Les Enfants, le leadership, le Club des Petits Déjeuners et Exeko

Par Marie-Paule Grimaldi, médiatrice idAction

Il était une fois, 42 enfants en Ontario, entre 10 et 14 ans, liés au Club des Petits Déjeuners à leur école et recommandés par celle-ci pour faire partie du Camp de Leadership du Club des Petits Déjeuners. Ils ont été choisi par leur implication dans leur milieu et leurs qualités personnelles qui démontrent un fort potentiel – à encourager.

Il était une fois une équipe complètement dévouée à la cause des enfants, une directrice de camp à l’enthousiasme contagieux et irrésistible, des bénévoles d’une infinie générosité : c’était l’équipe du Camp de Leadership du Club des Petits Déjeuners, qui souhaite ardemment faire passer une semaine inoubliable aux enfants, afin de donner une base indestructible à leur confiance et leur estime personnelles, dans l’espoir de les voir devenir des adultes socialement engagés. À cette équipe se joignait celle du Tim Horton Memorial Camp, des animateurs réguliers qui savent mettre le cœur qu’il faut à chaque journée pour donner cette petite attention, cette petite différence qui change tout.

Il était une fois une équipe mixte de Trickster et d’IdAction d’Exeko, rejoignant bravement l’épopée du Camp de Leadership, pour la deuxième fois en un an mais pour une première expérience en camp d’hiver à ParrySound en Ontario. À la fois membre de l’équipe du Camp et « agents spéciaux », ils ont pour mission de se glisser dans le programme bien chargé du camp avec un atelier de philosophie et pensée critique (IdAction, Daniel et Marie-Paule, avec la détermination de la première fois pour la philosophie avec les enfants), et un atelier d’expression et confiance (Trickster, Maxime Larose, l’expérimenté animateur aux mille facettes, smooth operator, maître des métamorphoses), en plus de tester à nouveau la collaboration entre les deux programmes d’Exeko. L’aventure est grande mais la passion y est, le désir de rencontrer et d’échanger avec les enfants prime et le plan d’action collé en filigrane sur celui du Club des Petits Déjeuners.

(c) Maxime Lee Larose

À l’aéroport où l’on attend les 42 leaders en devenir, à chaque arrivée on danse, on fait les fous, on brise la glace comme on peut. Maxime sort les balles à jongler, on se pose des questions, on sort les jeux de carte et on commence une première histoire collective, dans laquelle chacun laisse sa trace en poursuivant l’histoire par une phrase. Six histoires seront écrites ainsi pendant le camp, loufoques, absurdes et pleines de petite sagesse, surtout fortes de créativité, à l’image des enfants qu’on verra pour plusieurs passer de la timidité à l’épanouissement joyeux et serein au fil des jours. Dans l’autobus, on fait la récolte de valeurs communes : Si je pouvais changer quelque chose dans le monde, ce serait quoi? La pauvreté, l’itinérance, l’intimidation, l’environnement, le besoin de bonté, d’ouverture et d’empathie sont plusieurs fois nommés.

Il faut dire que nos jeunes compagnons sont effectivement spéciaux, charismatiques et doués. Derrière la gêne du début on trouve en eux des réflexions profondes, une grande sensibilité, de l’intelligence. On les voit désireux d’aider, danseurs et comédiens en herbe, poètes, sportifs (ou plutôt sportive), orateurs hors pair. Et du caractère… Mais même les plus « tanants », les plus « rebeles », une fois la confiance établie se révèlent non seulement charmants et adorables, mais aussi matures et avec beaucoup à donner. Chaque moniteur reçoit environ sept enfants pour former une équipe, un team pour suivre l’horaire rebondissant du camp.

(c) Maxime Lee Larose

Entre les jeux, les activités extérieures dans le bel hiver ontarien, les moments d’empowerment et de réflexions du Camp, les repas où chaque équipe met la table à tour de rôle, on trouve les ateliers d’Exeko. Tout d’abord, Daniel et Marie-Paule réunissent tout le monde dans la salle commune du dortoir des filles le deuxième soir. Petit temps d’espace inclusif où chacun peut participer à son envie mais dans le respect, on se met à réfléchir au leadership dont il est tellement question au camp… Avec des exemples en photo, on demande : Est-ce que cette personne est une leader, et pourquoi oui, pourquoi non? Sidney Crosby, Stephen Harper, une policière, Harry Potter, Pocahontas, Bart Simpson y passent, mais aussi les deux médiateurs à l’avant et surtout, surtout, One Direction et Miley Cyrus. La discussion s’enflamme, le sujet tient à cœur, surtout pour Miley Cyrus dont les enfants parleront toute la semaine (pas une leader pour certains parce qu’un mauvais exemple, mais pour d’autres elle a su faire à sa tête malgré les critiques ce qui démontre une force intérieure). On en vient à se demander si le leadership vient d’une attribution extérieure à soi, pouvoir donner par les autres, ou s’il vient de qualités intérieures. Le concept philosophique que nous élaborons reviendra toute la semaine à chaque fois que la situation s’y prêtera.

