Faut-il passer par la rue pour rencontrer la rue ?

Faut-il passer par la rue pour rencontrer la rue ?

Par Camilla Forteza et Catherine Ménard-Jolin. Image d'en tête : Tom

Cette question semble paradoxale ou la réponse semble flagrante, elle nous apparaît aussi comme telle, mais au départ d’un projet «risqué» comme le nôtre, vous comprendrez que ce qui semble être une évidence ne l’était pas nécessairement. Comment avoir accès à la rue ? Malgré que ce soit un milieu urbain partagé par tous les citoyens, comment pouvons-nous nous approcher, apprivoiser la réalité de ceux qui y vivent.

Commençons par présenter ce dit projet: Sans Habit, dont le nom vous rappelle peut-être quelque chose puisqu’il a déjà traversé les nouvelles d’Exeko. Sans Habit est  un projet de performance artistique et d’inclusion sociale voulant réunir deux individus de milieux distincts, incluant une personne en situation d’itinérance.

Déjà là, les choses se corsent. Comment créer une rencontre avec ces citoyens dont la vie se vit presqu’au jour le jour, sinon parfois une heure à la fois. Comment prévoir, comment orienter, comment créer et comment, finalement, présenter tout cela ? Quelque chose de probablement réalisable, mais avec beaucoup de «mais»…

Camilla Forteza L’idée est simple. Les deux personnes s’échangent leurs vêtements dans un wagon de métro, ils ont un impact sur les témoins, «pris en otage» par la performance. Ces derniers chez qui ce changement suscite nécessairement des questions. Par exemple, sur ce qui influence le regard que l’on porte sur autrui. L’idée est simple, soit, mais la mise en application en est d’un tout autre ordre.

Alors avec cette idée en poche, mais sans moyens concrets pour la réaliser, nous nous lançons. L’équipe d’Exeko entre en jeu pour nous poser les bonnes questions, nous ouvrir à une réalité que nous ne connaissons pas, bien que nous la côtoyons et y sommes sensibles. Financement, ateliers de médiation intellectuelle, prise de contact avec divers partenaires, nous traversons tranquillement, mais sûrement ces étapes. Mais ensuite, un organisme qui oeuvre avec ces gens, ce serait l’idéal non ? Des intervenants pour nous aider, palier à ce qui nous manque en connaissance pour réaliser un projet d’une telle envergure, un projet qui demande un «engagement» alors que disons-le, ce simple mot ne semble pratiquement pas envisageable pour le type de participants avec qui nous souhaitons travailler. Puis, des efforts, des doutes, de la confiance, des réflexions et des remises en question, des solutions et des appels à qui voudrait bien embarquer dans notre bateau. Des réponses, mais pas positives. Nous avions beau essayer de penser et de prévoir le comment de ce projet, expliquer et vulgariser le pourquoi, les portes des organismes auxquelles nous cognions n’avaient pas les ressources humaines, matérielles, temporelles, financières pour nous ouvrir. À l’exception d’un seul. Un qui nous a fait confiance et a dit oui. Qui nous a laissé entrer et nous a invité à souper à sa table avec les jeunes qui fréquentent sa maison. Enfin, un espoir nous habitait, une possibilité, un vrai départ ! On se revoit dans trois semaines, nous ont-ils dit à la suite de notre deuxième visite.

Camilla Forteza

Trois semaines…L’infini.

Un univers de changements possibles pour ces jeunes pour qui la stabilité n’est pas un acquis et pour qui les objectifs se concentrent sur une période de courts et de moyens termes. On dira que trois semaines, c’est du court terme, mais pas pour tout le monde. Nous l’avons appris, nous nous en doutions, mais nous avons dû faire face alors à un avortement du projet avec cette maison si accueillante qui nous avait tendu la main.

«Eh bien c’en est fini.», nous sommes-nous dit. Pas de Sans Habit, n’ayez crainte ! Après presqu’un an de démarches et de processus pour réaliser ce projet auquel nous croyons toujours aussi fort, nous nous décidons de faire cavalier seul. De prendre le bagage que nous ont apporté ces rencontres, ces contacts, ces discussions de part et d’autres, ces conseils de gens expérimentés, de gens passionnés, de gens ordinaires aussi et de prendre la route du terrain. De la rue. Un pour tous et tous pour un.

Catherine Ménard-Jolin

Cela veut dire revoir notre plan de match et changer notre angle de départ. Trouver des créateurs prêts à parier sur «l’essai-erreur». Prêts à essayer sans réussir. Prêts à s’embarquer pour embarquer ceux que nous connaissons pas, ceux que nous rencontrerons, qui pourraient trouver dans cette proposition de performance un moyen de s’exprimer eux-aussi. Recommencer par la base: notre envie de réaliser ce projet, l’envie d’un échange et du partage de cet échange l’’envie de poser des questions et d’en découvrir les nombreuses réponses. En misant sur le rapport humain, en respectant la spontanéité, l’inconstance et le milieu de vie de ceux que nous inclurons dans ce projet.

