquoi ne restez-vous pas ici pour toujours ? »

    Nathaniel, participant, Trickster

  • « Depuis que vous êtes là, les jeunes rient, et il y en a même qu’on n'avais jamais vu sourire qui sourient maintenant. »

    Directrice d'une école partenaire

  • « Es-tu un artiste? -Oui - Pourquoi? - Parce que j'aime »

    Gilles Grégoire, artiste, en réponse à notre médiatrice

  • « On a notre style, notre marque de commerce. On fait les choses différemment des autres. »

    Guillaume Lapierre, artiste exposant à D'un oeil différent 2013

  • « J’ai dessiné en t’écoutant, comme écouté de la musique. J’ai adoré. Je suis passée par beaucoup de stades, comme ton histoire. »

    Soufia Bensaïd à Edon Descollines, duo d'artistes Tandem Créatif 2013

  • « Exeko met en place des solutions créatives à différentes problématiques, donne une voix aux sans voix et de l'espoir aux plus démunis. »

    Bulletin des YMCA

  • « C'est terrible pour une société d'ignorer des gens avec un talent pareil! »

    Hélène-Elise Blais, les Muses

  • « C'est terrible pour une société d'ignorer des gens avec un talent pareil ! »

    Hélène-Elise Blais, les Muses

  • « L'art a l'avantage de permettre [de] parler [de déficience intellectuelle] en termes de capacité plutôt que de limitation. »

    Delphine Ragon, Directrice des programmes communautaires aux Compagnons de Montréal

  • « On voit [...]depuis quelques années plus de productions de grande qualité avec des personnes ayant une déficience intellectuelle qui sont des artistes à part entière. »

    Julie Laloire, Agente de sensibilisation à l'AMDI

  • « C'était un moment inoubliable : je suis tellement reconnaissant... »

    Larry, participant

  • « Merci de parler avec moi! Aujourd'hui je me sentais complètement seule, personne ne me parlait. »