Le lendemain, c’est l’atelier Trickster avec Maxime. Cette fois il n’est pas en clown ou à faire du cirque en mettant des chaises sur son menton (ce qui impressionne les enfants et l’équipe), mais pour nous proposer des activités communes, ludiques, et qui ont la magie de nous transformer sans trop s’en rendre compte. À travers un jeu de balles, on comprend qu’avant de lancer un message, on doit s’assurer que la personne peut le recevoir, et non seulement qu’on l’envoie bien. Avec un crayon et deux personnes à chaque bout, on apprend qu’une bonne collaboration se fait en écoute et sensibilité à l’autre, parfois en vulnérabilité. En jouant à l’aveugle, on fait autant l’expérience de se faire guider que d’avoir à guider l’autre et donc à s’exprimer clairement. Dans le plaisir, le temps passe trop vite, Maxime a à peine le temps d’effleurer sa matière, mais il y reviendra à d’autres occasions pendant la semaine. En plus, Marie-Paule et Daniel interviennent dans son atelier, permettant de lier la matière de la veille aux mouvements mêmes du corps et laissant la réflexion se poursuivre de toutes sortes de manières.

(c) Maxime Lee Larose

Et c’est ainsi, à travers des moments forts en émotion et en joie, que nous traversons la semaine, de plus en plus ensemble, ouverts, et communicatifs. On voit les enfants s’épanouir et on en est bouleversés. On se voit nous aussi transformés, par les rencontres et l’expérience, on le réalise avec une certaine émotion. Quand vient le moment du départ, les larmes coulent à flot, car chacun sait ou sent le trésor des souvenirs précieux et à jamais marqué qu’il emporte avec soi. Pour 42 enfants, l’équipe du Club des Petits Déjeuners, du Camp Tim Horton et d’Exeko, le camp de Leadership aura été une expérience commune, inoubliable, et une mission accomplie.

exeko.org/idaction

exeko.org/trickster

Vers de nouveaux horizons...

Chaque semaine un départ... vers de nouveaux horizons! 

Cette semaine, on dit à regret au revoir, mille merci et on espère sans en douter, à bientôt, à Vincent Gosselin, l'un de nos bénévoles les plus investis sur idAction Mobile, ces derniers mois.

Véritable boite à surprise, plein de talents cachés, Vincent cumule - entre autres - une formation en ébénisterie et en sciences politiques, et de belles notions en inuktitut, de quoi épater nos équipes sur le terrain : un de ces bénévole "cadeau", qu'on a plaisir à avoir comme copilote!

Intéressé par le caractère autochtone de idAction Mobile, Vincent a accompagné, des semaines durant, les médiateurs au cours de leurs périples urbains, également à la Maison du Père, pendant les ateliers idAction.

Plus connu sous le pseudonyme de "Grosse Tuque Hideuse Jaune Fluo", un surnom que Vincent nous a lui même soufflé, ce super bénévole arborait cette coiffe du plus bel effet durant ses sorties à bord, allant jusqu'à créer des discussions avec les participants, intrigués par cette couleur flash au milieu des paysages monochromes de l'hiver québécois.

La tuque en action autour de la mini mobile ! (C) Exeko

Dans quelques jours, Vincent quitte Montréal pour débuter une toute nouvelle aventure... à Iqaluit! Engagé au sein d'un Hôtel dans cette petite ville de 6700 habitants, située dans le Nunavut, notre Vincent part à la rencontre du renard argenté et de l'ours polaire, pratiqué son inuktitut... Pour nous revenir on l'espère, billingue et riche d'une expérience à partager!

Vers de nouveaux horizons... bon voyage Vincent!

 

Pour ces belles semaines à nos côtés, un très grand merci, Vincent!