Camilla Forteza

Enfin, la question qui nous vient maintenant: «Faut-il passer par le rue pour entrer en contact avec les gens de la rue ?» Ensuite viennent inévitablement le comment ? le quand ? le qui ? C’est donc en se retroussant les manches, en s’attelant de discussions franches et de confiance, avec à nos côtés une équipe composée de six autres personnes extraordinaires, que nous tenterons l’expérience directe de la rue pour la création des performances Sans Habit, le 16 octobre prochain. Nous serons également présents à l’occasion de La Nuit des sans-abri, à Montréal le 21 octobre suivant. Suivez-nous via la page Facebook Sans Habit… Et si vous passez à la Nuit des sans abri toute à l’faceheure, ouvrez l’oeil. Au plaisir d’avoir vos rétroactions et de pouvoir échanger avec vous.

Cliquez sur ce lien pour plus de détails

Sans Habit est un projet dans le cadre des Bourses Art, philo et communautés, le premier cycle de bourses Exeko pour projets sociaux innovant en partenariat avec la CSQ, l'Esplanade, le pôle IDEOS de HEC Montréal et Rise Kombucha.

Suivez les boursières sur notre blogue et sur les réseaux sociaux, #BoursesExeko #SansHabit

 

 

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  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years. »

    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada

  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)

  • «  I write my thoughts in my head, not on paper, and my thought is not lost. »

    Participant @PACQ

  • « Why use paper when it is as beautiful as this? »

    One of the co-creator for Métissage Urbain

  • « I Have my own identity ! »

    Putulik, Inuit participant, Métissage Urbain

  • « It is terrible for a society to ignore people with such talent! »

    Hélène-Elise Blais, les Muses about ART and ID projects

  • « Art has the advantage to make people talk about abilities rather than limitations, when confronted with an intellectual disability.  »

    Delphine Ragon, Community Programs Manager, Les Compagnons de Montréal

  • « Over the past few years, we have been seeing more and more high quality productions by people with an intellectual disability who truly are artists.  »

    Julie Laloire @AMDI

  • « Exeko implements creative solutions to several problematic, gives a voice to those we don't hear and hope to the underprivileged. »

    Bulletin des YMCA

  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)

  • « ...empowering the children, and giving them confidence »

    APTN National News

  • « It’s a great program for children to learn about their traditions and to increase their interaction with Elders in the community. »

    Erika Eagle, Social Development Assistant with Waswanipi Brighter Future

  • « We are not higher, we are not lower, we are equal. »

    Simeoni, participant idAction Mobile

  • « Receving is good, but giving is better »

    Participant idAction@Kanesatake

  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work. »

    Participant, idAction@Accueil Bonneau

  • « What better way to strengthen intergenerational ties? [...] A meeting between peers, a place for expression, learning and recovery »

    Chantal Potvin, reporter at Innuvelle

  • «  I don't know everything, but while reading it, it always bring me one step closer »

    A participant, idAction Mobile

  • «  By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years. »

    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada

  • «  ...empowering the children, and giving them confidence »

    APTN National News

  • «  I was completely alone today, thanks for talking to me »

    Elie, participant @idAction Mobile

  • «  They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work. »

    Participant, idAction@Accueil Bonneau

  • «  Today, the power acquired through knowledge is more far-reaching than knowledge itself. »

    André Frossard

  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years.»
    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada
  • « Exeko implements creative solutions to several problematic, gives a voice to those we don't hear and hope to the underprivileged.»
    Bulletin des YMCA
  • « Over the past few years, we have been seeing more and more high quality productions by people with an intellectual disability who truly are artists. »
    Julie Laloire @AMDI
  • « Art has the advantage to make people talk about abilities rather than limitations, when confronted with an intellectual disability. »
    Delphine Ragon, Community Programs Manager, Les Compagnons de Montréal
  • « It is terrible for a society to ignore people with such talent!»
    Hélène-Elise Blais, les Muses about ART and ID projects
  • « I Have my own identity !»
    Putulik, Inuit participant, Métissage Urbain
  • « Why use paper when it is as beautiful as this?»
    One of the co-creator for Métissage Urbain
  • « I write my thoughts in my head, not on paper, and my thought is not lost.»
    Participant @PACQ
  • « Its goal? To develop reasoning, critical thinking, logic, and increase citizen participation of these marginalized groups.»
    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)
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    Caroline Monpetit, Le Devoir (free translation)
  • « Today, the power acquired through knowledge is more far-reaching than knowledge itself.»
    André Frossard
  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work.»
    Participant, idAction@Accueil Bonneau
  • « They're both people. We're not looking enough after people with problems, and mostly with mental health issues. Then we would have more people able to work.»
    Participant, idAction@Accueil Bonneau
  • « We are not higher, we are not lower, we are equal.»
    Simeoni, participant idAction Mobile
  • « I was completely alone today, thanks for talking to me»
    Elie, participant @idAction Mobile
  • « Receving is good, but giving is better»
    Participant idAction@Kanesatake
  • « What better way to strengthen intergenerational ties? [...] A meeting between peers, a place for expression, learning and recovery»
    Chantal Potvin, reporter at Innuvelle
  • «  ...empowering the children, and giving them confidence»
    APTN National News
  • « By engaging with people on a deep level, we see Exeko reinvigorating individual spirit to rebuild society in a new way. Exeko's work is not about small projects, but about achieving full social inclusion at a systemic level. [...] we believe that Exeko will reach a level of systemic impact with Quebec, Canada and the world within 5-10 years.»
    Elisha Muskat, Executive Director, Ashoka Canada
  • « It’s a great program for children to learn about their traditions and to increase their interaction with Elders in the community.»
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    APTN National News