    Eva, participante

  • « Nous sommes vraiment heureux de conjuguer nos actions à celles d'Exeko; nous avons ainsi l'assurance que la jeunesse autochtone en bénéficiera de façon significative.»
    Marie-Josée Coutu, Présidente de la Fondation Marcelle et Jean Coutu
  • « J'ai toujours été imprégnée du désir de justice sociale et je croyais ne pas avoir de préjugés...mais je dois dire que mon expérience chez Exeko a transformé ma vision des personnes en marge.»
    Muriel Kearney, bénévole depuis septembre 2015
  • « Je ne suis que la courroie de transmission, je ne fais que retranscrire ce que les gens m'ont donné dans la rue.»
    Stéphane Dionne, artiste co-créateur pour métissage urbain
  • « I don't know everything, but while reading it, it always bring me one step closer»
    A participant, idAction Mobile
  • « Pourquoi t'aime ça peindre? J'aime ça Parce que personne peut m'enlever ça dans la tête.»
    Diane, exposante à D'un oeil différent 2013
  • « Comment te sens tu quand tu vois ta toile accrochée à un mur? Bien en dedans, c'est le fun»
    Dan, exposant à D'un oeil différent 2013
  • « Quelle belle exposition ! Ça nous a fait rêver un peu ! J’ai appris que y’a beaucoup de personnes qui peuvent faire des œuvres magnifiques, différentes, ça nous a fait rêver»
    Un visiteur, D'un oeil différent 2013
  • « Ça fait longtemps que j’ai pas été dans un évènement qui m’ai apporté autant de bonheur.»
    Un visiteur, D'un oeil différent 2013
  • « Collaborer avec l’équipe de Exeko a clairement amélioré la portée de nos projets. Par leur vision de la mixité et de la médiation culturelle, Exeko s’est démarqué dans leur façon de faire valoir l’intégration des personnes vivant avec une déficience intellectuelle.»
    Nadia Bastien, directrice générale AMDI
  • « La formule ; des ateliers quasi « intensifs », pour arriver à un résultat concret en seulement 2 semaines. Une réussite dont les élèves se rappelleront toute leur vie!»
    Marie-Ève Gagnon, professeure d’Art, à propos de Trickster
  • « On a appris à affronter nos peurs.»
    Cynthia, participante Trickster
  • « Notre objectif : Tisser des liens solides avec les communautés, travailler main dans la main, apporter notre pierre à l'édifice, et transmettre le plus que nous pouvons, en espérant que, dans l'avenir, notre programme n'ait plus sa raison d'être.»
    François-Xavier Michaux, directeur du programme
  • « C'est un excellent programme qui permet aux enfants de connaître leurs traditions et d'accroître leurs interactions avec les aînés dans la communauté.»
    Erika Eagle, Assistante en développement social, Grandir Ensemble Waswanipi
  • « Y'en a qui ont la soif du pouvoir, ben moi c'est la soif du savoir»
    Jo, participant idAction
  • « On a besoin de tout le monde; si on a juste des ingénieurs et des architectes, on va manger quoi? Des plans et des schémas?"»
    Tony, participant idAction
  • « Tel un arbre, à chaque fois que quelqu'un apprend et transmet quelque chose, y en a un autre en arrière qui va grandir»
    Jimmy, participant
  • « Les ateliers idAction m'ont permis de me voir autrement de celle que j'aurais du être. Et je vais le devenir. »
    Sophie Poucachiche, participante
  • « Les discussions sur les sujets amenés durant les ateliers sont positives et intéressantes, l’animateur réussit à ouvrir des débats, à allumer les esprits sur des sujets importants.»
    Johanne Cooper, directrice générale, La Maison Tangente
  • « On y apprend, entre autres que même si nous ne sommes qu'une infinitésimale partie de la planète, nous ne sommes pas insignifiants, on peut faire quelque chose, on peut comprendre quel peut y être notre rôle.»
    Participant en milieu carcéral
  • « Faire confiance et donner aux jeunes autochtones marginalisés le pouvoir de se faire comprendre et entendre… »
    Nadia Duguay, directrice du projet
  • « Son but? Développer le raisonnement, la pensée critique, la logique, et augmenter la participation citoyenne de ces groupes marginalisés.»
    Caroline Monpetit, Le Devoir
  • « Les gens ne pensent pas à me donner des livres alors que j'aime tellement lire!»
    Elie, participante
  • « Merci de parler avec moi! Aujourd'hui je me sentais complètement seule, personne ne me parlait.»
    Eva, participante
  • « C'était un moment inoubliable : je suis tellement reconnaissant...»
    Larry, participant
  • « On voit [...]depuis quelques années plus de productions de grande qualité avec des personnes ayant une déficience intellectuelle qui sont des artistes à part entière.»
    Julie Laloire, Agente de sensibilisation à l'AMDI
  • « L'art a l'avantage de permettre [de] parler [de déficience intellectuelle] en termes de capacité plutôt que de limitation.»
    Delphine Ragon, Directrice des programmes communautaires aux Compagnons de Montréal
  • « C'est terrible pour une société d'ignorer des gens avec un talent pareil !»
    Hélène-Elise Blais, les Muses
  • « C'est terrible pour une société d'ignorer des gens avec un talent pareil!»
    Hélène-Elise Blais, les Muses
  • « Exeko met en place des solutions créatives à différentes problématiques, donne une voix aux sans voix et de l'espoir aux plus démunis.»
    Bulletin des YMCA
  • « J’ai dessiné en t’écoutant, comme écouté de la musique. J’ai adoré. Je suis passée par beaucoup de stades, comme ton histoire.»
    Soufia Bensaïd à Edon Descollines, duo d'artistes Tandem Créatif 2013
  • « On a notre style, notre marque de commerce. On fait les choses différemment des autres.»
    Guillaume Lapierre, artiste exposant à D'un oeil différent 2013
  • « Es-tu un artiste? -Oui - Pourquoi? - Parce que j'aime»
    Gilles Grégoire, artiste, en réponse à notre médiatrice
  • « Depuis que vous êtes là, les jeunes rient, et il y en a même qu’on n'avais jamais vu sourire qui sourient maintenant.»
    Directrice d'une école partenaire
  • « Pourquoi ne restez-vous pas ici pour toujours ?»
    Nathaniel, participant, Trickster
  • « Vous donnez le goût aux gens d'avoir des idées...»
    Participant, idAction Mobile
  • « La caravane d’Exeko, qui distribue des livres, des cahiers et des crayons aux itinérants de Montréal, et plus particulièrement aux itinérants autochtones, sillonne les rues de Montréal, pour faire jaillir la participation culturelle de ces exclus de la société. Avec des résultats franchement étonnants.»
    Caroline Monpetit, Journaliste, Le Devoir
  • « J'ai appris que 80% des richesses de la planète sont détenues et gaspillées par 20% de celles-ci, [...] qu'un rire est universel et qu'il met un baume sur les souffrances de quiconque, [...] qu'il y a des gens qui souffrent et que je peux à ma manière les aider.»
    Participant en milieu carcéral
  • « Cet espace de savoir, nourrissant l’esprit et la créativité, ainsi que l’ouverture qu’offre idAction sont tout à votre honneur.»
    Louise Chabot, Présidente CSQ
  • « Je m'aperçois qu'il y a beaucoup de personnes qui travaillent à faire changer les choses et les attitudes, cela me donne un peu plus confiance dans l'avenir.»
    Participant en milieu carcéral