 

A votre tour, devenez bénévole

exeko.org/devenez-benevoles

 

Premières expériences pour Clara, bénévole @ idAction Mobile

Par Clara, bénévole pour idAction Mobile

Différences entre mes représentations des missions d’Exeko et du travail du médiateur :

Lundi, nous nous sommes arrêtés à trois stations de métro, Sherbrooke, Berri/UQUAM et Atwater. Personne au premier, une personne (« La Grenouille ») au deuxième et plusieurs personnes au dernier, dont principalement des personnes autochtones. En montant dans le camion, j’ai eu une grosse montée de peur : et si je n’étais pas capable d’aborder ces personnes ? Mes préjugés ne vont-ils pas m’aveugler ? Qui suis-je pour aller leur parler de philosophie alors que ces personnes ne sont pas auto-suffisantes dans leurs besoins « primaires » (un gîte et un couvert) ? Quelle légitimité ai-je? J’ai pris ma peur et je l’ai coupé en deux pour l’étudier : je n’avais pas peur de leur situation, mais tout simplement d’aller vers l’inconnu !

Et cet inconnu, c’est mon voisin, c’est un parent, c’est moi. J’ai arrêté la machine à représentation dans ma tête et remis le compteur à zéro. Partir avec l’Exeko était un moyen hyper efficace pour cela. En effet, l’organisme n’a pour vocation de répondre aux besoins primaires. Nous ne sommes pas dans une relation unilatérale (je donne un repas, une boisson, etc. et point final), mais bien dans un échange. Et qui aurait dit que je recevrais autant que je donne ?! 

Le mercredi, nous nous sommes arrêtés  devant le Provigo sur l’avenue Parc, à l’arrêt Mc Gill,  ainsi qu’au refuge des Projets autochtones du Québec (PAQ). Beaucoup plus de monde de présent (heure différente ? Lieux différents ?). Et qui dit médiateur différent, dit approche différente ! Nous sommes partis sur la thématique du langage et de la pensée :

La pensée précède-t-elle la parole ? Ou inversement ?

Nous avons eu plusieurs réponses (ou non !). Selon certains la parole vient avant la pensée, et est liée au développement avec autrui, ou encore que le langage vient naturellement. Pour reprendre les termes de Dominique, « la pensée motrice » précède le fait de parler, mais « est liée au développement de l’enfant ». Pour Eva, « il est difficile [pour elle] d’exprimer en anglais [ses] émotions profondes en anglais, car c’est [sa] langue maternel qui vient naturellement ». Il ressort que le langage est lié aux autres qui nous entourent. Alex évoque l’exemple de l’enfant sauvage, grandissant hors de la civilisation. Nous évoquons de même le langage de signe, différent ou non du langage parlé ? Nous partons ensuite au refuge, pour proposer un atelier découpage/collage.

Alexandra avait récupéré des magasines et tout le matériel nécessaire : plusieurs personnes sont venues naturellement vers la table pour se mettre à créer. D’autres ont été plus réticentes, sont venues jeter un œil, puis se sont installés. Cette animation a beaucoup plus à certains, qui ont créé une sorte de roman photo autobiographique.

Atelier collage (C) Exeko

 

Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Des mots tels que « inclusion », « culture », ou encore  « participation citoyenne » restaient ancrés, mais l’intervention du médiateur et la réalité de terrain me semblaient encore floues. J’ai été agréable surprise par le discours, par l’approche avec laquelle les médiateurs abordent « les personnes en situation d’itinérance ». J’ai eu l’impression à chaque fois, de voir une bulle se créer autour du médiateur et de la personne, une bulle de partage, une bulle de confiance et d’échange. Une bulle d’égalité.

Différences entre mes représentations de la vie dans la rue et la réalité 

Lundi : une des thématiques de la journée était l’expertise de la ville et la créativité déployée des personnes en situation d’itinérance afin de vivre dans la rue, dans cette « jungle » dixit Mike. Certains ont leurs « spots », certains se battent même pour le conserver, on nous explique que certains lieux sont plus favorables pour la quête. M. nous explique ses relations avec autrui, son souhait de rester seul, un autre décrit ses passages à l’hôpital. Une situation qui m’a marqué plus que les autres : parler capitalisme, assis tous les 4 à l’entrée/sortie d’une station de métro et d’un centre commercial, à regarder les gens passer devant nous, les regarder d’en bas. J’ai eu l’impression d’avoir deux mondes : celui de la personne au sol, statique, celle du bas et celui de la personne qui marche mouvante et très rapide, là haut, tellement haut ! La discussion était si vraie, si réfléchie, que je n’avais qu’une seule envie, arrêter les gens pour qu’ils puissent rentrer dans notre bulle. Prendre 5 minutes pour discuter avec cet homme qui avait une vision si claire de notre société. A quand des groupes de paroles dans le métro ?! J

Mardi : A Mc Guill, un homme curieux de notre action est venu me demander un livre. Il explique qu’il vient de l’Alberta, qu’il avait une blonde avec des tendances suicidaires, « l’amour de sa vie » et qu’il l’a persuadé de rentrer chez ses parents pour se soigner. Il n’a pas de nouvelles depuis. Lundi à Berri, M. (se définissant « alcoolique ») explique qu’il a persuadé un jeune en situation d’itinérance d’aller en centre pour personnes ayant des dépendances. Je suis bluffé par les gestes citoyens qu’ils réalisent. Dire à « l’amour de sa vie » ou à son ami de le quitter pour toujours pour se soigner, aurai-je la sincérité, le courage de faire cela ? J’imagine encore les yeux bleus de l’homme de l’Alberta. Une vraie leçon… Au refuge, pendant qu’Alex découpait des perroquets/femmes enceintes ou des femmes aux perruques improbables, un homme d’une quarantaine d’années et venu me parler de « la bonne parole » selon ses termes.

Se déclarant « catholique évangélique », il m’a expliqué sa position face à au bien et au mal, face à la « bonne religion » et à la mauvaise (« chamanisme », « voyance », « satanisme », etc.). Au départ, j’étais plutôt septique face à son discours et à ce Jésus qu’il nommait si souvent. Mais derrière son discours, j’ai senti autre chose : son souhait de « faire le bien » autour de lui omniprésent dans son quotidien, son souhait de transmettre ses valeurs, ainsi que son optimisme face à ce monde si dur.

Atelier collage au PAQ (C) Exeko

Différences entre maintenant et avant l’Exeko 

D’avoir participé à deux journées, ainsi que d’être allée à la présentation de l’organisme ainsi qu’hier soir à la soirée organisée par le Groupe de Recherche en Objectivités Sociales sur le croisement de la médiation culturelle et du travail social m’a réellement ouvert une perspective totalement nouvelle de mon intervention en tant que travailleur social...

exeko.org/idaction-mobile

Premières expériences pour Clara, bénévole @ idAction Mobile

Par Clara, bénévole pour idAction Mobile

Différences entre mes représentations des missions d’Exeko et du travail du médiateur :

Lundi, nous nous sommes arrêtés à trois stations de métro, Sherbrooke, Berri/UQUAM et Atwater. Personne au premier, une personne (« La Grenouille ») au deuxième et plusieurs personnes au dernier, dont principalement des personnes autochtones. En montant dans le camion, j’ai eu une grosse montée de peur : et si je n’étais pas capable d’aborder ces personnes ? Mes préjugés ne vont-ils pas m’aveugler ? Qui suis-je pour aller leur parler de philosophie alors que ces personnes ne sont pas auto-suffisantes dans leurs besoins « primaires » (un gîte et un couvert) ? Quelle légitimité ai-je? J’ai pris ma peur et je l’ai coupé en deux pour l’étudier : je n’avais pas peur de leur situation, mais tout simplement d’aller vers l’inconnu !

Et cet inconnu, c’est mon voisin, c’est un parent, c’est moi. J’ai arrêté la machine à représentation dans ma tête et remis le compteur à zéro. Partir avec l’Exeko était un moyen hyper efficace pour cela. En effet, l’organisme n’a pour vocation de répondre aux besoins primaires. Nous ne sommes pas dans une relation unilatérale (je donne un repas, une boisson, etc. et point final), mais bien dans un échange. Et qui aurait dit que je recevrais autant que je donne ?! 

Le mercredi, nous nous sommes arrêtés  devant le Provigo sur l’avenue Parc, à l’arrêt Mc Gill,  ainsi qu’au refuge des Projets autochtones du Québec (PAQ). Beaucoup plus de monde de présent (heure différente ? Lieux différents ?). Et qui dit médiateur différent, dit approche différente ! Nous sommes partis sur la thématique du langage et de la pensée :

La pensée précède-t-elle la parole ? Ou inversement ?

Nous avons eu plusieurs réponses (ou non !). Selon certains la parole vient avant la pensée, et est liée au développement avec autrui, ou encore que le langage vient naturellement. Pour reprendre les termes de Dominique, « la pensée motrice » précède le fait de parler, mais « est liée au développement de l’enfant ». Pour Eva, « il est difficile [pour elle] d’exprimer en anglais [ses] émotions profondes en anglais, car c’est [sa] langue maternel qui vient naturellement ». Il ressort que le langage est lié aux autres qui nous entourent. Alex évoque l’exemple de l’enfant sauvage, grandissant hors de la civilisation. Nous évoquons de même le langage de signe, différent ou non du langage parlé ? Nous partons ensuite au refuge, pour proposer un atelier découpage/collage.

Alexandra avait récupéré des magasines et tout le matériel nécessaire : plusieurs personnes sont venues naturellement vers la table pour se mettre à créer. D’autres ont été plus réticentes, sont venues jeter un œil, puis se sont installés. Cette animation a beaucoup plus à certains, qui ont créé une sorte de roman photo autobiographique.

Atelier collage (C) Exeko

 

Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Des mots tels que « inclusion », « culture », ou encore  « participation citoyenne » restaient ancrés, mais l’intervention du médiateur et la réalité de terrain me semblaient encore floues. J’ai été agréable surprise par le discours, par l’approche avec laquelle les médiateurs abordent « les personnes en situation d’itinérance ». J’ai eu l’impression à chaque fois, de voir une bulle se créer autour du médiateur et de la personne, une bulle de partage, une bulle de confiance et d’échange. Une bulle d’égalité.

Différences entre mes représentations de la vie dans la rue et la réalité 

Lundi : une des thématiques de la journée était l’expertise de la ville et la créativité déployée des personnes en situation d’itinérance afin de vivre dans la rue, dans cette « jungle » dixit Mike. Certains ont leurs « spots », certains se battent même pour le conserver, on nous explique que certains lieux sont plus favorables pour la quête. M. nous explique ses relations avec autrui, son souhait de rester seul, un autre décrit ses passages à l’hôpital. Une situation qui m’a marqué plus que les autres : parler capitalisme, assis tous les 4 à l’entrée/sortie d’une station de métro et d’un centre commercial, à regarder les gens passer devant nous, les regarder d’en bas. J’ai eu l’impression d’avoir deux mondes : celui de la personne au sol, statique, celle du bas et celui de la personne qui marche mouvante et très rapide, là haut, tellement haut ! La discussion était si vraie, si réfléchie, que je n’avais qu’une seule envie, arrêter les gens pour qu’ils puissent rentrer dans notre bulle. Prendre 5 minutes pour discuter avec cet homme qui avait une vision si claire de notre société. A quand des groupes de paroles dans le métro ?! J

Mardi : A Mc Guill, un homme curieux de notre action est venu me demander un livre. Il explique qu’il vient de l’Alberta, qu’il avait une blonde avec des tendances suicidaires, « l’amour de sa vie » et qu’il l’a persuadé de rentrer chez ses parents pour se soigner. Il n’a pas de nouvelles depuis. Lundi à Berri, M. (se définissant « alcoolique ») explique qu’il a persuadé un jeune en situation d’itinérance d’aller en centre pour personnes ayant des dépendances. Je suis bluffé par les gestes citoyens qu’ils réalisent. Dire à « l’amour de sa vie » ou à son ami de le quitter pour toujours pour se soigner, aurai-je la sincérité, le courage de faire cela ? J’imagine encore les yeux bleus de l’homme de l’Alberta. Une vraie leçon… Au refuge, pendant qu’Alex découpait des perroquets/femmes enceintes ou des femmes aux perruques improbables, un homme d’une quarantaine d’années et venu me parler de « la bonne parole » selon ses termes.

Se déclarant « catholique évangélique », il m’a expliqué sa position face à au bien et au mal, face à la « bonne religion » et à la mauvaise (« chamanisme », « voyance », « satanisme », etc.). Au départ, j’étais plutôt septique face à son discours et à ce Jésus qu’il nommait si souvent. Mais derrière son discours, j’ai senti autre chose : son souhait de « faire le bien » autour de lui omniprésent dans son quotidien, son souhait de transmettre ses valeurs, ainsi que son optimisme face à ce monde si dur.

Atelier collage au PAQ (C) Exeko

Différences entre maintenant et avant l’Exeko 

D’avoir participé à deux journées, ainsi que d’être allée à la présentation de l’organisme ainsi qu’hier soir à la soirée organisée par le Groupe de Recherche en Objectivités Sociales sur le croisement de la médiation culturelle et du travail social m’a réellement ouvert une perspective totalement nouvelle de mon intervention en tant que travailleur social...

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Nous recherchons une personne afin de développer et suivre nos projets de médiation et nos activités en ville, plus...

Nous sommes à la recherche de plusieurs mediateurices pour les projets en collaboration avec les Premières Nations et Inuit !

Nous cherchons un.e responsable de l’administration afin d’offrir aux membres de l’organisation soutien et formation en matière de comptabilité,...

Au début du mois de novembre, j'ai accompagné David pour une sortie avec IdAction mobile. Après avoir fait face à un peu de trafic et discuté de nos...
  • « Je ne suis que la courroie de transmission, je ne fais que retranscrire ce que les gens m'ont donné dans la rue. »

    Stéphane Dionne, artiste co-créateur pour métissage urbain

  • « Faire confiance et donner aux jeunes autochtones marginalisés le pouvoir de se faire comprendre et entendre…  »

    Nadia Duguay, directrice du projet

  • « On y apprend, entre autres que même si nous ne sommes qu'une infinitésimale partie de la planète, nous ne sommes pas insignifiants, on peut faire quelque chose, on peut comprendre quel peut y être notre rôle. »

    Participant en milieu carcéral

  • « Les discussions sur les sujets amenés durant les ateliers sont positives et intéressantes, l’animateur réussit à ouvrir des débats, à allumer les esprits sur des sujets importants. »

    Johanne Cooper, directrice générale, La Maison Tangente

  • « Les ateliers idAction m'ont permis de me voir autrement de celle que j'aurais du être. Et je vais le devenir.  »

    Sophie Poucachiche, participante

  • « Tel un arbre, à chaque fois que quelqu'un apprend et transmet quelque chose, y en a un autre en arrière qui va grandir »

    Jimmy, participant

  • « On a besoin de tout le monde; si on a juste des ingénieurs et des architectes, on va manger quoi? Des plans et des schémas?" »

    Tony, participant idAction

  • « Y'en a qui ont la soif du pouvoir, ben moi c'est la soif du savoir »

    Jo, participant idAction

  • « C'est un excellent programme qui permet aux enfants de connaître leurs traditions et d'accroître leurs interactions avec les aînés dans la communauté. »

    Erika Eagle, Assistante en développement social, Grandir Ensemble Waswanipi

  • « Notre objectif : Tisser des liens solides avec les communautés, travailler main dans la main, apporter notre pierre à l'édifice, et transmettre le plus que nous pouvons, en espérant que, dans l'avenir, notre programme n'ait plus sa raison d'être. »

    François-Xavier Michaux, directeur du programme

  • « On a appris à affronter nos peurs. »

    Cynthia, participante Trickster

  • « La formule ; des ateliers quasi « intensifs », pour arriver à un résultat concret en seulement 2 semaines. Une réussite dont les élèves se rappelleront toute leur vie! »

    Marie-Ève Gagnon, professeure d’Art, à propos de Trickster

  • « Collaborer avec l’équipe de Exeko a clairement amélioré la portée de nos projets. Par leur vision de la mixité et de la médiation culturelle, Exeko s’est démarqué dans leur façon de faire valoir l’intégration des personnes vivant avec une déficience intellectuelle. »

    Nadia Bastien, directrice générale AMDI

  • « Ça fait longtemps que j’ai pas été dans un évènement qui m’ai apporté autant de bonheur. »

    Un visiteur, D'un oeil différent 2013

  • « Quelle belle exposition ! Ça nous a fait rêver un peu ! J’ai appris que y’a beaucoup de personnes qui peuvent faire des œuvres magnifiques, différentes, ça nous a fait rêver »

    Un visiteur, D'un oeil différent 2013

  • « Comment te sens tu quand tu vois ta toile accrochée à un mur? Bien en dedans, c'est le fun »

    Dan, exposant à D'un oeil différent 2013

  • « Pourquoi t'aime ça peindre? J'aime ça Parce que personne peut m'enlever ça dans la tête. »

    Diane, exposante à D'un oeil différent 2013

  • « Son but? Développer le raisonnement, la pensée critique, la logique, et augmenter la participation citoyenne de ces groupes marginalisés. »

    Caroline Monpetit, Le Devoir

  • « Les gens ne pensent pas à me donner des livres alors que j'aime tellement lire! »

    Elie, participante

  • « Je m'aperçois qu'il y a beaucoup de personnes qui travaillent à faire changer les choses et les attitudes, cela me donne un peu plus confiance dans l'avenir. »

    Participant en milieu carcéral

  • « Cet espace de savoir, nourrissant l’esprit et la créativité, ainsi que l’ouverture qu’offre idAction sont tout à votre honneur. »

    Louise Chabot, Présidente CSQ

  • « J'ai appris que 80% des richesses de la planète sont détenues et gaspillées par 20% de celles-ci, [...] qu'un rire est universel et qu'il met un baume sur les souffrances de quiconque, [...] qu'il y a des gens qui souffrent et que je peux à ma manière les aider. »

    Participant en milieu carcéral

  • « La caravane d’Exeko, qui distribue des livres, des cahiers et des crayons aux itinérants de Montréal, et plus particulièrement aux itinérants autochtones, sillonne les rues de Montréal, pour faire jaillir la participation culturelle de ces exclus de la société. Avec des résultats franchement étonnants. »

    Caroline Monpetit, Journaliste, Le Devoir

  • « Vous donnez le goût aux gens d'avoir des idées... »

    Participant, idAction Mobile

  • «  Pourquoi ne restez-vous pas ici pour toujours ? »

    Nathaniel, participant, Trickster

  • « Depuis que vous êtes là, les jeunes rient, et il y en a même qu’on n'avais jamais vu sourire qui sourient maintenant. »

    Directrice d'une école partenaire

  • « Es-tu un artiste? -Oui - Pourquoi? - Parce que j'aime »

    Gilles Grégoire, artiste, en réponse à notre médiatrice

  • « On a notre style, notre marque de commerce. On fait les choses différemment des autres. »

    Guillaume Lapierre, artiste exposant à D'un oeil différent 2013

  • « J’ai dessiné en t’écoutant, comme écouté de la musique. J’ai adoré. Je suis passée par beaucoup de stades, comme ton histoire. »

    Soufia Bensaïd à Edon Descollines, duo d'artistes Tandem Créatif 2013

  • « Exeko met en place des solutions créatives à différentes problématiques, donne une voix aux sans voix et de l'espoir aux plus démunis. »

    Bulletin des YMCA

  • « C'est terrible pour une société d'ignorer des gens avec un talent pareil! »

    Hélène-Elise Blais, les Muses

  • « C'est terrible pour une société d'ignorer des gens avec un talent pareil ! »

    Hélène-Elise Blais, les Muses

  • « L'art a l'avantage de permettre [de] parler [de déficience intellectuelle] en termes de capacité plutôt que de limitation. »

    Delphine Ragon, Directrice des programmes communautaires aux Compagnons de Montréal

  • « On voit [...]depuis quelques années plus de productions de grande qualité avec des personnes ayant une déficience intellectuelle qui sont des artistes à part entière. »

    Julie Laloire, Agente de sensibilisation à l'AMDI

  • « C'était un moment inoubliable : je suis tellement reconnaissant... »

    Larry, participant

  • « Merci de parler avec moi! Aujourd'hui je me sentais complètement seule, personne ne me parlait. »

    Eva, participante

  • « Nous sommes vraiment heureux de conjuguer nos actions à celles d'Exeko; nous avons ainsi l'assurance que la jeunesse autochtone en bénéficiera de façon significative.»
    Marie-Josée Coutu, Présidente de la Fondation Marcelle et Jean Coutu
  • « J'ai toujours été imprégnée du désir de justice sociale et je croyais ne pas avoir de préjugés...mais je dois dire que mon expérience chez Exeko a transformé ma vision des personnes en marge.»
    Muriel Kearney, bénévole depuis septembre 2015
  • « Je ne suis que la courroie de transmission, je ne fais que retranscrire ce que les gens m'ont donné dans la rue.»
    Stéphane Dionne, artiste co-créateur pour métissage urbain
  • « I don't know everything, but while reading it, it always bring me one step closer»
    A participant, idAction Mobile
  • « Pourquoi t'aime ça peindre? J'aime ça Parce que personne peut m'enlever ça dans la tête.»
    Diane, exposante à D'un oeil différent 2013
  • « Comment te sens tu quand tu vois ta toile accrochée à un mur? Bien en dedans, c'est le fun»
    Dan, exposant à D'un oeil différent 2013
  • « Quelle belle exposition ! Ça nous a fait rêver un peu ! J’ai appris que y’a beaucoup de personnes qui peuvent faire des œuvres magnifiques, différentes, ça nous a fait rêver»
    Un visiteur, D'un oeil différent 2013
  • « Ça fait longtemps que j’ai pas été dans un évènement qui m’ai apporté autant de bonheur.»
    Un visiteur, D'un oeil différent 2013
  • « Collaborer avec l’équipe de Exeko a clairement amélioré la portée de nos projets. Par leur vision de la mixité et de la médiation culturelle, Exeko s’est démarqué dans leur façon de faire valoir l’intégration des personnes vivant avec une déficience intellectuelle.»
    Nadia Bastien, directrice générale AMDI
  • « La formule ; des ateliers quasi « intensifs », pour arriver à un résultat concret en seulement 2 semaines. Une réussite dont les élèves se rappelleront toute leur vie!»
    Marie-Ève Gagnon, professeure d’Art, à propos de Trickster
  • « On a appris à affronter nos peurs.»
    Cynthia, participante Trickster
  • « Notre objectif : Tisser des liens solides avec les communautés, travailler main dans la main, apporter notre pierre à l'édifice, et transmettre le plus que nous pouvons, en espérant que, dans l'avenir, notre programme n'ait plus sa raison d'être.»
    François-Xavier Michaux, directeur du programme
  • « C'est un excellent programme qui permet aux enfants de connaître leurs traditions et d'accroître leurs interactions avec les aînés dans la communauté.»
    Erika Eagle, Assistante en développement social, Grandir Ensemble Waswanipi
  • « Y'en a qui ont la soif du pouvoir, ben moi c'est la soif du savoir»
    Jo, participant idAction
  • « On a besoin de tout le monde; si on a juste des ingénieurs et des architectes, on va manger quoi? Des plans et des schémas?"»
    Tony, participant idAction
  • « Tel un arbre, à chaque fois que quelqu'un apprend et transmet quelque chose, y en a un autre en arrière qui va grandir»
    Jimmy, participant
  • « Les ateliers idAction m'ont permis de me voir autrement de celle que j'aurais du être. Et je vais le devenir. »
    Sophie Poucachiche, participante
  • « Les discussions sur les sujets amenés durant les ateliers sont positives et intéressantes, l’animateur réussit à ouvrir des débats, à allumer les esprits sur des sujets importants.»
    Johanne Cooper, directrice générale, La Maison Tangente
  • « On y apprend, entre autres que même si nous ne sommes qu'une infinitésimale partie de la planète, nous ne sommes pas insignifiants, on peut faire quelque chose, on peut comprendre quel peut y être notre rôle.»
    Participant en milieu carcéral
  • « Faire confiance et donner aux jeunes autochtones marginalisés le pouvoir de se faire comprendre et entendre… »
    Nadia Duguay, directrice du projet
  • « Son but? Développer le raisonnement, la pensée critique, la logique, et augmenter la participation citoyenne de ces groupes marginalisés.»
    Caroline Monpetit, Le Devoir
  • « Les gens ne pensent pas à me donner des livres alors que j'aime tellement lire!»
    Elie, participante
  • « Merci de parler avec moi! Aujourd'hui je me sentais complètement seule, personne ne me parlait.»
    Eva, participante
  • « C'était un moment inoubliable : je suis tellement reconnaissant...»
    Larry, participant
  • « On voit [...]depuis quelques années plus de productions de grande qualité avec des personnes ayant une déficience intellectuelle qui sont des artistes à part entière.»
    Julie Laloire, Agente de sensibilisation à l'AMDI
  • « L'art a l'avantage de permettre [de] parler [de déficience intellectuelle] en termes de capacité plutôt que de limitation.»
    Delphine Ragon, Directrice des programmes communautaires aux Compagnons de Montréal
  • « C'est terrible pour une société d'ignorer des gens avec un talent pareil !»
    Hélène-Elise Blais, les Muses
  • « C'est terrible pour une société d'ignorer des gens avec un talent pareil!»
    Hélène-Elise Blais, les Muses
  • « Exeko met en place des solutions créatives à différentes problématiques, donne une voix aux sans voix et de l'espoir aux plus démunis.»
    Bulletin des YMCA
  • « J’ai dessiné en t’écoutant, comme écouté de la musique. J’ai adoré. Je suis passée par beaucoup de stades, comme ton histoire.»
    Soufia Bensaïd à Edon Descollines, duo d'artistes Tandem Créatif 2013
  • « On a notre style, notre marque de commerce. On fait les choses différemment des autres.»
    Guillaume Lapierre, artiste exposant à D'un oeil différent 2013
  • « Es-tu un artiste? -Oui - Pourquoi? - Parce que j'aime»
    Gilles Grégoire, artiste, en réponse à notre médiatrice
  • « Depuis que vous êtes là, les jeunes rient, et il y en a même qu’on n'avais jamais vu sourire qui sourient maintenant.»
    Directrice d'une école partenaire
  • « Pourquoi ne restez-vous pas ici pour toujours ?»
    Nathaniel, participant, Trickster
  • « Vous donnez le goût aux gens d'avoir des idées...»
    Participant, idAction Mobile
  • « La caravane d’Exeko, qui distribue des livres, des cahiers et des crayons aux itinérants de Montréal, et plus particulièrement aux itinérants autochtones, sillonne les rues de Montréal, pour faire jaillir la participation culturelle de ces exclus de la société. Avec des résultats franchement étonnants.»
    Caroline Monpetit, Journaliste, Le Devoir
  • « J'ai appris que 80% des richesses de la planète sont détenues et gaspillées par 20% de celles-ci, [...] qu'un rire est universel et qu'il met un baume sur les souffrances de quiconque, [...] qu'il y a des gens qui souffrent et que je peux à ma manière les aider.»
    Participant en milieu carcéral
  • « Cet espace de savoir, nourrissant l’esprit et la créativité, ainsi que l’ouverture qu’offre idAction sont tout à votre honneur.»
    Louise Chabot, Présidente CSQ
  • « Je m'aperçois qu'il y a beaucoup de personnes qui travaillent à faire changer les choses et les attitudes, cela me donne un peu plus confiance dans l'avenir.»
    Participant en milieu carcéral